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Crédit-temps pour les parents : plus court et moins payé depuis le 1er février

Depuis le 1er février, les crédits-temps sont rabotés. La Ligue des familles s’était déjà opposée à la diminution de la durée du congé de 51 à 48 mois et à l’abaissement de l’âge de l’enfant donnant droit à ce congé de 8 à 5 ans (en cas de crédit-temps à temps plein). Ces mesures sont confirmées. Mais ce qu’on apprend maintenant, c’est que le gouvernement revoit à la baisse les allocations du crédit-temps pour les parents qui comptent 5 ans d’ancienneté ou plus, et que les économies toucheront également les parents ayant déjà un crédit-temps en cours !

{Communiqué de presse de La Ligue des familles}

Le gouvernement fédéral avait décidé en octobre de réaliser des économies sur certains congés familiaux mais les modalités d’application n’étaient pas encore connues. L’arrêté royal relatif aux crédits-temps, dispositif permettant aux parents de diminuer temporairement leur temps de travail pour s’occuper de leurs enfants, vient d’être publié. « Ces mesures portent gravement atteinte à la conciliation entre travail et vie de famille, alors que les dispositifs existants sont déjà insuffisants et que les besoins en la matière sont énormes : 70% des parents estiment que travailler à temps plein tout en ayant des enfants est difficile », commente Christophe Cocu, Directeur général de la Ligue des familles. 

Une perte de 90€ par mois

Jusqu’à présent, les parents qui comptaient 5 ans d’ancienneté chez le même employeur avaient droit à un crédit-temps (un peu) mieux rémunéré. Ce complément de rémunération lié à l’ancienneté ainsi que celui d’application pour les travailleurs de 50 ans et plus sont supprimés. Chaque parent en crédit-temps percevra désormais la faible allocation de base : « Un parent qui compte 5 ans d’ancienneté perçoit actuellement 627,08€ par mois pour un crédit-temps à temps plein. A partir du 1er janvier 2023, ce sera à peine 537,50€ », précise Christophe Cocu. « Une perte sèche de 90€ par mois ! »

Cette baisse de rémunération constitue un recul énorme pour les droits des parents, qui étaient déjà mis en difficulté par la rémunération actuelle extrêmement faible : « Quels parents peuvent se permettre un revenu si bas ? » déplore Christophe Cocu. « Cette mesure empêche encore davantage les parents les plus précaires, mais aussi de la classe moyenne, de recourir aux congés familiaux. » Elle constitue un aussi un coup de massue pour l’égalité entre les femmes et les hommes, puisque la faible rémunération des congés familiaux induit que ce sont les femmes, qui ont la plupart du temps le plus faible revenu du couple, qui les utilisent majoritairement.

Les parents qui sont déjà en crédit-temps également concernés

La durée du crédit-temps rémunéré est rabotée de 3 mois (elle passe de 51 à 48 mois). Ce qui est inattendu, c’est que le gouvernement applique également cette mesure aux parents qui sont déjà en crédit-temps actuellement ! En effet, le parent qui est déjà en crédit-temps et qui, au 1er février 2023, n’a pas encore épuisé au moins 30 mois de ce congé, perd 3 mois de crédit-temps rémunéré. Pour la Ligue des familles, il s’agit d’une rupture du contrat avec le parent

Le crédit-temps encore moins accessible aux travailleurs et travailleuses précaires

Pour pouvoir prendre un crédit-temps, désormais, les parents devront avoir travaillé chez le même employeur pendant au moins 3 ans (contre 2 ans actuellement).

« Cela revient à exclure les travailleurs – surtout des travailleuses, les femmes restant les premières concernées – en contrats précaires du droit au crédit-temps. Ça ne tient pas compte non plus de la mobilité professionnelle des parents qui ne passent plus toute leur vie dans la même entreprise. Désormais, à chaque changement d’emploi, les parents devront attendre trois longues années – c’est énorme dans la vie d’un enfant ! – pour recourir à ce dispositif de conciliation entre travail et vie de famille », conclut Christophe Cocu.

En synthèse, si les parents travaillent depuis moins de 3 ans chez le même employeur, ils n’ont plus droit du tout au crédit-temps. Mais s’ils travaillent depuis 5 ans ou plus chez cet employeur, leur crédit-temps sera moins payé. Cette réforme ne répond à une aucune logique : il s’agit de pures économies budgétaires sur le dos des parents.

