Initiatives

« Handipeople » sensibilise les enfants à la différence par le jeu

L’asbl Parthages, association active dans le soutien aux personnes handicapées, vient d’annoncer le lancement du site web Handipeople.be. Une plateforme destinée à sensibiliser le public (surtout les enfants) à la différence par l’empathie et la tolérance. Mais « Handipeople », c’est avant tout le nom d’un jeu de société collaboratif autour de la différence, créé il y a quelques mois par l’association.

« Je suis moi et c’est très bien comme ça »; voilà le slogan choisi par l’asbl Parthages pour le lancement à la fois de leur jeu de société « Handipeople, la légende d’Empathia » et du nouveau site web handipeople.be qui tend à rassembler toutes les infos sur le jeu de société, mais aussi à promouvoir les ateliers de sensibilisation à la différence donnés gratuitement dans les écoles.

« Handipeople, la légende d’Empathia »

Ce jeu de société, utilisé comme outil de sensibilisation au sein des écoles, incite les jeunes qui y jouent à faire preuve d’empathie et de tolérance envers les enfants différentes. Par le jeu, l’idée prônée est donc de favoriser et accepter l’inclusion au sein de la société.

La directrice de l’asbl Parthages a expliqué, sur les ondes de Bel RTL, d’où est venue l’idée de concevoir un tel jeu : « Nous avions besoin, lors de nos ateliers de sensibilisation dans les écoles, d’un outil ludique qu’on pourrait laisser sur place après notre passage. À quatre, on s’est donc mis à créer ce jeu qui est distribué gratuitement lors de nos visites auprès des élèves du fondamental et du secondaire. On veut permettre à tous d’en bénéficier pour que la différence (handicap au sens large du terme) soit désormais appréhendée avec plus de tolérance, d’empathie et de solidarité. »

Nouveau site web

Pour promouvoir son jeu de société encore plus efficacement, l’asbl vient de lancer un tout nouveau site web : Handipeople.be.  L’idée de cette plateforme est avant tout d’expliquer les règles du jeu et la démarche qu’il y a autour. Mais le site apporte aussi d’autres informations utiles sur les animations prodiguées au sein des différents niveaux scolaires. La philosophie prônée par l’asbl est bien expliquée également; à savoir : « insuffler l’empathie et la tolérance et transmettre la volonté de l’inclusion à tous les citoyens de la société d’aujourd’hui et de demain ». Une dernière partie nommée Handipeople met en avant des personnes handicapées qui ont réussi dans la vie, par l’acceptation de soi et à force de persévérance.  

« Handipeople » dans les écoles

L’équipe de l’asbl Parthages se rend donc dans les écoles pour y animer gratuitement des ateliers autour du thème du handicap. Si les animations de sensibilisation au handicap se font dès la maternelle, ce n’est qu’à partir de la primaire (enfants dès 7 ans) que le jeu de société handipeople est utilisé. « Ils découvrent qu’ensemble, tout est possible et apprennent à poser sur “l’autre” un regard sur ce que chacun a de meilleur à offrir. »  En secondaire, le jeu est également proposé, mais un effort de réflexion plus important est demandé comme par exemple les aménagements à faire dans l’école pour la rendre plus inclusive…

Quelques mots sur l’asbl Parthages

Parthages, située à Schaerbeek, propose, aux personnes handicapées, aux associations et organismes publics ou privés, des services en matière de :

* Sensibilisation à la différence
* Formation d’animateurs d’ateliers de sensibilisation
* Information et documentation
* Formation intensive à la langue des signes
* Informations pour la mise à l’emploi
* Informations pour parents et pro de l’enfance

→ Plus d’infos sur l’asbl sur son site web parthages.be

« Buzzy bee » réduit significativement la douleur des piqûres

Tout droit venues des États-Unis, les « Buzzy bees » viennent d’être adoptées par les services de pédiatrie des hôpitaux Iris Sud. Il s’agit de dispositifs antalgiques en forme d’abeilles et composés de patchs glacés et vibrants qui permettent de réduire la douleur ressentie lors d’un vaccin ou d’une prise de sang.

