L’Huderf inaugure son nouveau bâtiment sur fond de protestation syndicale

Le 19 septembre 2019, l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (Huderf) a inauguré en grandes pompes son tout nouveau bâtiment « Professeur Henri Vis ». Une infrastructure à la pointe de la technologie qui oriente manifestement l’hôpital vers l’avenir. Au milieu des réjouissances, quelques voix protestataires se sont néanmoins élevées pour rappeler la problématique du manque d’effectif.

Même si l’ouverture, attendue depuis plusieurs années, du bâtiment flambant neuf de l’Huderf réjouit le plus grand nombre, il suscite tout de même quelques inquiétudes du côté du personnel. « Déjà surmenés et en sous-effectif, les travailleurs devront trouver le temps de prendre leurs marques et de s’informer sereinement des nouveaux équipements et nouvelles procédures. », écrivent les syndicats dans un communiqué de presse.

Inauguration en grandes pompes

La journée du 19 septembre, date de l’inauguration du bâtiment « Henri Vis », chef du service de pédiatrie de l’Huderf jusqu’en 1994, fut l’occasion de découvrir les nouvelles infrastructures et d’entendre les discours de quelques personnalités à la base du projet ou impliquées dans ce dernier : Philippe Close, Bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Karine Lalieux, Présidente du CPAS de la Ville de Bruxelles, Dirk Thielens, Directeur Général intérimaire de l’Huderf… Tous ont affirmé être fiers et heureux que le bâtiment voie enfin le jour. Dirk Thielens n’a pas omis de parler aussi de l’aspect humain : « L’hôpital se rénove depuis quelques années pour améliorer le confort des patients et des familles que nous accueillons, mais également pour offrir un environnement de travail agréable et favorisant la multidisciplinarité des professionnels. »

   

Des nounours avant les « vrais » patients

Durant cette journée, la nouvelle aile de l’hôpital a également accueilli les enfants malades de l’école Robert Dubois annexée à l’Huderf. Ils ont pu participer à toute sorte d’activités leur permettant d’appréhender les différents soins prodigués au sein de l’hôpital. Symboliquement, ils étaient invités à emmener leur nounours pour qu’il se fasse soigner à « l’hôpital des nounours ».

Infrastructure de pointe et design moderne

2.000 m² pour le nouveau quartier opératoire à la pointe de la technologie, 1.800 m² pour les nouvelles urgences repensées et améliorées pour un meilleur trajet du patient, et quelques m² supplémentaires pour les bureaux des directions communes Huderf-Brugmann. Voilà ce à quoi les patients de l’hôpital pourront avoir accès dès le 23 septembre pour les urgences et depuis fin août pour le quartier opératoire. Un environnement sain et coloré où chaque élément a été pensé pour un meilleur confort/bien-être des petits patients.

   

D’ici 2020, d’autres installations verront le jour au même endroit : l’unité d’hospitalisation de pédopsychiatrie, l’unité APPI (prise en charge individualisée de l’autisme) et l’unité Parents-Bébé (développement du lien précoce entre parents et enfant) ; ainsi que l’unité de néonatalogie non-intensive du CHU Brugmann.

Syndicats mitigés

Pour les représentants des travailleurs de l’hôpital, ainsi que pour le directeur du département infirmier, Jan Foubert, tout cela « ne doit pas faire oublier la problématique du manque de personnel. » Bien qu’ils saluent évidemment « la création et les qualités de l’aménagement intérieur de ce nouveau bâtiment », ils ont voulu souligner l’épuisement et le manque de temps auxquels est confronté quotidiennement l’effectif réduit de l’hôpital. « Il ne peut finaliser aucune tâche ; encore moins trouver ses marques dans de nouvelles infrastructures aussi techniques. »

Non-respect du personnel ?

Les syndicats évoquent également le non-respect du personnel sur certains points (en commun avec d’autres hôpitaux belges). D’abord, il se manifeste au travers des horaires de travail régulièrement modifiés à la dernière minute et par les nombreuses heures supplémentaires prestées qui impactent la vie privée. Ensuite, « le non-respect du personnel se traduit aussi dans les relations de travail : propos dégradants ou désobligeants de la part de certains médecins, travail en l’absence de surveillance périodique de la santé de certains travailleurs… » Des conditions de travail parfois problématiques qui incitent certains soignants à quitter le navire. Les nouveaux murs permettront-ils de retenir ce personnel manifestement en souffrance ?