 

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Mucoviscidose : le traitement Kaftrio aussi remboursé pour les enfants de 6 à 11 ans

À partir du 1er février 2023, le médicament Kaftrio, pour le traitement de la mucoviscidose, sera aussi remboursé intégralement pour les enfants de 6 à 11 ans atteints de mucoviscidose. Il en va de même pour Kalydeco en monothérapie pour les très jeunes patients à partir de 4 mois.

 « C’est un jour très important pour les jeunes enfants atteints de mucoviscidose et leurs familles », indique Frank Vandenbroucke, ministre de la Santé publique, au sein d’un communiqué de presse. Le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, se réjouit d’avoir putrouver un accord, conjointement avec l’INAMI, avec la société pharmaceutique Vertex sur le remboursement de Kaftrio et Kalydeco. Il y avait déjà eu une avancée pendant l’été concernant le remboursement de Kaftrio pour toutes les personnes de plus de 12 ans qui entrent dans les conditions. Mais aujourd’hui, c’est une nouvelle avancée qui concerne les tout jeunes patients. « Nous avons tout fait pour trouver une solution. Et nos efforts sont récompensés. De cette manière, nous pouvons garantir les meilleurs soins possibles à plus de 140 enfants de moins de 12 ans atteints de mucoviscidose. C’est tout ce qui compte ».

Quel impact pour les patients ?

Kaftrio est un médicament destiné aux personnes atteintes de mucoviscidose. La mucoviscidose est une maladie extrêmement lourde qui a un impact majeur sur la charge de morbidité et sur la qualité de vie des patients atteints. Kaftrio améliore la fonction pulmonaire, réduit le nombre d’infections, diminue le besoin d’antibiotiques et offre aux patients une meilleure qualité de vie. Ce médicament a un impact positif majeur non seulement sur la qualité de vie des personnes atteintes de mucoviscidose, mais aussi sur la qualité de vie de leur famille et de leurs amis. Kalydeco, quant à lui, est un médicament qui permet de rétablir l’équilibre sel-eau dans les voies respiratoires afin de protéger au mieux les poumons.

Un remboursent intégral étendu et nécessaire

Depuis le 1er septembre 2022, Kaftrio est déjà intégralement remboursé pour les enfants à partir de 12 ans qui remplissent les conditions. Après un accord avec la société pharmaceutique Vertex, le médicament sera désormais aussi remboursé pour les enfants de moins de 12 ans éligibles. Il ne sera plus nécessaire d’introduire une demande auprès du Collège des médicaments orphelins, ce qui réduit la période d’incertitude pour le patient et le médecin en attendant que le remboursement soit approuvé. Le remboursement dépend évidemment d’un certain nombre de critères médicaux. À partir du 1er février 2023, Kalydeco en monothérapie sera également remboursé dès l’âge de 4 mois. Aujourd’hui, la thérapie est remboursée à partir de l’âge de 2 ans. Avec ces nouvelles modifications, les tout jeunes patients atteints de mucoviscidose pourront prétendre au remboursement dès l’âge de 4 mois. Étant donné que l’âge a été étendu pour le remboursement, on s’attend à ce qu’environ 140 petits patients par an soient désormais traités avec Kaftrio ou Kalydeco.

 

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Carte blanche : enfin garantir aux enfants des soins spécialisés comme aux adultes

Plusieurs membres de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles (groupement de plusieurs hôpitaux) tirent la sonnette d’alarme, au sein d’une carte blanche co-signée, quant à la non reconnaissance de certaines surspécialisations pédiatriques. « Á l’inverse de ce qui existe pour la médecine des adultes, depuis 2016, seules 4 surspécialités ont été reconnues pour les enfants et les adolescents : l’hémato-oncologie pédiatrique, la néonatalogie, la neuropédiatrie et l’infectiologie pédiatrique. Mais pourquoi pas les autres ? »  

Carte blanche co-rédigée par plusieurs membres de l’Hôpital Universitaire de Bruxelles : Jean-Michel Hougardy, Nicolas Deconinck, Pierre Smeesters, Virginie De Wilde, Jean-Christophe Beghin, Sylvie Tenoutasse, Anna Groswasser et Renaud Witmeur.

