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« Parlez de vos problèmes de santé mentale », encourage la COCOM !

Les problèmes de santé mentale touchent une part importante des Bruxellois.es : 12.9% présentent des symptômes d’anxiété et 12.6% des signes de dépression. Une part non négligeable de personnes ayant besoin de soins de santé mentale n’en reçoivent pourtant pas. En lançant une campagne axée sur la déstigmatisation des problèmes de santé mentale, la COCOM appelle les personnes concernées à parler et à consulter, afin de mieux vivre avec ces problèmes.

{Communiqué de presse de la COCOM}

 

Si les problèmes de santé mentale ont été largement abordés pendant la crise sanitaire de 2020, ceux-ci restent bien présents dans la vie quotidienne de nombreux Bruxellois.es. La dernière enquête Belhealth de Sciensano, menée au mois de juin 2023, montre le nombre important de participants qui rapportent des symptômes d’anxiété ou de dépression, lesquels constituent les troubles de santé mentale le plus communs : 12.9% des participants expriment des symptômes d’anxiété et 12.6 % des symptômes de dépression.

Près de la moitié ne demandent pas d’aide

L’enquête met également en lumière la proportion de personnes qui déclarent ne pas être prises en charge : ainsi, 30% des participants bruxellois disent avoir besoin de soutien, parmi lesquels 45% expliquent ne pas en avoir reçu. Les raisons invoquées sont notamment le manque de temps (36%) ou le fait de ne pas oser franchir le pas (31%). « Cette situation est préoccupante », souligne Luc Detavernier, administrateur délégué de la Plateforme pour la Santé Mentale à Bruxelles. “Quand on compare avec la période 2018-2022, on constate que de nombreux éléments supplémentaires influencent l’état de santé mentale des citoyens : il y a eu la guerre en Ukraine, la crise liée à l’énergie en automne. Autant d’éléments qui, ajoutés les uns aux autres, participent de cette situation. On le voit, nos concitoyens tardent beaucoup trop à demander une prise en charge. Il est donc important de déstigmatiser le fait d’aller voir quelqu’un : oser en parler, ne plus avoir peur de partager ses problèmes. » Les problèmes de santé mentale entraînent aussi des conséquences dans le domaine du travail : en 2021, ils représentaient 44% des cas d’invalidité chez les salariés bruxellois, la première cause d’invalidité devant les troubles musculo-squelettiques (mal de dos etc.).

En parler, c’est mieux pour aller mieux

“En lançant une campagne de sensibilisation, en partenariat avec Psybru, un site internet qui permet aux citoyens de trouver aisément un psychologue de 1ère ligne dans leur commune, la COCOM souhaite encourager les Bruxellois à s’exprimer, à oser partager leur mal-être. En parler autour de soi, avec ses proches, contacter sa ou son médecin généraliste, un.e psychologue peut constituer une étape déterminante pour aller mieux. Se faire assister pour un problème de santé mentale permet de « vivre avec », explique Nathalie Noël, fonctionnaire dirigeante l’administration de la Cocom. “Il est également important de sensibiliser l’entourage de ceux qui souffrent. Ils sont les premiers à repérer une difficulté. Et une intervention précoce peut faire toute la différence”. Cette campagne s’inscrit dans le cadre plus global de la convention de soins psychologiques de première ligne (PPL) initiée et soutenue par le Ministre de la Santé Frank Vandenbroucke, le SPF Santé publique et l’INAMI.

 

↓ Une des vidéos de la la campagne

 

 

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Recherche sur l’autisme : un projet innovant de laboratoire mobile se déplace dans toute la Belgique

BeLAS (Belgian Language in Autism Study) est un tout nouveau projet national porté par l’Université libre de Bruxelles, l’Universiteit Gent et la KU Leuven. Il s’est développé afin de faire avancer la recherche sur le développement du langage dans l’autisme. Avec leurs trois « LabMobile » , les chercheurs parcourent le pays à votre rencontre 

L’idée de ce projet innovant est de sortir la recherche des murs universitaires pour se rapprocher des gens et du terrain. Le “Belgian language in Autism Study” veillera à évaluer, à l’aide d’activités et autres tests effectués au sein même des LabMobiles, le développement du langage chez les enfants entre 2 et 5 ans, ayant reçu un diagnostic d’autisme.  

Comment le projet s’organise ? 

Le projet a été imaginé grâce à la collaboration des chercheurs de trois sites universitaires francophone et néerlandophone : l’ULB (Université libre de Bruxelles), l’UGent (Universiteit Gent) et la KU Leuven (Katholieke Universiteit Leuven). Ensemble, ils ont créé BeLAS, qui présente comme spécificité de proposer une étude longitudinale d’une durée de deux ans à partir de l’entrée de l’enfant au sein de l’étude. En venant jusqu’à eux en van, partout en Belgique, les chercheurs évitent aux enfants, accompagnés par leurs parents, de se déplacer jusqu’à une des universités. Il est ainsi question de rendre cette recherche la plus accessible possible. 

