« Les câlineurs de bébés » rejoignent les hôpitaux du groupe Chirec

Les « relais tendresse » des Câlineurs de bébés semblent séduire les hôpitaux bruxellois. Après l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (Huderf), c’est au tour des hôpitaux du groupe Chirec de faire appel à l’association. Signe, peut-être, d’une « évolution dans les mentalités du point de vue de la stimulation des nouveaux-nés ».

Comme indiqué dans un précédant article, « Les câlineurs de bébés » ont commencé, en octobre 2018, par rejoindre le service des Soins Intensifs de l’Huderf. Ensuite, « voyant que cela se passait bien, l’hôpital a demandé aux bénévoles de l’association d’également offrir des ‘pauses relais-tendresse’ aux bébés prématurés de la Néonatologie », précise Francine de Bisscop, cofondatrice et administratrice, interviewée par Hospichild lors de la journée de la prématurité à l’Huderf. Pour le moment, ils sont une vingtaine à se relayer 6 jours sur 7 auprès de bébés de 0 à 18 mois. Dans peu de temps (« juste avant ou juste après Noël »), l’association rejoindra l’Hôpital Delta du groupe Chirec.

Le câlinage en empathie

« Les séances de câlinage s’effectuent soit le matin à partir de 11h, soit l’après-midi pour ne pas trop empiéter sur les soins quotidiens. L’accord des parents est évidemment essentiel et obligatoire; on leur laisse bien sûr le choix de se rétracter à tout moment. Durant minimum une heure, souvent plus, on est en empathie totale avec le bébé et toute notre énergie est entièrement consacrée au petit bout. Ce qui s’avère exigeant. », confie Francine. Concrètement, ce ‘relais tendresse’ se traduit par des moments de câlinage où l’enfant est bercé, dorloté, réconforté… afin qu’il puisse bénéficier d’un maximum de chaleur et de tendresse lors de son hospitalisation.

Réconfort complémentaire

Câliner les bébés hospitalisés dont les parents ne peuvent pas être constamment présents apporte un réconfort et une stimulation supplémentaire pour l’enfant. Mais ces moments ne doivent en aucun cas se substituer à la présence quotidienne de la famille et surtout de la maman. Comme l’indiquait, ce même jour, le docteur Annick Le Brun, chef de clinique adjointe en Néonatologie intensive à l’Huderf : « Un problème d’attachement excessif peut survenir si le bénévole vient plus souvent que la maman elle-même. Il faut donc trouver un équilibre et faire en sorte que le réconfort soit complémentaire et non pas principal. »

Francine de Bisscop, cofondatrice et administratrice des « Câlineurs de bébés »

Procédure stricte de recrutement

Selon Francine, les bénévoles actuellement présents dans l’association ne sont que des personnes soit à la base du projet, soit chaudement recommandées par des connaissances de confiance. Cependant, une procédure stricte de recrutement plus large débutera prochainement lorsque le nombre d’hôpitaux et donc d’enfants à câliner augmenteront. Ce recrutement doit se faire en plusieurs étapes :

  1. Une fiche de candidature est envoyée aux personnes dont le profil correspond aux attentes de l’association.
  2. Chaque bénévole sélectionné ‘sur papier’ est ensuite convoqué et rencontré par au moins deux des administratrices.
  3. Une délibération a lieu avant d’envoyer une lettre positive ou négative au candidat.
  4. Si le futur bénévole est accepté, il doit signer une convention de collaboration, la charte des Câlineurs de bébés et la convention de l’hôpital où il/elle sera volontaire.
  5. Bien-sûr, le bénévole ne commence pas tout seul sur le terrain; il/elle est accompagné pendant 3 mois par une marraine.
  6. Et enfin, après ces 3 mois, le bénévole est évalué et autorisé ou non à poursuivre les câlinages.

À l’écoute des besoins des bénévoles

Tous les 3 mois également, des réunions d’intervision sont organisées entre les bénévoles. C’est l’occasion, toujours selon Francine, d’échanger sur le vécu de chacune, de solidariser tout le monde et d’être à l’écoute des besoins. Pour superviser ces rencontres, l’équipe fait appel à un professionnel de la petite enfance qui fait fonction de tiers. Elles réfléchissent encore à la possibilité d’organiser des formations de gestion des émotions ou des ateliers d’immersion sensorielle à la découverte des sensations des bébés prématurés.

 

→ Plus d’informations sur « Les câlineurs de bébés » via leur groupe Facebook privé. 

(Attention tout de même à ce rappel de Mélanie McCluskey, membre fondatrice de l’asbl, à propos de ce groupe : « Être accepté dans le groupe veut dire que vous rejoignez une communauté qui partage la même conviction autour du bienfait des câlins aux bébés hospitalisés. Cela ne veut pas dire que vous êtes d’office accepté comme bénévole. Bien entendu, lorsque de nouveaux hôpitaux seront prêts à nous accueillir, non seulement à Bruxelles mais dans le reste de la Belgique, nous élargirons le groupe de bénévoles et procéderons aux entretiens de recrutement. »)