Handicap : un nouveau collectif sensibilise à la Communication Alternative et Améliorée (CAA)

La Communication Alternative et Améliorée (CAA), pratique destinée à toute personne ayant des besoins complexes de communication, serait encore trop méconnue, voire sous-estimée dans le secteur du handicap. Pour en parler et sensibiliser les acteurs concernés, un tout nouveau collectif francophone et international vient de voir le jour : le collectif « CAA – ma voix – mes droits ». 

Pour Amélie Kaisin, logopède et représentante du collectif en Belgique, interviewée par Hospichild : « Il faut sensibiliser à cette pratique parce que trop peu de professionnels y sont sensibilisés ; la CAA n’est pas proposée – voire refusée – à de nombreuses personnes qui en auraient besoin pour faire valoir leur droit universel qu’est la communication. » 

Création du collectif « CAA – ma voix – mes droits »

Depuis sa création en juin 2021, ce nouveau collectif francophone présent dans une dizaine de pays comme la Belgique, la France, l’Algérie, le Canada, la Suisse…, espère revaloriser et démystifier la communication alternative et améliorée. « Ce collectif est né d’un désir de diminuer les injustices et d’augmenter l’accès à la communication pour toutes ces personnes. Nous souhaitons rappeler que la communication est un besoin vital et qu’elle ne doit pas passer en second plan », insiste Amélie Kaisin. Grâce aux partenaires bénévoles dispersés aux quatre coins du monde – utilisateurs de CAA, parents, professionnels…-, des actions de sensibilisation à la CAA seront mises en place pour que les inégalités diminuent et que les droits des personnes soient défendus. Mais aussi que les professionnels soient mieux formés, que les lieux publics soient accessibles à tous en terme de CAA, que l’accompagnement et certains outils soient mieux remboursés…

Communication Alternative et Améliorée, quésaco ?

La CAA peut se mettre en place via plusieurs systèmes (application, logiciel, gestes, carnet, livre, tableau…), mais également par plusieurs accès (pointage, commande oculaire, contacteurs…)
A. Kaisin explique : « La CAA, en plus de soutenir la communication, permet de développer l’autonomie, les apprentissages en général et notamment l’accès à la lecture. Cela permet ainsi à chacun de devenir une personne à part entière – c’est trop souvent loin d’être une évidence pour les personnes ne parvenant pas à s’exprimer, cela provoque beaucoup de frustrations, d’injustices et d’isolement. » 

« Présomption du potentiel » dans l’accompagnement des personnes

Le collectif défend également l’importance de la ‘présomption du potentiel’ dans l’accompagnement des personnes. « Pour résumer, ajoute la représentante belge du collectif, quand on ne parvient pas à cerner les compétences d’un enfant, il est moins dangereux de présumer qu’elles sont présentes plutôt qu’absentes. De plus, il est impossible de prédire les capacités d’apprentissage d’une personne sans essayer et sans y croire. »  Pour (re)donner confiance aux enfants, les professionnels (logopèdes, ergothérapeutes…) qui les suivent doivent idéalement travailler main dans la main avec les familles pour avancer ensemble et faire en sorte que la CAA améliore leur capacité à communiquer.

Recueil de témoignages

L’un des moyens utilisés (à côté des kits de sensibilisation ou la création de vidéos) par le collectif pour sensibiliser les professionnels et les familles à la CAA, c’est de collecter un maximum de récits d’expériences positives. Un grand recueil de témoignages est en cours de conception et permettra à tout ceux qui doutent, de se lancer eux aussi dans l’aventure. Voici par exemple un extrait particulièrement touchant :  « Je suis la maman de Nolan, 4 ans et demi, atteint d’une maladie génétique rare qui le prive de la parole. Nous avons eu la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles qui ont des enfants atteints de la même pathologie que notre fils. Nous nous sommes incrits sur differents groupes dont on nous a parlé, dont la CAA. (…) Plus nous donnons de moyens pour communiquer à notre enfant, plus il aura de cartes en mains et pourra se faire comprendre. Avec Nolan, c’est un long travail de répétitions. Il faut beaucoup de patience, de temps, mais nous savons que tout ce travail portera ses fruits. L’école de Nolan (IMP) s’implique également dans ce mode communication, ce qui est un plus. Car nous parlons tous le même langage maintenant. »

→ Pour témoigner, envoyez votre texte et une photo à macaamavoix@gmail.com

 

Sofia Douieb

 

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