La « LabMobile », c’est quoi exactement ? 

Grâce au travail de l’entreprise belge Road for sense, BeLAS a pu réaliser son projet en aménageant trois camionnettes. À l’intérieur de ces vans aménagés, on retrouve : 

  • Des exercices à table et des jeux au sol ; 
  • Des lumières chaleureuses et une fenêtre ; 
  • Du chauffage pour l’hiver et une aération pour l’été.

Un enfant et son accompagnateur (généralement un parent) seront donc accueillis de manière chaleureuse, dans un environnement orignal et adéquat, pour débuter une étude aux intérêts communs sur la thématique du langage et de l’autisme. 

 Envie de prendre part à la recherche sur l’autisme ?  

→ Il suffit de cliquer sur ce lien et de choisir l’équipe BeLAS parmi les trois universités proposées : Contact | BeLAS (ulb.be) 

Lien vers le site web de l’initiative : Accueil | BeLAS (ulb.be) 

 

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Parents d’enfants avec un handicap : comment les soutenir face à leur besoin de répit ?

La FRB (Fondation Roi Baudouin) et ses partenaires ont annoncé soutenir 22 nouveaux projets (8 en Wallonie, 5 Bruxelles et 9 en Flandre) répondant aux besoins de répit des parents d’enfants avec un handicap. La prise en charge peut être temporaire (à domicile ou à l’extérieur) comme un babysitting ou durant des périodes plus longues comme durant des stages de vacances. L’objectif de ce financement est de permettre aux parents et aux aidants de souffler. 

Ce n’est pas un secret, être parent ne s’improvise pas ! En effet, cela requiert de jongler entre vie privée et vie professionnelle tout en développant, au fil du temps, des compétences dignes d’un super-héros. Qui plus est lorsque votre enfant s’avère être porteur d’une maladie, d’un handicap ou d’un autre problème de santé, cela se complique. Il faut alors s’armer de beaucoup de courage et d’abnégation. Lorsque que c’est est possible, le soutien de la famille proche ou d’amis permet d’être secondé et de faire bénéficier ces parents d’un moment de répit. Mais est-ce que cela suffit ? 

Flashback  

En janvier 2022, Hospichild écrivait un article à propos d’une nouvelle brochure pour les parents d’enfants avec un handicap. Un an et demi plus tard, la FRB pose toujours le même constat : trop peu d’initiatives, toujours les mêmes associations qui aident tant bien que mal et un manque cruel de soutien de la part des pouvoirs publics. C’est pourquoi la Fondation a tenu à soutenir encore d’autres projets cette année.  

Un répit indispensable 

Terme méconnu, voire délaissé dans le langage quotidien, le « répit » semble pourtant être plus que nécessaire, qui plus est, pour les parents d’enfants avec un handicap. L’appellation est définie par le Larousse comme un « arrêt momentané, suspension de quelque chose de pénible, d’une souffrance. »  

Un quotidien bien souvent surchargé pour ces parents d’enfants malades qui, pris dans un rouage, ne trouvent plus de moments pour eux. Pour bénéficier de ce changement d’air, certains ont trouvé refuge dans leur travail, durant les vacances, les temps scolaires ou encore durant une hospitalisation. Malheureusement, l’acceptation de ce besoin de répit n’est pas facile pour tout le monde. En effet, il est parfois difficile pour certains parents de confier leur enfant malade à une ressource extérieure. Malgré ce besoin de répit, une certaine fragilité et une tension mentale s’est installée dans l’esprit de ces familles. Ce qui ne leur permet pas de trouver une échappatoire à leur souffrance quotidienne. 

Du répit, mais pas pour tout le monde

Difficile de faire état soi-même de cette charge mentale vécue par ces parents d’enfants malades. 

Bien souvent, ce sont des personnes extérieures comme un médecin, un soignant ou une association qui vont tirer la sonnette d’alarme. Malheureusement, lorsque le parent demande de l’aide, son appel est (parfois) entendu, mais il est rarement pris en charge ou alors de manière ponctuelle. 

En Belgique, les initiatives d’offre de répit ne grouillent pas et sont loin de combler. le réel manque de soutien et de places disponibles au sein des services résidentiels. La demande est donc bien plus grande que l’offre. C’est pourquoi, en novembre 2021, la FRB a sondé les besoins de ces parents et a décidé de réaliser un état des lieux (sous forme de brochure) sur l’offre actuelle de répit en Belgique. 

