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Intégration scolaire en régression : les directeurs du spécialisé tirent la sonnette d’alarme

Une lettre incendiaire vient d’être transmise à Caroline Désir, ministre de l’Education en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les auteurs ? L’ensemble des directeurs des 56 écoles d’enseignement spécialisé fondamental qui s’insurgent contre le retour en arrière manifeste de l’intégration scolaire. 

Depuis le 19 août 2020, date de diffusion de la nouvelle circulaire organisant les écoles d’enseignement fondamental spécialisé, le secteur n’a eu de cesse de s’insurger contre les nouvelles mesures d’intégrations. Le Gamp a par exemple écrit sur son site : « Concernant la suppression de l’intégration scolaire, bien que les bienfaits de cette intégration soient à nuancer, nous sommes très inquiets de voir l’abandon de l’une des rares mesures permettant aux élèves du spécialisé de s’intégrer dans le général. »  C’est maintenant au tour des directeurs du spécialisé de tirer la sonnette d’alarme au travers de leur courrier, teinté d’incompréhension et d’amertume, tout juste envoyé à Caroline Désir; ministre de l’Education à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Lettre à Caroline Désir

Madame la Ministre,

Nous nous permettons, par la présente, de solliciter votre aimable attention par rapport à une série de difficultés que nous, directeurs d’écoles spécialisées, vivons en cette rentrée 2020.

Plusieurs annonces faites par le biais de circulaires nous font réagir et nous inquiètent pour l’avenir des élèves que nous encadrons depuis de nombreuses années dans le cadre des projets d’intégration.

La circulaire de rentrée 7689 du 19 août 2020 prévoit la suppression des intégrations temporaires totales. Par conséquent, à partir du 1er septembre 2020, les élèves en difficultés seront dans l’obligation d’intégrer l’enseignement spécialisé pour le 15 janvier au plus tard afin de pouvoir bénéficier d’un projet d’intégration permanente totale. Nous avons déjà connu cette situation il y a 30 ans, vos prédécesseurs se sont battus pour améliorer le dispositif avec succès. En le remettant en place, c’est une pénible régression que nous vivons.

Nous souhaiterions connaître précisément vos intentions pour assurer un enseignement de qualité à tous nos élèves en difficulté. Nous découvrons les missions des futurs pôles d’intégration dans les circulaires destinées à l’enseignement ordinaire alors que l’avis n°3 du Pacte pour un Enseignement d’Excellence annonce que le pôle d’intégration sera attaché à une école d’enseignement spécialisé.

Nous vous demandons la mise sur pied urgente de rencontres ou autres tables rondes avec les directions des écoles d’enseignement spécialisé afin de vous expliquer le merveilleux travail accompli dans nos écoles d’enseignement spécialisé et de nous rassurer par rapport aux mesures annoncées dans la circulaire de rentrée 7689 le 19 août 2020 sur la suppression des intégrations temporaires totales et la mise en place des PARI prévus en septembre 2021.

Avez-vous pris conscience de la mesure du travail accompli tant dans l’enseignement spécialisé que dans l’ordinaire ?

Que devons-nous répondre aux interpellations des parents inquiets, aux directions de l’ordinaire, et aux enseignants qui travaillent en collaboration avec nous dans le cadre de l’intégration ?

Nous avons besoin de réponses claires et précises pour nous préparer, pour informer nos membres du personnel, pour rassurer les parents. Qu’adviendra-t-il des élèves qui viennent de démarrer un projet d’intégration ? Seront-ils suivis toute leur scolarité ? Nous avons fait des promesses aux parents lors de l’inscription de ces élèves. Nous avons mis en place des partenariats avec les directions de l’ordinaire, les enseignants des écoles ordinaires, les PMS mais avant tout avec les élèves et à leurs parents.

Avez-vous pris conscience de la mesure du travail accompli tant dans l’enseignement spécialisé que dans l’ordinaire ? De nombreux élèves ont pu réintégrer un parcours scolaire avec succès grâce au travail accompli au sein des projets d’intégration. Les exemples sont nombreux.

L’enseignement spécialisé s’adapte en permanence, nous avançons malgré le manque de communication. Nous avons malheureusement pu constater que le réseau social Facebook semble devenir votre mode de communication privilégié : les enseignants, les parents … reçoivent par ce biais des informations avant nous, les professionnels. Est-ce que cette situation est normale ?

