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Oncologie pédiatrique : collaboration renforcée entre l’UZ Brussel et l’Hôpital des Enfants

Depuis le début de ce mois, la collaboration entre l’UZ Brussel et l’Hôpital des Enfants Reine Fabiola s’est renforcée en matière d’oncologie pédiatrique. Les deux directions ont convenu d’unir davantage leurs expertises médicales pour lutter plus efficacement contre le cancer des enfants. 

Lors de la crise sanitaire du coronavirus et du confinement qui en a découlé, le nombre de diagnostics de cancers pédiatriques aurait diminué. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce serait plutôt la conséquence de la crainte des parents de se rendre à l’hôpital qui les ont amenés à reporter, voire annuler une consultation importante. Constatant cela, les pédiatres avaient tiré la sonnette d’alarme en encourageant les parents à continuer à se rendre aux rendez-vous en oncologie ou autre.

Vers une expertise renforcée en matière de cancer infantile

Toujours dans ce souci d’expertise maximale, les deux hôpitaux bruxellois offrant l’offre pédiatrique la plus complète de la ville (UZ Brussel et Huderf) — sans nier l’excellence des Cliniques Universitaires Saint-Luc en la matière — ont décidé de s’unir encore plus qu’hier pour lutter contre le cancer des enfants. Concrètement, cela se traduit par différentes initiatives :

  • Les oncologues pédiatriques qui travailleront à l’UZ Brussel dans les années à venir seront tous formés à l’Huderf au préalable.
  • En attendant la fin de ces formations, les petits patients à qui un traitement complexe doit être administré seront hospitalisés à l’Huderf.
  • Les traitements moins complexes, les suivis, les traitements de jour, les activités et le suivi des enfants et de leurs parents au Jardin des Pommes, de même que les consultations d’oncologie pédiatrique continueront à avoir lieu à l’UZ Brussel.
  • Les traitements spécifiques hautement spécialisés comme la radiothérapie et la neurochirurgie pour les tumeurs neurologiques chez les enfants, dans lesquels l’UZ Brussel a une expertise particulière, continueront également à avoir lieu à l’UZ Brussel, qui plus est, également pour les patients d’autres hôpitaux.

« L’oncologie pédiatrique de l’UZ Brussel ne réduit pas ses activités, bien au contraire »

Si l’UZ Brussel a décidé de transférer provisoirement les enfants nécessitant des traitements oncologiques complexes, c’est que l’hôpital estime devoir s’améliorer en la matière. Et c’est bien ce qu’il compte faire en prévoyant les formations de ses (futurs) oncologues. Mais ce n’est pas pour autant que l’activité du service sera réduite ou moins performante. Comme l’affirme le Pr Marc Noppen, CEO de l’hôpital : “Nous souhaitons ici tordre le cou aux fausses rumeurs d’une fermeture éventuelle ou d’une diminution de l’activité d’oncologie pédiatrique à l’UZ Brussel. Au contraire, nous investissons dans le plus ample développement de l’oncologie pédiatrique de sorte que l’avenir de cette activité importante reste assuré dans notre hôpital. »

 

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Les médecins généralistes plus accessibles aux Bruxellois grâce au 1710

Le 1710 est un nouveau numéro d’appel gratuit destiné aux Bruxellois qui n’ont pas de médecins généralistes. Il a été lancé il y a 2 mois en réaction à la pandémie de coronavirus et tend aujourd’hui à se pérenniser pour devenir le numéro de référence dans la recherche d’un médecin généraliste à Bruxelles. 

médecin généraliste

Le 27 mars dernier, en collaboration avec le Service Public Fédéral Santé Publique, la Fédération des Associations des Médecins Généralistes de Bruxelles, le SIAMU, la Croix-Rouge de Belgique, la Haut Fonctionnaire de l’agglomération bruxelloise a ouvert un numéro unique à destination des Bruxellois n’ayant pas de médecin généraliste et souhaitant prendre un avis médical quant à leur état de santé dans le cadre de l’actuel pandémie de coronavirus. Ce numéro se pérennise et continue à orienter les personnes vers des médecins généralistes. 

Pour éviter l’engorgement des lignes d’urgence

Cette campagne part d’un constat clair : un nombre important d’habitants ne trouvent pas leur chemin vers un médecin généraliste. Dans la situation actuelle, ces personnes se tournent vers le numéro d’urgence « 112 » et les services de garde au risque d’engorger les lignes pour les autres patients.

Si vous avez déjà un médecin généraliste, appelez-le en priorité

Via ce nouveau numéro 1710, les Bruxellois auront accès à un dispatching de médecins généralistes pouvant les conseiller et les orienter adéquatement. Mais attention, le Haut fonctionnaire insiste sur le fait que le premier réflexe est d’appeler son médecin traitant et à défaut ce numéro, le 1710.

→ Ci-dessous, la vidéo de la campagne (disponible en 5 autres langues)

La crise va-t-elle déboucher sur la très attendue reconnaissance des sous-spécialités pédiatriques ?

