Journée mondiale contre l’hépatite : l’importance de protéger les plus vulnérables, recommande Sciensano

Le 28 juillet, c’est la journée mondiale contre l’hépatite. Selon Sciensano – centre de recherche qui est l’institut national de santé publique en Belgique – les hépatites virales touchent encore certaines populations plus vulnérables alors qu’elles seraient évitables. De son côté, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lance sa campagne mondiale intitulée, cette année :  « Hépatite : faisons tomber les barrières ! ». Elle rappelle que cette lutte n’est possible qu’à condition d’efforts internationaux : prévention, dépistage et traitements adaptés ou encore l’engagement de partenaires ainsi que du grand public. Sciensano partage son état des lieux et ses recommandations pour le futur.

Pour la petite histoire, l’OMS rappelle aussi que la date du 28 juillet a été choisie car elle correspond à celle de la naissance du lauréat du Prix Nobel, le Dr Baruch Blumberg, qui a découvert le virus de l’hépatite B et mis au point un test et un vaccin contre ce virus. La campagne suggère d’agir immédiatement pour élargir l’accès, intégrer la prise en charge et faire en sorte que l’hépatite ne soit plus une menace pour la santé publique d’ici à 2030 → Vers la campagne mondiale 

Les hépatites B et C sont des infections virales du foie, pouvant évoluer vers une maladie chronique, une cirrhose ou un cancer du foie. Souvent asymptomatiques, elles peuvent être dépistées facilement. Il existe un traitement qui permet de guérir de l’hépatite C, et un vaccin très efficace contre l’hépatite B, inclus dans la vaccination systématique des nourrissons en Belgique depuis 1999. Sciensano

{ Communiqué de Sciensano à l’occasion de la journée mondiale contre l’hépatite }

En Belgique, le nombre de cas d’hépatite C diminue depuis l’introduction des traitements antiviraux à action directe, et le nombre de cas d’hépatite B continue de fluctuer malgré une couverture vaccinale élevée. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a lancé en 2015 une stratégie mondiale(link is external), visant à éliminer les hépatites virales en tant que menace pour la santé publique à l’horizon 2030.

Hépatite C : le nombre de cas diminue, mais les efforts doivent se poursuivre

En 2022, on estimait à un peu moins de 700 le nombre de nouveaux cas d’hépatite C en Belgique. Cela représentait environ 6 nouveaux cas pour 100 000 habitants ; l’objectif de l’OMS était ainsi atteint. Ce nombre est en diminution depuis 2019, année depuis laquelle les traitements actuels sont remboursés pour toute personne infectée. Les hommes sont plus touchés que les femmes (60 %), et l’âge moyen au diagnostic est de 50 ans.

Dans les pays européens, ce sont les usagers de drogues injectables qui sont les plus affectés, l’hépatite C se transmettant principalement pas le sang. Les autres groupes à risque incluent les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les personnes incarcérées, les migrants de pays à haute prévalence et les personnes sans domicile fixe.

Le dépistage s’intensifie: en 2023, près de 800 000 tests de dépistage ont été remboursés, soit 5 % de plus que l’année précédente. Néanmoins, des efforts restent nécessaires pour atteindre les populations les plus vulnérables et lutter contre la stigmatisation qui entoure encore l’hépatite C.

Hépatite B : malgré une vaccination efficace, le nombre de cas reste trop élevé

Le nombre de cas d’hépatite B ne diminue pas, et reste au-dessus des objectifs de l’OMS. On estimait à 1 915 le nombre de nouveau cas en 2022, soit 16,5 pour 100 000 habitants. L’âge moyen au diagnostic est de 46 ans, et les hommes sont généralement un peu plus touchés que les femmes (56 %).

L’hépatite B se transmet principalement par voie sexuelle en Belgique, et plus rarement par d’autres voies telles que l’injection de drogues. Les personnes ayant des partenaires sexuels multiples et/ou des comportements sexuels à risque sont donc plus exposées. Les migrants de pays à haute prévalence n’ayant pas bénéficié de la vaccination sont également particulièrement affectés.

En 2023, près de 763 000 tests de dépistage ont été remboursés, soit 65 pour 1 000 habitants. Comme pour l’hépatite C, ce taux était en augmentation dans les trois régions ces dernières années.

Un appel à l’action : renforçons la prévention, la vaccination, le dépistage et le traitement

Les hépatites virales sont évitables : leur élimination à l’horizon 2030 reste possible. Les pistes d’action prioritaires sont les suivantes :

  • Augmenter la couverture vaccinale contre l’hépatite B, particulièrement chez les personnes à risque. Il reste primordial que les enfants soient tous vaccinés dès le plus jeune âge pour qu’ils soient protégés à vie ;
  • Garantir que les personnes plus éloignées des soins aient accès au dépistage, et si nécessaire, un accès précoce aux soins et au traitement ;
  • Assurer la sensibilisation et l’information régulière relative aux hépatites virales, tant des groupes à risque que des professionnels de la santé ;
  • Promouvoir l’utilisation du préservatif comme moyen de protection contre les infections sexuellement transmissibles, y compris les hépatites; 
  • Renforcer les actions de prévention autour de la consommation de drogues, pour limiter les risques d’infection ;
  • Améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec une hépatite en luttant contre la stigmatisation et la discrimination.

Importance de la surveillance des hépatites virales

La situation épidémiologique des hépatites B et C en Belgique doit être suivie de manière continue. Sciensano a récemment renforcé cette surveillance, essentielle pour fournir des données fiables aux professionnels de la santé, aux organismes de prévention, aux décideurs politiques et à la population. Cela permet de soutenir l’élaboration des stratégies de lutte contre les hépatites B et C.

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