Sorti à la mi-novembre, Les Rêveurs marque les débuts d’Isabelle Carré derrière la caméra. Inspiré de son propre roman et de son histoire personnelle, le film aborde avec délicatesse un sujet encore trop tabou : la souffrance psychologique des adolescents et le chemin vers la résilience.

Crises d’angoisse, dépression, troubles alimentaires, phobie scolaire, idées suicidaires… Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la santé mentale des jeunes reste fragile et les demandes d’aide explosent. En rendant visible cette réalité, la réalisatrice met en lumière la complexité du mal-être adolescent et invite à parler sans honte de ce qui ne va pas.
Un film qui parle de l’intérieur
Dans son film, Isabelle Carré incarne Élisabeth, comédienne et animatrice d’ateliers d’écriture à l’hôpital Necker, auprès de jeunes en détresse psychologique. Au contact de ces adolescents, elle replonge dans son propre passé : à 14 ans, elle-même a été hospitalisée en psychiatrie. Entre fiction et témoignage, Les Rêveurs donne la parole à ceux qu’on entend rarement : les jeunes qui traversent des tempêtes intérieures, entre isolement, honte et désir de vivre autrement.
Je voulais montrer qu’on peut s’en sortir, qu’il existe des lieux et des personnes qui tendent la main », explique la réalisatrice dans une interview à CNEWS.
L’art comme espace de guérison
Au cœur du film, les ateliers d’écriture deviennent un refuge. Les mots, le théâtre, la création servent de leviers pour dire l’indicible, comprendre ses émotions et retrouver confiance.
Un message fort qui rejoint plusieurs initiatives que nous relayons sur Hospichild telles que le Pont des Arts, les Docteurs Zinzins… À travers ces scènes d’ateliers en hôpital, Les Rêveurs rappelle combien l’art – qu’il s’agisse d’écriture, de musique ou de dessin – peut devenir un outil thérapeutique précieux, complémentaire à l’accompagnement médical.
Adolescence et santé mentale : un enjeu de société
Sur Hospichild, nous partageons les constats dépeints au sein du long métrage :
- Les ados ont besoin de repères et de lieux d’écoute bienveillants ;
- Les familles doivent être accompagnées pour comprendre ce que vivent leurs enfants ;
- Les institutions doivent continuer à innover pour accueillir la parole des jeunes.
C’est en ce sens que Les Rêveurs n’est pas seulement un film touchant : ça peut aussi devenir un support de discussion à l’école, à l’hôpital ou en famille. Il questionne la place de la parole, du soin et du regard que la société porte sur la jeunesse en détresse.
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