Davantage de moyens pour la prise en charge des troubles alimentaires chez les jeunes

À partir de février 2024, les trajets de soins des jeunes âgés de moins de 23 ans souffrant de troubles du comportement alimentaire seront remboursés. Par période de 12 mois, il y aura un maximum de 20 séances chez le psychologue et de 15 séances chez le diététicien. Afin d’éviter au maximum les hospitalisations, un suivi pluridisciplinaire poussé permettra à ces jeunes de recevoir un traitement approprié dans leur propre milieu de vie. L’investissement, approuvé par le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, représente un montant de 11,4 millions d’euros.

Début décembre, le Comité de l’assurance de l’INAMI a approuvé la première partie du nouveau trajet de soins ambulatoires pour les jeunes qui souffrent de troubles alimentaires. À l’avenir, ces jeunes seront suivis attentivement par des équipes spécialisées de soins ambulatoires qui pourront s’appuyer sur une expertise supplémentaire grâce une équipe de soutien, et ce, à tout moment et dans une approche sur mesure. « Aujourd’hui, nous investissons intensivement dans nos soins de santé mentale, indique le ministre au sein d’un communiquer. Notamment pour protéger autant que possible le bien-être mental des enfants et des adolescents. Au travers de notre réforme, nous voulons aussi que les jeunes qui ont un comportement alimentaire perturbé soient décelés le plus tôt possible afin d’éviter qu’ils ne développent un trouble alimentaire. Une fois ces problèmes identifiés, nous devons agir dès que possible avec un médecin, un psychologue et un diététicien. C’est précisément ce que nous faisons avec ce nouveau trajet de soins. »

1 jeune sur 5 aurait des problèmes alimentaires

Sciensano a mené une enquête – en mars 2021 – sur les symptômes des troubles alimentaires pour la première fois depuis la crise du Covid. Le pourcentage de personnes de plus de 18 ans qui présentent un risque de développer des troubles alimentaires a augmenté (11 %) par rapport à 2013 (8 %) et 2018 (7 %). Pour le groupe d’âge des 15-23 ans, le pourcentage est plus élevé. Selon Eetexpert (centre d’expertise pour les problèmes de poids et d’alimentation en Flandre), environ 1 jeune sur 5 aurait des problèmes alimentaires. Il était donc clair depuis un certain temps que des investissements supplémentaires étaient nécessaires pour protéger le bien-être mental des enfants et des jeunes souffrant de troubles alimentaires, en misant plus activement sur le volet préventif, mais aussi en investissant davantage dans l’accompagnement et le traitement. De préférence dans l’environnement propre, et donc, pas uniquement en cas d’hospitalisation. En outre, depuis la pandémie de Covid, la demande de soins pour les problèmes mentaux, dont les troubles alimentaires complexes, a fortement augmenté.

Une prise en charge pluridisciplinaire en dehors de l’hôpital

L’objectif du nouveau trajet de soins est de permettre aux enfants et aux jeunes souffrant de troubles alimentaires de travailler le mieux possible à leur rétablissement dans leur propre environnement. La complexité de la maladie demande une approche multidisciplinaire. Les prestataires de soins de la première ligne, comme le médecin généraliste, le psychologue spécialisé et/ou le diététicien, par exemple, pourront travailler ensemble au sein d’une équipe de soins. Cette équipe de soins est initiée par le médecin traitant et donc, le médecin coordinateur. Ce médecin coordinateur établit un plan de traitement conjointement avec le jeune et son entourage et assure le suivi de ce plan. Par période de 12 mois, il y a un maximum de 20 séances chez le psychologue et de 15 séances chez le diététicien.

11 équipes ambulatoires en renfort

Si un problème s’avère trop complexe, le nouveau trajet de soins permet à ces équipes de faire appel au soutien spécialisé et à l’expertise d’une équipe multidisciplinaire ambulatoire de soutien (EMAS) du lundi au vendredi, par téléphone ou en ligne. Aujourd’hui, lorsqu’un traitement devient plus complexe, parce qu’un trouble de l’alimentation implique plus qu’un simple problème alimentaire (par exemple, des problèmes au sein du ménage ou une suicidalité), on passe rapidement à l’hospitalisation, alors que ce n’est pas toujours nécessaire. En faisant en sorte qu’il soit toujours possible de faire appel à un soutien supplémentaire, nous faisons en sorte que les jeunes puissent continuer à être traités dans leur propre environnement autant que possible. Au total, 11 équipes de soutien sont créées, soit une par réseau Santé mentale pour enfants et adolescents. Les équipes de soutien se composent d’un psychologue et d’un diététicien spécialisés dans les troubles de l’alimentation, d’un (pédo-)psychiatre et d’un spécialiste des soins pour les troubles alimentaires (par exemple, un endocrinologue pédiatrique, un pédiatre, un interniste… spécialisés). Les réseaux Santé mentale pour enfants et adolescents concluront des conventions dans leur province avec les psychologues/orthopédagogues cliniciens et diététiciens spécialisés et sont responsables de la mise en place d’une équipe multidisciplinaire ambulatoire de soutien (EMAS).

L’exemple de l’obésité, parfois due à un trouble alimentaire

L’obésité est une maladie chronique et complexe qui a des effets importants sur la santé physique et mentale. Elle peut parfois être due à des troubles alimentaires tels que l’hyperphagie boulimique et la boulimie. Le traitement efficace de l’obésité nécessite une approche dans laquelle différents experts, tels que des médecins, des psychologues, des diététiciens et des assistants sociaux, travaillent ensemble pour comprendre les besoins uniques de chaque enfant. De cette manière, chaque enfant souffrant d’obésité sévère peut recevoir des soins personnalisés et spécialisés. Le gouvernement fédéral reconnaît désormais 21 hôpitaux comme centres multidisciplinaires pédiatriques pour l’obésité afin de soutenir cette approche multidisciplinaire. Kidz Health Castle, l’hôpital pour enfants de l’UZ Brussel, est l’un d’entre eux. L’année dernière, l’hôpital pédiatrique de l’UZ Brussel a reçu le label « EASO Collaborating Centres for Obesity Management (COMs) Paediatric Section ». L’hôpital fait ainsi partie d’un réseau de centres de traitement accrédités en Europe.

 

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