La problématique de la non-reconnaissance des sous-spécialités pédiatriques revient au coeur des débats ce jeudi 4 juin. En cause, une carte blanche de Jean Papadopoulos, chef du service de Soins intensifs pédiatriques à l’hôpital de Jolimont, publiée sur le site web de La Libre. Son message est clair : « Une véritable reconnaissance officielle serait avant tout une autre leçon d’humanité tirée de cette crise. Mais ce serait surtout un nouveau souffle de vie qui serait assuré pour nos enfants fragilisés dans un monde de plus en plus incertain. »

Voici donc, en partie, l’opinion de ce réanimateur pédiatrique de La Louvière :

« En tant que pédiatre, je m’interroge sur cette autre population vulnérable que sont les enfants. Même si nous avons eu la chance de ne pas subir une trop forte charge d’enfants gravement malades, je ne peux laisser sans réponse les questions suivantes :

Et si demain une nouvelle pandémie s’attaquait cette fois-ci principalement aux enfants ? Avons-nous les moyens pour y faire face ?

Non, sans hésitation aucune, en Belgique, nous n’avons pas les moyens pour faire face à une pandémie pédiatrique.

Une non-reconnaissance de plus en plus problématique

Outre le sous-financement chronique de la médecine infantile, peu rentable dans la nomenclature actuelle et donc tolérée parce que souvent nécessaire à l’image des institutions et/ou à leur lien avec la maternité, de nombreuses sous-spécialités pédiatriques, comme les soins intensifs pédiatriques ou la chirurgie pédiatrique, n’ont aucune reconnaissance officielle de l’état belge.

Chaque hiver, lors des épidémies de bronchiolite, les services de Pédiatrie sont saturés et les services de soins intensifs pédiatriques (identifiés à des services adultes !) sont débordés.

La non-reconnaissance implique un sous-financement toléré par une institution hospitalière qui accepte des pertes pour permettre des soins de qualité aux enfants mais jusqu’à quand ? La crise actuelle a creusé un trou financier qui ne fait qu’amplifier la concurrence entre les différentes spécialités médicales classées en rentables et non-rentables… Quand on sait que les soins à l’enfant malade demandent plus de temps, plus d’attention, plus de patience, on réalise aisément que les moyens humains et techniques, qui étaient déjà à flux tendu pour tous avant l’épidémie, risquent de subir une cure d’austérité fatale à une Pédiatrie de qualité.

La Belgique à la traîne

Malgré la charte européenne des droits de l’enfant hospitalisé, les services de réanimation pédiatrique belges restent apparentés à des services adultes quand ce ne sont pas carrément des services adultes qui prennent en charge des enfants. Or, dans les autres pays européens, ces unités de soins intensifs pédiatriques spécifiques sont reconnues, financées et encadrées par une législation spécifique.

« Nous sommes prêts à tout pour éviter une deuxième vague hivernale »

Alors oui, aujourd’hui, nos enfants doivent retourner à l’école et aux camps de vacances, nos enfants doivent jouer avec leurs amis parce que les chiffres de l’évolution épidémique sont bons. Mais en l’état actuel de nos moyens, une deuxième vague hivernale pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les enfants et ne pas laisser d’autre choix qu’un reconfinement !

Nous pédiatres et réanimateurs pédiatriques, avec nos équipes paramédicales qui ont montré une abnégation et un très grand sens du devoir lors de la première vague, nous sommes prêts à tout pour l’éviter!

La reconnaissance comme leçon d’humanité après cette « guerre »

Mais tout ne suffit pas à lui seul et si, à titre personnel, je pouvais comprendre la rationalité des articles de loi sur la réquisition du personnel ou la justification légale d’actes infirmiers par des aides-soignants durant cette crise majeure, apparentée à une véritable guerre où nous aurions dû mobiliser toutes nos forces, je ne comprends pas qu’on ne donne pas l’opportunité à celles et ceux qui veulent se battre pour sauver la vie des enfants, d’être simplement reconnus dans leur métier!

Outre les moyens que nous donnerait notre reconnaissance officielle par celles et ceux qui dirigent ce pays, une véritable reconnaissance officielle, basée sur des critères stricts et exigeants, serait avant tout une autre leçon d’humanité tirée de cette crise. Mais ce serait surtout un nouveau souffle de vie qui serait assuré pour nos enfants fragilisés dans un monde de plus en plus incertain.

Car c’est une chose de s’intéresser à l’avis des Pédiatres, mais c’en est une autre de se préoccuper enfin avec sérieux et responsabilité de la Pédiatrie. »

 

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Selon les pédiatres, « la réouverture des écoles est une bonne nouvelle ! »

Un communiqué de presse co-signé et diffusé ce jour par une demi douzaine de pédiatres se veut rassurant sur le retour inattendu et massif des maternelles et des primaires à l’école. Ce serait même une bonne nouvelle selon les spécialistes. Ces derniers restent donc cohérents par rapport à leurs précédentes déclarations faites au sein d’une carte blanche datant de la semaine dernière.

« Comme pédiatres, nous avons rédigé il y a 10 jours une carte blanche signée par 574 pédiatres expliquant que nous étions rassurés quant au risque du virus pour les enfants, mais inquiets des conséquences du confinement pour ces mêmes enfants.

