Les pédiatres divisés à propos du régime vegan pour les enfants

On estime que 3% des enfants dans notre pays mangent vegan. C’est à dire qu’ils ne mangent aucun produit d’origine animale : pas de viande, de poisson, d’œufs, de fromage ou même de miel. Les pédiatres mettent en garde sur l’impact négatif possible d’un tel régime sur la santé des plus petits.

L’Académie royale de médecine de Belgique, qui a récemment rendu un avis sur la question (à la demande du délégué aux droits de l’enfant), recommande vivement de ne pas imposer ce type de régime aux enfants et aux adolescents. Les femmes enceintes et les femmes qui allaitent devraient également s’en abstenir. Les pédiatres notent que les enfants vegan présentent des symptômes de carence qui les amènent parfois à être hospitalisés. Il n’est pas toujours facile pour les professionnels de la santé de convaincre les parents, pour qui le véganisme est un choix mûrement réfléchi et assumé.

Malnutrition et carences

Selon l’Académie royale de médecine, un régime vegan conduit à la malnutrition et à un manque de certains nutriments. Cela comprend le calcium, les vitamines D & B12, ainsi que divers oligo-éléments qui sont normalement fournis par des produits d’origine animale. Ce régime peut également induire un excès de fibres et provoquer des déséquilibres. Les conséquences (malnutrition, retard de croissance, retard psychomoteur, anémie) peuvent être irréversibles. Les parents qui souhaitent néanmoins que leurs enfants suivent un régime vegan sont donc invités à consulter un médecin.

Opinion nuancée

Si les experts francophones semblent tous d’accord sur la question et parlent même de délit ou de maltraitance, du côté néerlandophone, les avis sont un peu plus nuancés.

Kind & Gezin, par exemple, est bien du même avis. Selon l’organisation, si un régime végétarien bien équilibré peut fournir tous les nutriments nécessaires, un régime vegan provoquera quant à lui des carences. Mais pour la pédiatre Myriam Van Winckel (UZ Gent) en revanche, la dangerosité de ce régime est à nuancer. Elle souligne l’importance des suppléments nutritionnels, en particulier de la vitamine B12, mais déclare que, sur 30 ans de pratique, elle n’a encore rencontré qu’un seul cas de malnutrition.

 

→ Lire l’avis de l’Académie royale de médecine dans son intégralité : ici