L’enseignement spécialisé souhaite progresser malgré les informations de dernière minute, les sites qui ne sont pas mis à jour, les exigences de l’Administration, les complications administratives, etc.

Pensez-vous réellement qu’une direction de l’enseignement spécialisé pourra dégager du temps pour devenir un leader pédagogique ? Il s’agit pourtant une volonté du Pacte d’Excellence.

Avez-vous une idée du nombre d’heures de travail prestées pour offrir un enseignement de qualité ?

Faites-nous confiance

Nous sommes fatigués d’improviser, nous avons besoin de nous projeter et de comprendre la finalité des projets à venir.

L’enseignement spécialisé a changé. Nous vous demandons de faire confiance aux personnes de terrain pour construire un beau projet qui aidera TOUS les élèves. Les écoles d’enseignement spécialisé sont moins nombreuses mais elles sont le terreau de vos réformes.

Nous vous demandons de nous faire confiance, nous acceptons le changement et nous voulons collaborer pour obtenir le meilleur pour tous les élèves.

Nous voulons qu’un jour toutes nos écoles puissent afficher ce slogan :

Mon école EXTRA ordinaire !

 

L’ensemble des directeurs des 56 écoles d’enseignement spécialisé de l’enseignement libre. Avec le soutien du collège des directeurs de l’ordinaire et des parents.

Victoire pour les aidants proches : leur statut enfin reconnu

À partir de ce 1er septembre, les demandes de reconnaissance du statut d’aidant proche pourront enfin être introduites. Une procédure très attendue par beaucoup, car c’est notamment le seul moyen d’obtenir le nouveau congé thématique dédié aux aidants reconnus. Une interruption de carrière déjà introduite en 2019, mais jusqu’alors impossible d’accès, car la loi n’était pas encore entrée en application. 

En Belgique, 800.000 personnes consacrent de nombreuses heures à aider au quotidien un proche malade, handicapé, âgé… Les parents, grands-parents ou amis de la famille d’un enfant ayant besoin de soins sont évidemment repris dans ce chiffre et sont considérés comme des aidants proches. Ces derniers luttent depuis des années pour pouvoir être reconnus et obtenir un statut. À l’aube du début de l’année scolaire, une éclaircie semble se profiler. Les demandes de reconnaissance peuvent enfin être introduites, mais ne seront accordées que sous certaines conditions définies dans le dernier Arrêté Royal sur les Aidants Proches...

Seule façon d’obtenir le congé thématique pour les aidants proches

En mai 2019, un nouveau congé thématique —ou interruption de carrière— dédié aux travailleurs qui sont reconnus comme aidants proches d’une personne ayant besoin de soins à vu le jour. Mais pour y avoir droit, il fallait d’abord être reconnu officiellement comme aidant proche. Une procédure qui devait normalement être possible dès octobre 2019, mais qui n’a pas abouti. C’est seulement un an plus tard que la situation se débloque enfin et que les aidants proches peuvent enfin (dès le 1er septembre) introduire cette fameuse demande de statut. Seul moyen d’obtenir le congé thématique tant attendu…

Qui peut obtenir le statut, comment et sous quelles conditions ?

Conditions d’octroi du statut d’aidant proche et ses modalités pratiques selon le dernier Arrêté Royal du 25/06/2020 :

  • Pour être reconnu, l’aidant proche devra introduire une demande à sa mutuelle et respecter les conditions suivantes: avoir sa résidence principale en Belgique et prester au minimum 50 heures par mois ou 600 heures par an.
  • La mise en place d’un registre central des aidants-proches et des personnes aidées est prévue.
  • Chaque personne aidée pourra faire appel à un maximum de 3 aidants proches (ne dépassant pas un total de 150 heures par mois).
  • Le montant de l’allocation sera versé par l’ONEM et celui-ci variera selon que vous preniez un congé à temps plein ou à mi-temps et selon votre situation familiale et votre âge.
  • Les aidants proches reconnus auront accès à un congé thématique pour assistance médicale (types d’aide: soins infirmiers, alimentation, lavage et habillage, courses, fourniture de médicaments, assistance pour les déplacements, supervision et soutien psychologique).
  • Ce congé thématique, jusqu’ici réservé à la famille proche, sera désormais élargi aux amis et sera progressivement étendu d’ici 2024. Un soignant peut non seulement prendre soin d’un membre de la famille ou d’un parent, mais aussi d’un ami ou d’un voisin.
  • Il sera porté de 12 à 18 mois pour l’aidant proche qui souhaite prendre un congé à temps plein et de 24 à 36 mois pour celui qui poursuit son activité professionnelle à mi-temps. Un mois sera ajouté chaque année (pour le plein temps) et deux mois par année (pour le mi-temps).
  • Les malades de longue durée (sous réserve de l’accord préalable du médecin conseil) qui perçoivent une indemnité maladie pourront également exercer l’activité d’aidant proche.
  • Les indépendants pourront également bénéficier de ce congé thématique.