 

En plus de rendre les piqûres quasiment indolores, ces petites abeilles permettent également de distraire l’attention des enfants. Ce qui atténue leurs craintes face aux inévitables prises de sang et donne un vrai coup de pouce au personnel chargé de poser des actes médicaux impliquants des aiguilles.

Multi-usages

Si l’utilisation de ce patch amélioré est surtout prescrite pour les piqûres, il peut également s’utiliser dans d’autres circonstances comme, par exemple, pour l’enlèvement d’une écharde au doigt ou pour atténuer les sensations de brûlures ou de démangeaisons.

Une invention américaine

La « Buzzy bee » est une invention américaine primée qui existe depuis près de 10 ans. Elle est issue des recherches du Dr Amy Baxter, pédiatre, chercheuse et maman. Sur le site web officiel du dispositif, on peut lire que 20 essais cliniques indépendants ont prouvé que la « Buzzy bee » fonctionne et réduit significativement la douleur.

« Buzzy bees » dans les hôpitaux Iris Sud

L’acquisition de ces dispositifs dans les quatre sites des hôpitaux Iris Sud (hôpital Etterbeek-Ixelles notamment) a pu être possible grâce à l’association « Les Amis d’HIS ». Une asbl qui se focalise sur le bien-être des patients et qui a déjà financé de nombreuses autres initiatives telles que l’achat de jouets pour la salle de jeux des services de pédiatrie, l’organisation d’événements…

Informations pratiques

À partir de la Belgique, de la France ou du Luxembourg, la « Buzzy bee » ne peut-être commandée que chez un seul fournisseur; sparadrap.org. Elle est tout de même vendue au prix de 75 euros l’unité.

→ Pour télécharger le mode d’emploi en français : c’est ici  

« Politiques, n’oubliez pas les (enfants) polyhandicapés »

« Une meilleure vie pour la personne polyhandicapée et sa famille. » Voilà ce que revendique, au sein d’un manifeste, l’association de Parents et de Professionnels de la Personne Polyhandicapée (AP³ asbl). En vue des élections du 26 mai, elle y interpelle les politiques au travers de revendications « claires et réalistes ». 

Après plusieurs réunions entre parents et professionnels, après une enquête approfondie sur la réalité des personnes polyhandicapées et des familles, après l’analyse de toutes ces données… sont nés des objectifs « clairs et mesurables ». Des objectifs transformés en revendications et regroupées au sein d’un manifeste destiné, d’une part, au fédéral, d’autre part à la Fédération Wallonie-Bruxelles, et d’autre part encore aux Régions.

Être reconnus comme des personnes à part entière

« Nous, les personnes polyhandicapées, avons depuis la naissance de multiples déficiences qui s’imbriquent les unes aux autres. Mais nous avons une vie émotionnelle préservée et souvent riche ; nous avons besoin de soins ; nous avons besoin d’apprendre et de découvrir et donc d’être dans un environnement stimulant, ni trop, ni trop peu ! Nous avons besoin d’une place dans la société et des activités valorisantes…Mais nous avons surtout besoin d’être reconnus comme des personnes à part entière ! »

Les parents, sœurs, frères, autres membres de la famille, amis proches… aussi ont besoin de reconnaissance. Ils font face aux réalités quotidiennes de la personne polyhandicapée et ne peuvent pas « mener ce combat vers son épanouissement tout seuls ». C’est pourquoi ils ont décidé de faire appel aux autorités politiques.

Revendications ciblées, claires et réalistes

La personne polyhandicapée

  • a le droit d’avoir une vie sociale
  • a un droit inconditionnel à l’éducation et aux apprentissages
  • a le droit de recevoir des soins médicaux de qualité
  • a le droit de disposer de ressources matérielles et financières

Les parents, les frères et sœurs, la famille élargie, les aidants proches

  • ont le droit de bénéficier de véritable soutien et d’être informés
  • ont le droit d’avoir une vie professionnelle et sociale

Au sein de ces revendications, des objectifs clairs ont été épinglés et adressés particulièrement à chaque pouvoir compétent.

