Initiatives

Combattre, par l’humour, l’ignorance autour du handicap invisible des enfants

Se servir de l’humour pour démystifier le handicap invisible de sa fille de 3 ans, c’est le combat mené depuis le début de l’été par une maman comédienne. Grâce à ses vidéos humoristiques diffusées via les réseaux sociaux, Nathalie Van Tongelen veut mettre fin à l’ignorance que les gens ont sur le handicap invisible des enfants.

 

Présente sur les planches, sur le grand et le petit écran (Studio 100 TV), Nathalie Van Tongelen, comédienne et humoriste, n’avait jamais parlé ouvertement du handicap de sa fille de 3 ans. Mais un jour, elle en a eu assez des réflexions désobligeantes des passants sur son enfant et a décidé de tourner en dérision ces réflexions absurdes en les mettant en scène dans une vidéo qui a tout de suite fait le buzz sur internet.

« La réalité n’est pas toujours celle que l’on croit »

Ce petit clip d’à peine une minute intitulé « La réalité n’est pas toujours celle que l’on croit » confronte une maman avec son enfant de 3 ans dans une poussette et une passante lui faisant des réflexions du genre : « Oh qu’elle est mignonne ! » ; « Mais elle est grande pour être dans une poussette, non ? » ; « Elle ne sait pas marcher ? » ; « Et elle ne fait pas coucou non plus ? »… La maman, dépitée, fait alors demi tour en affichant, sur ses fesses, une feuille en papier sur laquelle est écrit : « Ma fille est handicapée ». La passante, voyant cela, se dit alors à elle même  :« Elle était mignonne pourtant… Et elle ne bavait même pas ! »

En légende de la vidéo visionnée plus de 4000 fois sur Instagram, Nathalie pousse un coup de gueule : « Alors OUI, je la trimballe en poussette, parfois je dérange, les couloirs sont trop petits, il y a des marches et beaucoup trop de monde. Elle ne répond pas aux passants, ne sait pas se lever de son siège… IMPOLIE? PARESSEUSE? MAL ÉDUQUÉE? Parfois, n’ayant pas le courage d’affronter certains regards, ou fatiguée de dire à tout le monde « pardon » en essayant de me faufiler avec notre charrette, je la porte dans mes bras avec mon sac, avec son sac et tout son dossier médical. Avec ses 16kg, elle se jette alors en arrière: je me pète le dos ou je la laisse tomber à terre? »

Lever enfin les tabous sur le handicap invisible

Par cet appel à l’aide teinté de dérisions, la jeune femme veut tout simplement libérer la parole et lever les tabous sur le handicap invisible. Elle souhaite sensibiliser le grand public à cette cause, mais toujours en les faisant rire. À la fin de la légende liée au petit clip, elle écrit : « Quand on sait, on réagit et pense différemment. Et ainsi, je pourrai enlever cette affiche de mon c.. »

Au sein d’une interview filmée accordée au Flair, elle déclare encore : « On peut oublier qu’il y a des gens qui ne nous entendent pas; qui ne voient pas correctement ; qui n’ont pas les mêmes émotions ou sensations… Ils n’ont pas la compétence, contrairement à nous, d’entrer en rapport avec l’autre. C’est essentiel de le savoir et de pouvoir réagir différemment face à ces handicaps ; ou au moins juste de se poser la question. On peut bien sûr être maladroit, mais il faut veiller à ne pas donner un jugement directement. » 

Le début d’une série de vidéos sur le sujet ?

Depuis ce buzz, Nathalie Van Tongelen, a encore diffusé une autre vidéo de type « test achat » dans laquelle elle dénigre ouvertement les jouets spécialisés bien trop chers pour ce qu’ils sont… Et c’est vraiment drôle. On s’attend donc à une série d’autres clips sur le sujet et qui auront toutes le même objectif : parler du handicap pour qu’il devienne la norme dans notre société. Et surtout en rire, pour le démystifier une bonne fois pour toute…

Sofia Douieb

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L’Unicef propose aux enfants de déclarer haut et fort leur #EnviedEcole

L’Unicef Belgique vient de lancer sa toute nouvelle campagne #EnviedEcole. L’objectif ? Donner la possibilité à tous les élèves de montrer leur envie de reprendre les cours après de nombreux mois d’arrêt. L’une des façons de le crier haut et fort : mettre son cartable de façon bien visible à la fenêtre.

La reprise scolaire à plein temps pour tous, en code jaune, vient d’obtenir le feu vert des autorités. Les pédiatres ont salué la nouvelle et ont rassuré, encore une fois, la population. La parole est à présent aux enfants eux-mêmes. Pour affirmer leur #EnviedEcole, l’Unicef leur propose de le déclarer au monde entier à coup d’affiches ou de cartables aux fenêtres.