 

 

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Allègement des directives du testing Covid chez les enfants : les pédiatres ont été entendus

Fini le testing Covid systématique chez les enfants de moins de 3 ans. C’est la décision que vient de prendre Sciensano, Institut de santé publique, suite au malaise des pédiatres face à une situation qu’ils ont qualifiée d’ « intenable ». Désormais, seuls les cas réellement suspects, dangereux pour leur entourage ou dans un état nécessitant l’hospitalisation seront testés. 

Le 8 juillet —donc hier— nous vous informions de la situation « intenable » des pédiatres face aux directives de Sciensano qui imposait un testing Covid quasi-systématique chez les enfants. L’avis d’allègement des directives évoqué dans l’article précité et qui devait être dévoilé dans les prochains jours, vient tout juste de paraître.

Exit le testing quasi-systématique

Pour l’instant, cet avis ne concerne que les enfants de 0 à 3 ans et permet aux pédiatres de ne procéder au testing que « si le jeune patient répond à la définition de cas possible de Covid-19 et présente un état clinique nécessitant une hospitalisation ou si le résultat implique que des mesures doivent être prises pour protéger les contacts étroits. » Exit donc le test Covid à la moindre petite fièvre.

Ce qui est prévu pour les crèches en cas de tests positifs

Sciensano a également précisé que si le test est positif et qu’il fréquente un milieu d’accueil, l’enfant doit être isolé et ne pourra rejoindre sa « bulle » que « sept jours après l’apparition des symptômes, à condition d’être sans fièvre les trois derniers jours et avec une amélioration considérable des symptômes« . Du côté de la crèche, qui peut rester ouverte dans ce cas-là, aucun test ne devra être effectué. En revanche, si dans les 14 jours après le premier cas confirmé, un nouveau cas se déclare, Sciensano estime alors qu’il s’agit d’un cluster et impose que la classe ou bulle concernée ferme ses portes. Une quarantaine est prescrite et seuls, les accompagnateurs doivent être testés.

 

 

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Les pédiatres contre le testing Covid systématique chez les enfants

Les directives de Sciensano, Institut scientifique de santé publique, sont claires : en cas de fièvre chez l’enfant, un test Covid doit automatiquement être effectué. Mais certains pédiatres ne l’entendent pas de cette oreille et jugent le testing systématique trop invasif et peu efficace puisque très peu d’enfants sont touchés par le virus. Un assouplissement des directives devrait se concrétiser dans les prochains jours. 

On le sait désormais, les enfants sont beaucoup moins touchés par le Covid-19 que les adultes. Tous les pédiatres se veulent rassurants et plus aucun enfant n’est actuellement hospitalisé pour cette maladie. Alors pourquoi Sciensano impose un testing quasi systématique ? C’est en tout cas la question que se posent les spécialistes pédiatriques qui souhaitent un assouplissement rapide de ces directives. D’un autre côté, les parents ont besoin des résultats de ces tests pour rassurer leur entourage, les crèches, les stages… Interpellé par la task force pédiatrique Covid-19, Sciensano devrait réagir rapidement pour combler ce « malaise ».

Tests invasifs, peu efficaces et qui prennent trop de temps

« Ce prélèvement avec l’écouvillon dans le nez et/ou la gorge n’est pas chouette à pratiquer, il est invasif et désagréable. Et puis, cela prend du temps de s’équiper, de désinfecter, de remplir les documents, de placer les étiquettes, de tout emballer… D’autant que nous sommes débordés en ce moment car beaucoup d’enfants sont malades », voilà ce qu’un pédiatre a affirmé à La Libre le 3 juillet dernier. Et il n’est pas le seul a penser cela : « De nombreux enfants souffrent en ce moment de viroses qui ressemblent au Covid-19 mais qui n’en sont pas », confie un autre spécialiste, toujours interviewé par La Libre. « Il est logique qu’ils aient le nez qui coule et un peu de température en cette période. Le malaise des pédiatres face au testing est réel depuis qu’on sait que les enfants sont de toute façon moins malades du coronavirus et beaucoup moins contaminant. »

