À l’occasion de la journée mondiale des soins palliatifs se tenant samedi 12 octobre 2024, Hospichild partage le nouveau chapitre du site palliaguide intitulé « L’anxiété ». Il s’agit du 18e sujet abordé par le groupe de travail à l’initiative du projet et faisant partie d’une série de ce qu’ils appellent des « guidelines ». Le but est de proposer aux acteurs de premières ligne – médecins comme infirmiers ; en lien avec les soins palliatifs – des recommandations, en langue française, sur les bonnes pratiques à adopter pour contrôler les symptômes des patients. Au vu d’un contexte de forte augmentation des demandes en soins palliatifs depuis quelques années, cette publication prend tout son sens. En effet, elle vient renforcer l’aide proposée par les professionnels de terrain qui soutiennent les jeunes vivant au quotidien avec de graves maladies.
Pour rappel, le site palliaguide a été lancé en 16 novembre 2017 sous l’impulsion de la Fédération Bruxelloise de Soins Palliatifs et Continus, en partenariat avec la Fédération Wallonne de Soins Palliatifs (FWSP) et la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG). À ce jour, 18 « guidelines » ont été rédigés, abordant des sujets comme le diabète, l’occlusion intestinale, la toux, la confusion mentale et, dernièrement, l’anxiété. Des thématiques qui sont bien connues auprès des personnes de tous âges, adultes comme enfants, touchées par une grave maladie.
« Dans un pays comme la Belgique où l’euthanasie est dépénalisée, il est important de promouvoir la pratique des soins palliatifs, afin qu’elle puisse devenir une solution concrète à l’accompagnement individualisé et humain auprès de chaque malade dont la douleur est efficacement soulagée. Ainsi, ce site permet non seulement d’ancrer la pratique des soins palliatifs parmi les professionnels de la santé, mais aussi de renforcer la formation des médecins et infirmières afin de fournir une meilleure qualité de prise en charge », lit-on sur le site Palliaguide.
L’anxiété
Comme pour toutes les thématiques, l’anxiété est abordée de manière singulière, mais avec une structure similaire aux autres : une introduction, une évaluation, une boîte à outils, une démarche thérapeutique et pour finir, quelques références. Si l’on se réfère à la définition reprise sur le site de Palliaguide, l’anxiété est « une réponse normale face à une situation perçue comme menaçante. Elle se manifeste par un sentiment d’insécurité accompagné d’un ensemble de signes physiques et psychiques (ex. palpitations, transpiration, oppression respiratoire, appréhension, tension intérieure). » À cette définition s’ajoute l’annonce d’une situation palliative qui, toujours selon le guideline est « un moment où l’incertitude et la proximité de la mort accroissent les risques d’anxiété. D’autres facteurs de risque ont été identifiés, notamment le jeune âge, le sexe féminin, un soutien social insuffisant, la dégradation physique et la précarité socio-économique. »
→ Pour découvrir le guideline sur l’anxiété
Pourquoi des guidelines ?
Les guidelines ont été pensé comme un support d’informations afin de répondre rapidement aux questions des professionnels du terrain. Au fil des années, les demandes sont en augmentation et les prestataires de soins ont besoin d’outils concrets afin d’intervenir correctement auprès des bénéficiaires, quel que soit leur âge. Jusqu’alors, il y avait Pallialine.be – le pendant flamand dirigé par la Federatie Palliatieve Zorg Vlaanderen (FPZV) – qui proposait des recommandations en néerlandais. Il semblait donc bien nécessaire d’offrir un soutien similaire du côté francophone.
« L’établissement de ces guidelines est un processus de longue haleine auquel le plus grand soin a été apporté. Un effort maximal a été réalisé afin d’assurer l’exactitude des textes et l’utilisation de la meilleure information disponible à la date de la publication. Néanmoins, ces guidelines ne se substituent en aucun cas au jugement clinique du médecin. Elles constituent uniquement une aide à la décision. Il ressort de la responsabilité de chaque professionnel de rester vigilant et de prendre des décisions adaptées à la situation particulière de chaque patient en faisant preuve de bon sens », apprend-t-on encore sur le site Palliaguide.
Pour la petite histoire…
Les recommandations proposées par le site « Palliaguide.be » ont été rédigées par un groupe de travail composé d’un comité de pilotage et d’un comité de lecture. Le comité de pilotage comprend cinq médecins ayant une expérience conséquente en soins palliatifs en milieu hospitalier et à domicile. Le comité de lecture, quant à lui, comprend trois médecins spécialisés en soins palliatifs, représentant des universités francophones du pays et la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG). Les recommandations médicales de palliaguide suivent les avancées scientifiques sur les différentes thématiques et forment une aide précieuse et concrète à destination de tous les professionnels de la santé confrontés à des situations palliatives.
Samuel Walheer
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