À l’aube de la Semaine Européenne de la Mobilité, prévue du 16 au 22 septembre 2025, l’asbl Les Chercheurs d’Air lance une campagne nationale : en quête des témoignages d’enfants, âgés de 4 à 14 ans, qui souffrent d’asthme. L’objectif ? Sensibiliser le grand public et les élus aux impacts de la maladie sur la vie quotidienne et, plus globalement, de combattre la pollution de l’air en Région bruxelloise. Les témoignages sont anonymes et dans la langue maternelle.

Comme le démontre une récente étude de Sciensano intitulée « maladies et affections chroniques », près de 4% des enfants âgés de 0 à 14 ans souffrent d’asthme. En Région bruxelloise, la cause principale de l’asthme pédiatrique – et les crises qui l’accompagnent – est le NO2 (dioxyde d’azote), produit par la combustion à haute température, notamment par les véhicules et les centrales industrielles. Pour une prise de conscience des pouvoirs publics, les Chercheurs d’Air veulent des témoignages forts mais réels d’enfants qui souffrent au quotidien de cette maladie.
« Les adultes sont moins vulnérables, les enfants souffrent davantage. On lance donc un appel aux enfants et ados de 3 à 15 ans. Grosso modo, il faut qu’ils parlent déjà. On vise le Pentagone, à l’intérieur de la Petite Ceinture et en bordure. Soit aussi Saint-Gilles, Saint-Josse, le vieux Molenbeek, Anderlecht centre… » déclare Pierre Dornier, Directeur de l’association au journal l’Avenir.
Comment participez ?
L’asbl les Chercheurs d’Air ont donc besoin de témoignages d’enfants âgés de 4 à 14 ans et résidents à Bruxelles. Les enfants qui souffrent d’autres pathologies liées à la mauvaise qualité de l’air, comme la Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive (BPCO) peuvent aussi témoigner. Avec l’accord des parents, l’enfant atteint d’asthme prendra part à un entretien vidéo, d’environs 1heure, totalement anonyme (nom masqué, visage flouté, voix changée). La famille peut se déplacer au siège de l’asbl ou celle-ci peut se rendre dans un lieu facile d’accès pour la famille. L’asbl précise également que l’entretien peut se faire dans la langue maternelle de la famille (français, néerlandais, anglais, arabe, turc, italien, langue des signes…).
→ Participez à l’appel des Chercheurs d’Air
« Nous voulons expliquer ce qu’implique réellement de souffrir d’asthme. Les réveils nocturnes, l’impossibilité de courir parce que l’enfant tousse trop fort ». avec comme ambition la prise de conscience. « Ces témoignages éloignés des discours médicaux adultes, vulgarisés, ont davantage d’impact émotionnel ». Pierre Dornier, Directeur des Chercheurs d’Air et interviewé par le journal l’Avenir.
Vivre avec la maladie…
Considérée comme la maladie la plus fréquente auprès des enfants, l’asthme peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie des enfants. Chez un enfant asthmatique, l’inflammation et l’hyperréactivité bronchique peut entraîner des épisodes récurrents de respiration sifflante, de toux, d’essoufflement et de sensation d’oppression dans la poitrine. En effet, elle perturbe le sommeil (réveils nocturnes à cause de toux/sifflements), restreint l’effort physique (essoufflement plus rapide), cause de l’absentéisme scolaire (à cause de visites répétées chez le médecin/aux urgences) mais elle peut également être une source d’anxiété, liée aux crises, à la fatigue, à l’irritabilité. D’ailleurs, la croissance respiratoire des enfants peut être touchée, sur le long terme, à cause des crises fréquentes et non contrôlées.
L’histoire commence en septembre 2015, lorsqu’éclate le scandale du « Dieselgate » : on apprend qu’un grand nombre de voitures (toutes ?) polluent beaucoup plus que ce qu’annoncent les constructeurs. Des citoyen⸱nes, à Bruxelles comme ailleurs en Europe, commencent alors à se renseigner sur la qualité de l’air qu’iels respirent et se rendent compte qu’il est difficile de trouver des informations claires à ce sujet. En s’inspirant de ce qui se fait ailleurs en Europe, entre autres en Allemagne et en Italie, un petit groupe décide alors de mesurer lui-même la pollution de l’air à Bruxelles. Peut-on lire sur le site des Chercheurs d’Air
Qui sont les chercheurs d’air ?
L’asbl Les Chercheurs d’Air a été créée en 2019, à l’initiative de quelques curieux explorateurs qui, en suivant un protocole scientifique, réussite à délivrer des données fiables et à moindre coût. Et ce, grâce à des collaborations citoyennes. Les points d’attention de l’association sont, d’une part, la justice sociale ; les plus vulnérables, que ce soit à cause de leur âge (les enfants et les seniors), de leurs revenus, de leurs origines, de leur culture, de leur langue ou de leur genre, sont les premières victimes de la pollution de l’air et doivent être protégé·es en priorité. D’autre part, l’inclusion ; tous/tes les citoyen·nes ont le droit de comprendre et d’agir sur les enjeux de mobilité et de qualité de l’air qui les concernent. Pour mener à bien ses projets, l’asbl lève 4 types de levier :
- Recherche : Nous produisons nos propres mesures de qualité de l’air et les analysons dans les études que nous publions.
- Information : Nous vulgarisons les données scientifiques dans des campagnes d’information afin de sensibiliser le grand public aux enjeux de mobilité et de qualité de l’air.
- Mobilisation : Nous coordonnons des mobilisations festives afin d’interpeller les pouvoirs publics sur la problématique de la pollution de l’air.
- Plaidoyer : Nous rencontrons les élu·es au niveau communal et régional pour demander la mise en place ou le renforcement de mesures favorisant la mobilité active et partagée.
→ Pour en savoir plus : Les chercheurs d’air – Stop à la pollution de l’air à Bruxelles!
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