Des données rassurantes

La décision de rouvrir les classes maternelles, primaires et, dans une moindre mesure, les classes de secondaires est une bonne nouvelle tant pour les enfants que leurs parents. La situation de l’épidémie en Belgique s’améliore de jour en jour et le retour à l’école nous semble approprié d’autant que le système de tracing est mis en place et confirme le peu de cas positifs chez les enfants. Notre expérience de pédiatres avec ce virus et les données scientifiques actuelles internationales sont rassurantes et nous encouragent dans cette démarche.

Des questions ? contactez les pédiatres !

Les pédiatres comprennent les inquiétudes face à cette évolution et sont à votre disposition pour répondre aux questions des enfants et des adultes. Nous sommes confiants dans les mesures de précaution sanitaire actuelles qui accompagnent la réouverture. Elles nécessitent, pour être efficaces, la collaboration de tous. Nous continuerons à les évaluer attentivement.

Un effort collectif salué

Nous voudrions enfin remercier tous les acteurs autour de la table, soignants, professeurs, directions des établissements scolaires, décideurs politiques, organisations syndicales pour leur travail sans relâche depuis des mois. Cette collaboration sera encore nécessaire dans les jours et semaines à venir. Nous nous joindrons à cet effort collectif. »

 

Dr Julie Frère, pédiatre infectiologue ULiège
Pr Stéphane Moniotte, pédiatre, Chef de département de pédiatrie UCLouvain
Pr Pierre Smeesters, pédiatre infectiologue, Chef de département de pédiatrie ULB
Dr Anne Tilmanne, pédiatre infectiologue ULB
Pr David Tuerlinckx, pédiatre infectiologue UCLouvain
Pr Dimitri Van der Linden, pédiatre infectiologue UCLouvain

Les pédiatres unanimes quant au retour des enfants en collectivité

À l’aube de la reprise scolaire pour une partie des élèves de Belgique, beaucoup de parents sont encore très inquiets de laisser leur progéniture retourner sur les bancs de l’école. Pourtant, depuis que les médias se sont emparés de ces inquiétudes et qu’ils ont fait venir des pédiatres et autres experts pour en parler sur leurs plateaux, tous n’ont eu de cesse de rassurer la population en prônant les bienfaits, pour les enfants, d’un retour en collectivité. 

Sur le blog de l’Hôpital des Enfants, le 7e article #FaceAuCovid prône clairement ce retour des enfants à l’école ou en garderie : « Données pédiatriques globalement rassurantes, importance de la santé physique comme de la santé mentale pour le développement des enfants et des adolescents : la position actuelle de l’HUDERF est de soutenir le retour des enfants en collectivité. »  Et ils ne sont pas les seuls à se positionner de la sorte. En effet, l’ensemble de la task force pédiatrique, créée au début de la pandémie, argumente dans le même sens.

« Je ne suis pas inquiet pour les enfants »

La semaine dernière, Pierre Smeerters, chef de pédiatrie à l’Huderf, s’est exprimé au micro de RTL-TVI en affirmant ne pas être forcément inquiet pour les enfants et leur retour à l’école. Il s’est expliqué en disant que « les petits enfants sont très peu touchés par la maladie et lorsqu’ils sont touchés, ils sont souvent peu symptomatiques ». 

Il a ensuite tenu à interpeller les décideurs politiques : « L’intérêt et la voix de l’enfant n’est pas toujours simple à défendre dans notre société. C’est donc important que tous les décisionnaires, qui font du mieux qu’ils peuvent, essaient de davantage intégrer la vision de l’enfant dans leurs réflexions. Ils doivent aussi garder à l’esprit que, comme les enfants sont moins touchés par la maladie, la balance risques/bénéfices est forcément différente pour eux. »  Ce qui signifie, pour le bien-être des enfants, qu’un retour en collectivité a plus de poids à l’heure actuelle que le fait de ne pas prendre de risque en gardant les enfants à la maison. 

« Entre garderie et grand-parents, je préconise sans hésiter la garderie »

Interviewé, quant à lui, par la RTBF dans l’émission CQFD du 4 mai dernier, Dimitri Van Der Linden, pédiatre infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc et porte parole de la task force pédiatrique, s’est également positionné pour le retour à l’école. Il a par exemple affirmé que les enfants peuvent effectivement transmettre le virus, mais que leur pouvoir de contagion semble bien moindre. De plus, la transmission se ferait plutôt de l’adulte vers l’enfant.

Ce qu’on sait également, c’est que très peu d’enfants sont hospitalisés (1% environ), et encore moins en soins intensifs. « On ne sait pas encore clairement pourquoi« , a encore expliqué Dimitri Van Der Linden, « une des hypothèses, c’est que l’enfant possède moins de récepteurs au virus ; moins de portes d’entrée ».

Enfin, à la question ‘garderie ou grand-parent ?’, l’infectiologue a affirmé : « Pour moi c’est garderie sans hésitation, car il faut encore être très prudent de ne pas transmettre le virus aux personnes âgées ».