La FRB, c’est quoi ? 

La Fondation a été créée en 1976, à l’occasion des 25 ans de règne du Roi Baudouin. Vectrice de changement et d’innovations, elle favorise la cohésion sociale et se donne pour mission de contribuer à une société meilleure.  

Ses valeurs principales sont l’intégrité et la transparence, le pluralisme et l’indépendance, le respect de la diversité et la promotion de la solidarité. Ses domaines d’action actuels sont la pauvreté et la justice sociale, la philanthropie, la santé, l’engagement sociétal, le développement des talents, la démocratie, l’engagement européen, le patrimoine, la coopération au développement et le développement durable. 

Parmi ses domaines de compétences, la FRB s’engage dans : la justice sociale et la pauvreté, la santé, le patrimoine et la culture, l’Europe ou encore le climat et la biodiversité. 

→ Lire la publication : Soutenir et répondre aux besoins de répit des parents d’enfants avec un handicap | Koning Boudewijnstichting (kbs-frb.be) 

→ Lire la brochure complète : Repit-Brochure-FR (kbs-frb.be) 

 

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Aidants-proches : un Mémorandum en vue des prochaines élections

En vue des élections fédérales et régionales de 2024, l’asbl Aidants-proches a récemment rendu son Mémorandum aux représentants des six partis démocratiques francophones. Il est question de faire valoir le travail effectué par toutes ces personnes qui aident régulièrement un proche en perte d’autonomie et de défendre leurs droits.

Une enquête de 2018 réalisée par l’institution publique Sciensano révèle que 12% des belges, ce qui représente plus d’un million de notre population, sont des aidants-proches. Le rôle de l’aidant-proche n’est pas aisé et il semble encore peu valorisé par notre société. Il est question de faire prendre conscience aux aidants-proches de leur situation, de leur fragilité et de les faire (re)connaître aux professionnels du réseau ainsi qu’à un large public. N’y a-t-il pas un équilibre à trouver entre la responsabilité des pouvoirs publics qui soutiennent l’aide apportée aux familles et aux proches d’une personne touchée par une maladie ou par un handicap ?

Que renferme ce Mémorandum ?

Sur base de témoignages des aidants-proches et de professionnels du secteur, l’asbl a d’abord synthétisé cinq thématiques en lien avec la précarité, l’aide à la personne, les droits fondamentaux, la santé ou encore la prévention des risques.

Elle a ensuite rassemblé les revendications des acteurs du terrain en les classant par niveau de pouvoirs pour ensuite identifier dix priorités d’action à l’attention des décideurs politiques. resume_memorandum.pdf (aidants-proches.be)

Finalement, la réalisation de ce Mémorandum semble indispensable car il sert d’aide-mémoire et il assure une certaine cohérence dans les positions prises par leurs différentes associations.

Et comme l’écrit l’asbl Aidants-proches dans son Mémorandum :

 » Nous sommes en outre convaincus que l’accompagnement des personnes fragilisées par la maladie ou le handicap doit être une responsabilité partagée entre la famille/l’entourage et les pouvoirs publics, tous niveaux de pouvoir confondus ».

Un appel à l’aide, mais pas de soutien suffisant…

En Belgique, la prise en compte de notre contexte socio-démographique, qui est en perpétuelle mouvement, semble indispensable et complexe. En effet, certains critères sont à considérer pour nos pouvoirs publics : la réduction de la taille des ménages, les enfants touchés par une maladie ou par un handicap, les difficultés liées à ce changement et rencontrées par leurs parents pour les accompagner.

A côté de ce constat, les aidants-proches font tout leur possible pour accompagner leurs proches. Mais la plupart des politiques publiques prônent quant à elle la désinstitutionnalisation et privilégient l’accompagnement à domicile sans prévoir de moyens financiers nécessaires.

Flashback

Le 21 juin 2022, notre équipe Hospichild écrivions un article ( Les aidants proches, ces guerriers de la lumière récemment sortis de l’ombre (hospichild.be) ) pour mettre à l’honneur le statut enfin reconnu des aidants proches, ces guerriers de la lumière.

Actuellement, nous relevons que le statut des aidants proches semble davantage considéré. Malgré cela, nous déplorons que la situation n’ait guerre évolué et que les moyens financiers pour soutenir ces personnes soient insuffisants au regard de ce mémorandum.

À propos de l’asbl

Aidants-proches (Bruxelles et Wallonie), Jeunes Aidants-proches ou encore l’EMPSA (Equipe Mobile Prévention Soutien Aidance) sont des centres de ressources et d’informations qui ont pour principal objectif de soutenir les aidants proches. Ces derniers mettent bien souvent leurs besoins personnels au second plan afin de prioriser l’aide apportée à leurs proches fragilisés par une maladie, un handicap ou un âge avancé. Cela a pour conséquence d’impacter leur propre situation sociale et financière.