Unicef Belgique soutient la décision du gouvernement

Sur le site web dédié à sa nouvelle campagne #EnviedEcole, Unicef Belgique déclare être « conscient de la situation exceptionnelle dans laquelle nous vivons, mais nous voulons éviter que l’importance de la scolarité ne soit négligée et, par conséquent, qu’une génération perdue ne soit en danger. L’impact sur les enfants, non seulement en termes d’éventuels retards d’apprentissage, mais aussi en termes de bien-être, de sécurité et de développement général, est énorme. 

Unicef Belgique soutient donc le signal fort par les autorités et les responsables de l’éducation de notre pays en décidant la reprise des cours – avec les règles de sécurité qui s’imposent. »

Comment participer à la campagne ?

Trois façons s’offrent aux élèves qui veulent y prendre part :

  • Faites votre cartable dès maintenant et mettez-le à la fenêtre !
  • Vous avez une imprimante ? Dans ce cas, imprimez l’affiche et affichez-la. Ou montrez vos talents de dessinateur ou dessinatrice et créez vous-même votre propre affiche #EnviedEcole !
  • Prenez une photo de votre cartable (et de votre affiche) et partagez-les avec #EnviedEcole. Invitez aussi tous vos camarades de classe à vous imiter !

 

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Covid-19 : enquête de l’Huderf et Erasme sur l’état émotionnel des enfants

À l’aube des phases 4 et 5 du déconfinement, l’Hôpital des Enfants et l’Hôpital Erasme, en collaboration avec l’ULB, s’intéressent à l’état émotionnel des enfants et adolescents de 8 à 17 ans durant cette période de crise liée au Covid-19. Ils proposent de répondre à quelques questionnaires psychologiques.

Cette étude munie de questions destinées tantôt aux parents, tantôt aux enfants, a été approuvée par le comité d’éthique Erasme-ULB et le comité d’éthique de l’Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola. Les données recueillies lors de cette enquête, qui prend de 15 à 30 minutes, sont confidentielles et l’anonymat est garanti.

« Notre objectif premier est d’évaluer l’état émotionnel des enfants/ados en cette période de déconfinement et ensuite à la rentrée scolaire de septembre. Nous voudrions par ailleurs comparer le vécu des enfants tout venant avec celui des enfants du personnel hospitalier », explique Isabelle Lambotte, psychothérapeute infanto-juvénile et responsable de l’unité de psychologie de l’Huderf.

 

Accéder à l’enquête sur l’état émotionnel des enfants et adolescents durant la période Covid-19

« Psykids », initiative post-confinement des Hôpitaux Iris Sud pour soutenir les familles

Au vu des difficultés qu’ont rencontrées les parents et leurs enfants durant le confinement, les psychologues des Hôpitaux Iris Sud ont récemment lancé une toute nouvelle initiative de soutien et d’écoute appelée « Psykids ». 

Après la ligne d’écoute « Allô! Pédopsy » mise à disposition des familles par l’Huderf au début du confinement, c’est maintenant au tour des Hôpitaux Iris Sud de proposer un soutien psychologique aux parents et leurs enfants.

Le but de « Psykids » est de soutenir et d’écouter principalement les enfants (par le biais de leurs parents) qui auraient mal vécu le confinement. Certains étaient ou sont encore anxieux, déstabilisés, épuisés… D’autres attendent peut-être des réponses à leurs questionnements ou souhaitent simplement calmer leurs inquiétudes.

Pour toutes ces situations, les psychologues des hôpitaux Iris Sud (Hôpital Etterbeek-Ixelles par exemple) sont désormais prêts à prêter une oreille attentive à ces familles souvent désorientées.

Pour les contacter, il faut d’abord envoyer un e-mail à psykids@his-izz.be avec vos coordonnées et attendre ensuite qu’un psychologue vous appelle.

 

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« Je craque », campagne ‘choc’ de sensibilisation à la détresse des parents d’enfants handicapés

Lundi 18 mai, le GAMP, Groupe d’Action qui dénonce le Manque de Places pour les personnes handicapée de grande dépendance, lance une « campagne choc » pour sensibiliser le grand-public et les décideurs politiques à la détresse des parents d’enfants handicapés ; particulièrement éprouvés pendant ce confinement.

L’association appelle les parents concernés à leur envoyer des photos « de craquage » avec un masque déchiré sur le visage par exemple; ainsi qu’un petit témoignage de leur situation. Le GAMP diffusera chaque jour deux photos sur ses réseaux, et ce pendant toute cette semaine.

Voici leur cri d’alerte publié sur Facebook :

« Voici deux mois que nous, parents d’enfants handicapés, sommes pour la plupart confinés avec nos enfants dans des conditions qui ne favorisent ni l’accessibilité, ni le vivre-ensemble. Depuis le début du confinement, nous faisons face à des situations inédites devenant notre quotidien. Nos enfants sont déprimés, ils ne comprennent pas le confinement, les crises se répètent. L’éveil d’un bon nombre de nos enfants régresse, ils ont besoin d’un apprentissage accessible avec une prise en charge adaptée.

Aujourd’hui, je craque. Je ne devrais pas le dire, je devrais le garder pour moi. Mais si je ne le dis nulle part, qui entendra mon message ? »