→ Pour lire le manifeste dans son intégralité, c’est par ici !

Autisme : nouvel outil pour dépister dès la maternelle

Autism Discriminative Tool : c’est le nom d’un nouvel outil de dépistage de l’autisme récemment développé par Sophie Carlier, chercheuse à l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola (Huderf). Cet outil, déjà opérationnel au sein de l’hôpital, a pour vocation multiple de raccourcir l’errance diagnostique de l’autisme, d’outiller les professionnels autour de l’enfant et de dépister les enfants à risque dès la maternelle.

« Cet outil est le seul test en français à être basé sur les nouveaux critères diagnostiques de l’autisme tels que définis dans le DSM-5″, explique S.Carlier au sein d’un récent communiqué de presse de l’Huderf. Il s’agit donc d’un outil de dépistage des troubles du spectre autistique principalement destiné aux professionnels de la santé de deuxième ligne ou aux services en contact avec des enfants dit « à risque », présentant des difficultés développementales et fréquentant l’enseignement maternel.

En pratique

Cet outil se présente sous la forme d’un questionnaire fermé. Il est complété par les enseignants de maternelle avant d’être analysé et interprété par les médecins spécialisés dans le développement de l’enfant (ex: pédiatres, neuropédiatres, pédopsychiatres), mais aussi par les paramédicaux (ex: psychologues), les équipes de prévention/protection de l’enfance, les services d’accompagnement, les centres psycho-médico-sociaux, les centres de santé mentale ou toute autre équipe en contact avec des enfants présentant un développement atypique. Ce questionnaire, rapide et facile d’utilisation, permet d’éclairer le clinicien quant à la nécessité d’adresser l’enfant à un Centre Ressources Autisme pour une mise au point diagnostique.

Réduire les « faux-positifs »

Pour pallier aux défauts des questionnaires existants et pour éviter ce qu’on appelle les « faux-positifs », l’ADT est composé de 35 items basés sur l’absence ou la présence de comportements précis, dont 26 sont utilisés dans une optique de dépistage des troubles du spectre autistique. S. Carlier ajoute : « En plus des questions relatives aux difficultés socio-communicatives, l’ADT intègre quinze questions relatives aux comportements stéréotypés. Parmi ces items, l’ADT met systématiquement en évidence les particularités sensorielles, marqueurs prédominants chez l’enfant présentant de l’autisme: par exemple, l’enfant regarde sur le côté, couvre ses oreilles… »

Enseignants et parents participent au dépistage

Lors de la phase test du questionnaire, les chercheurs ont constaté que les professeurs étaient particulièrement perspicaces pour détecter les comportements atypiques chez un enfant. Sur ce point, ils devanceraient légèrement les parents. Les enseignants rapporteraient surtout les difficultés de socialisation en groupe. Si les mères sont performantes dans l’analyse de la relation interpersonnelle, les pères, eux, sont généralement plus objectifs dans l’analyse de la situation. « Le potentiel de combinaison de l’évaluation d’un clinicien, de la cellule familiale et de la cellule scolaire permet de détecter avec davantage de certitude les enfants qui présentent effectivement de l’autisme, sur base des critères différents », précise la chercheuse.

Outil opérationnel

L’outil est utilisé à l’Huderf depuis 2018 au sein du Centre Ressources Autisme, mais aussi lors des consultations de pédopsychiatrie générale.