→ Lire le Mémorandum complet : AP_memorandum.pdf (docaidants.be)

→ Contacter l’asbl Aidants-proches :

Aidants Proches (aidants-proches.be)

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Art en milieu de soins : un code de déontologie pour un métier « drôlement sérieux »

Le groupe Art et santé de Culture & Démocratie promeut à nouveau son Code de déontologie de l’artiste intervenant en milieux d’accueil, d’aide et de soins. Un outil essentiel pour jeter les fondements d’un métier « drôlement sérieux » comme aiment à dire Les Clowns à l’Hôpital

Crédit photo : Sofia Douieb

 

Valable pour tou⋅tes les artistes et tous les milieux de soins, ce Code précise une ligne de conduite ainsi que des balises claires pour l’exercice de cette activité professionnelle. Il reconnait et affirme l’autonomie et le statut des artistes. Il responsabilise et clarifie leurs devoirs et engagements moraux sur ce terrain spécifique. À travers ce Code, le groupe Art et santé affirme une démarche spécifique de l’artiste professionnel⋅le intervenant en milieux d’accueil, d’aide et de soins : le partage d’une pratique artistique qui se suffit à elle-même, se veut mobilisatrice, essentielle et évidente.

Un Code sur les rails depuis quelques années déjà

En 2008, une réflexion portée par le groupe Art et santé autour de la déontologie, guidée par Sophie Jassogne (Unité d’éthique médicale – UCL), a débouché sur l’élaboration d’un Code de déontologie définissant les principes éthiques de l’artiste professionnel⋅le intervenant en milieux d’accueil, d’aide et de soins. Les travaux du groupe ont depuis donné lieu à des rencontres, campagnes, publications, capsules vidéo, mais aussi à une formation en 2021-2022 et à différents outils, dont ce Code déontologique qui vient d’être réédité et qui s’adresse principalement à trois « publics » décrits ci-dessous par le groupe Art et santé de Culture & Démocratie.

« L’artiste

La démarche de l’artiste en milieux d’accueil, d’aide et de soins sera toujours celle d’un·e artiste. Il·elle intervient uniquement dans le cadre de sa compétence. L’artiste respecte le travail des équipes soignantes, dans un esprit de collaboration et de confiance. Il·elle adapte son intervention aux situations, aux personnes rencontrées et aux spécificités de la structure qui l’accueille. Lorsqu’il·elle remarque qu’il·elle a besoin d’être aidé·e, l’artiste doit pouvoir s’en référer à un·e coordinateur·ice de projet ou à une personne responsable. En plus de ses compétences artistiques, il·elle est formé·e à l’intervention en milieux d’accueil, d’aide et de soins et s’engage dans un processus de réflexion continue.

Les bénéficiaires et les proches

L’artiste propose de partager une activité artistique avec les bénéficiaires et éventuellement les proches. Il·elle ne s’impose pas et respecte leur choix. Il·elle s’interdit toute ingérence et s’abstient de tout jugement quels que soient l’âge, la santé, les croyances, les origines sociales et culturelles, la sexualité, le genre, etc., des bénéficiaires et de leurs proches. Toute information, toute question, toute demande d’avis venant des bénéficiaire ou des proches et dépassant le cadre de son activité professionnelle sera transmise aux personnes compétentes. L’artiste n’accepte aucune rémunération ni de la part des bénéficiaires ni des personnes qui l’accompagnent. Si des œuvres sont produites lors de l’activité artistique, leur statut est défini au préalable avec les bénéficiaires en tenant compte de la loi sur la protection des patient·es et des réalités institutionnelles.

Les équipes soignantes et les milieux de soins

L’activité artistique, centrée sur les bénéficiaires, les proches et/ou le personnel de la structure d’accueil, est organisée avec l’accord de celle-ci. L’artiste s’assure qu’il·elle a reçu toute information utile pour le déroulement harmonieux de l’activité et la protection de la personne. Il·elle est tenu·e de respecter les règles du secret professionnel qui garantit la relation de confiance entre les intervenant·es, les bénéficiaires et les milieux de soins. En cas de situation difficile, il·elle fera appel à l’équipe soignante ou à la personne référente désignée. Il·elle s’engage à respecter l’organisation du lieu (règlement d’ordre intérieur, horaires, sécurité, hygiène,…). Préalablement à son intervention, il·elle (ou l’association qui l’engage) signe avec la structure d’accueil une convention qui définit d’un commun accord les termes et le cadre de travail. »

 

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