Des parents désemparés

Oui mais le hic, c’est que les parents sont souvent obligés de démontrer que la fièvre ou le nez qui coule de leur enfant n’est rien d’autre qu’un simple rhume. Ils doivent donc se tourner vers les généralistes pour effectuer le testing. Des généralistes débordés qui n’ont d’autre choix que de pointer du doigt leurs collègues pédiatres pour leur manquement aux directives nationales. Il semble ainsi urgent de trouver des solutions pour sortir de cette impasse et du froid qui est en train de s’installer entre ces soignants.

Vers un assouplissement des directives ?

« Étant donné que sur le terrain la situation ne semble plus tenable pour les professionnels de la santé de première ligne, nous avons interpellé Sciensano pour réfléchir à cette problématique et essayer de faire changer les choses », explique à La Libre, Dimitri Van der Linden, porte-parole de la task force pédiatrique Covid-19.

Suite à cette interpellation, l’Institut de Santé Publique a confié comprendre le point de vue des spécialistes et rappelle :« Les pédiatres ont l’opportunité de poser un jugement clinique. Si une autre cause que le Covid est apparente, l’enfant ne doit pas être testé. » D’ailleurs, un avis du Risk Assessment Group serait en cours de rédaction pour assouplir les directives concernant les tests sur les enfants. Le docteur Cornelissen qui travaille à Sciensano conclut à La Libre : « Nous verrons ce qui ressort de cet avis. Ne plus tester du tout me parait peu probable car les enfants peuvent toujours être malades et contagieux. Mais il faut se reposer la question des cas dans lesquels le test est nécessaire… »

 

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Le suivi diététique des enfants en surpoids désormais remboursé

L’an dernier, la ministre de la Santé publique, Maggie De Block, avait annoncé que 5 millions d’euros allaient être débloqués pour améliorer le remboursement du suivi des enfants en surpoids chez le diététicien. Cette mesure est désormais entrée en vigueur, mais serait loin d’être suffisante pour certains spécialistes de l’obésité.

En Belgique, 20% des enfants sont en surpoids et 7% seraient même obèses. Un constat alarmant qui a poussé la ministre De Block à agir financièrement. Les millions débloqués servent, depuis le 4 mai 2020, à rembourser les consultations des enfants en surpoids chez le diététicien.

Consultations remboursées

Les enfants souffrant d’obésité ont maintenant droit au remboursement de 6 séances de minimum 30 minutes chez le diététicien. Elles correspondent à une durée de traitement de 6 mois et doivent être prescrites par le médecin traitant.

Les enfants et leurs parents ne devront dorénavant plus passer par des centres spécialisés. Cette modification a donc pour objectif d’améliorer l’accessibilité des visites chez un diététicien.

Mesure insuffisante

« Considérer uniquement le suivi diététique d’un enfant obèse est totalement insuffisant. On le sait bien, ça fait des années qu’on propose la diététique et ça ne suffit pas ! » a expliqué en mars 2019, à la RTBF, le Docteur Marie-Christine Lebrethon – cheffe de clinique au CHU de Liège / centre de l’obésité pour enfants et adolescents. 

Selon elle, il faut également agir sur d’autres tableaux :

  • Inciter aux activités physiques et proposer un accompagnement personnalisé
  • Faire en sorte de diminuer la sédentarité
  • Comprendre le fonctionnement familial
  • Proposer un suivi psychologique
  • Etc.

L’obésité : un problème de santé publique

La surcharge pondérale et l’obésité sont deux problèmes de santé publique très importants. Tant au niveau européen qu’au niveau mondial, le nombre de personnes en surpoids et obèses augmente chaque année et dans des proportions préoccupantes. Le surpoids et l’obésité sont à l’origine de nombreux problèmes de santé, tels que le développement de maladies chroniques, de maladies musculaires et de certains cancers.

L’obésité infantile augmente fatalement le risque d’obésité à l’âge adulte. Cela peut également engendrer un décès prématuré ou des limitations fonctionnelles.

L’intervention dans le régime alimentaire des enfants est une des manières d’atteindre une perte de poids significative et d’ainsi réduire les risques liés à l’obésité. Mais encore une fois, d’autres facteurs doivent être pris en compte pour que l’impact positif soit réel.