Le Pr Véronique Delvenne, chef de service de pédopsychiatrie, explique le bien-fondé de l’introduction d’un tel outil dans son service : « La précocité est la clé pour la prise en charge de l’autisme : au plus tôt un diagnostic est établi, plus il sera facile d’influencer positivement l’évolution de l’enfant avec son trouble. Le travail des équipes qui prennent l’enfant en charge après le dépistage permet d’éviter des problèmes au sein de sa famille, souvent dus au manque de compréhension du problème, ainsi que la difficile stimulation d’un enfant autiste sans outils appropriés. »

Première journée mondiale du NIDCAP; approche de soins individualisés pour prématurés

C’est une première : l’approche NIDCAP, qui individualise les soins en fonction des forces et des besoins de chaque nouveau-né hospitalisé et de sa famille, aura désormais sa journée internationale chaque 20 mars !

L’initiative provient de la Fédération internationale NIDCAP (NFI) basée aux États-unis. Fédération qui, dans les années 70, a introduit et mondialisé ce programme et qui s’emploie aujourd’hui à sensibiliser le monde entier à l’importance des soins NIDCAP pour les nouveaux-nés prématurés et vulnérables.  En Belgique, 13 des 19 centres de néonatologie se forment ou ont du personnel formé au NIDCAP.

Une journée pour sensibiliser

La Journée mondiale NIDCAP est l’occasion de sensibiliser le monde entier à l’importance de ces soins pour les nouveaux-nés hospitalisés et leurs familles. C’est aussi l’occasion de  reconnaître les efforts déployés tous les jours par la NFI, ses centres de formation, les professionnels formés… Il s’agit tout simplement d’attirer chaque année l’attention sur le NIDCAP et de permettre à chacun de discuter de l’approche et de son importance.

Comment y prendre part ?

La NFI propose (notamment aux unités de néonatologie) plusieurs façons de participer activement à cette journée :

  • Promouvoir le NIDCAP et la Journée mondiale dans votre unité et votre hôpital
  • Porter des Teal (rubans de couleur verte)
  • Organisez une collation l’après-midi ou le matin pour votre personnel et vos familles
  • Célébrez et valorisez les réalisations de votre équipe au cours des 12 derniers mois
  • Partagez des photos et des publications sur les médias sociaux en utilisant #NIDCAP, #NIDCAPpartneringwithfamilies et #worldNIDCAPday
  • Adressez-vous aux agences de presse locales pour un article sur le NIDCAP dans votre unité / votre hôpital
  • Illuminez les points de repère de votre région dans la couleur NIDCAP bleu Teal
  • Téléchargez des fiches d’information promotionnelles, des modèles d’affiche et le logo WND

Lien pour télécharger le matériel promotionnel mis à disposition par la NFI

NIDCAP, quesaco ?

Le Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program (NIDCAP) est un programme d’évaluation et de soins de développement complet, basé sur des données scientifiques, destiné au nouveau-né prématuré ou à terme et à sa famille, à l’hôpital et pendant le retour à domicile.

Les soins de développement précoces permettent de réduire les effets du stress et de la douleur du nouveau-né hospitalisé. Cela va de l’aménagement de l’environnement du Service (bruit, intensité lumineuse…) à la prise en compte des besoins très spécifiques du nouveau-né comme le respect de ses phases de sommeil, l’encouragement à la pratique du bébé kangourou… La douleur de l’enfant est particulièrement observée et prise en compte.

Se former au NIDCAP

En Belgique, le premier et unique centre de référence en la matière est le CHU Saint-Pierre.

Il y a près de 20 ans, l’équipe de néonatologie de l’hôpital a été formée au NIDCAP par une formatrice américaine. Le CHU est ensuite un des premiers hôpitaux à avoir implanté la philosophie NIDCAP au sein de son service. Et c’est tout naturellement que l’équipe a décidé de former à son tour.

Saint-Pierre a donc mis en place, en 2007, le premier et unique centre de formation sur tout le territoire. La formation NIDCAP s’étale sur 2 ans, mais le centre met également en place le programme CLE (Compréhension du Langage de l’Enfant), une formation en soins de développement intermédiaire adaptée notamment aux unités néonatales non intensives.

Depuis 2015, le ministère de la santé finance les formations NIDCAP et CLE dans les unités de néonatologie belges.