La structuration de notre système de soins de santé induit la surspécialisation  

Nous pouvons être fiers de notre système de soins de santé. Sa qualité et son accessibilité sont reconnues et il est parfois bien plus victime de son succès que de ses failles. En Belgique, nous sommes capables de délivrer des soins d’excellence dans des infrastructures très spécialisées. Cependant, le cri est loin d’être inaugural(1,2,3).  

Le pédiatre est un acteur clé de la médecine préventive de l’enfant et il est également un spécialiste hospitalier qui, à l’instar de l’évolution des soins et des progrès médicaux, s’hyperspécialise pour pouvoir répondre aux besoins de santé de nos jeunes et à la structuration des soins de santé modernes.  

En Belgique, malgré cette réalité et le besoin évident de soins hospitaliers de plus en plus spécialisés pour les enfants, la reconnaissance des compétences médicales particulières en pédiatrie (cardiologie, néphrologie, endocrinologie, gastroentérologie, pneumologie, dermatologie, rhumatologie, réadaptation…) n’est pas encore une réalité. Or, cette reconnaissance est indispensable pour offrir aux enfants et aux adolescents une prise en charge qui associe toutes les compétences et les expertises requises. A l’inverse de ce qui existe pour la médecine des adultes, depuis 2016, seules 4 surspécialités ont été reconnues pour les enfants et les adolescents : l’hémato-oncologie pédiatrique, la néonatalogie, la neuropédiatrie et l’infectiologie pédiatrique. Mais pourquoi pas les autres ?  

L’hyperspécialisation des pédiatres, plus qu’une nécessité, une évidence 

Il serait au mieux naïf de croire que des pédiatres « généraux » prennent en charge des maladies d’organes complexes ou rares au sein d’un hôpital de référence comme l’HUDERF ou au sein d’unités pédiatriques spécifiques comme par exemple celles des hôpitaux académiques.  

Qui pourrait croire que la mise en place et la surveillance d’une pompe à insuline chez un enfant diabétique de 4 ans peut se faire sans une compétence particulière ? Qu’une chirurgie cardiaque ou une transplantation d’organe chez le nourrisson se font sans formation approfondie et spécialisée ? Qu’une atteinte pulmonaire sévère d’un adolescent dans le cadre d’un COVID ne le soit pas par un pédiatre pneumologue ? Qu’une maladie métabolique familiale rare puisse se prendre en charge en dehors d’une équipe multidisciplinaire et d’un laboratoire performant ? Aussi, nos lecteurs accepteraient-ils que leurs enfants soient pris en charge par des soignants sans connaissance de leurs particularités les plus fines dans des environnements comme les soins intensifs pédiatriques ? C’est une évidence, au fil de l’évolution des connaissances et des technologies, les pédiatres (généralement hospitaliers) se sont hyperspécialisés pour répondre à ce besoin légitime, mais malheureusement sans reconnaissance par l’INAMI, ni financements propres. Les enjeux sont donc de structurer et de reconnaître les spécialisations en pédiatrie, mais aussi d’assurer l’attractivité du métier de pédiatre (et de soignant) hospitalier. 

Des exemples frappants aux impacts sérieux 

A pathologie équivalente comme le diabète ou les maladies cardiaques, les soins aux enfants sont moins bien financés. A titre d’exemple, la consultation en pédiatrie est sous-financée de 32% par rapport à la consultation adulte pour la même pathologie. Ce remboursement est d’autant plus incohérent que la consultation pédiatrique prend structurellement plus de temps qu’une consultation adulte. Si la priorité d’une consultation pédiatrique est évidemment l’enfant, qui a besoin d’une approche holistique et douce et d’explications spécifiques sous peine de ne pas pouvoir l’examiner, les pédiatres s’occupent également d’un ou de plusieurs parent(s) dans une indispensable approche intégrée. Les interventions plus longues et complexes d’anesthésistes ou de chirurgiens ne sont pas spécifiquement valorisées non plus lorsque prodiguées au service de l’enfant. 

Cette non reconnaissance des spécialités de pédiatrie persiste depuis trop d’années et a des conséquences importantes sur le terrain. En l’absence d’attractivité pour les disciplines de la pédiatrie et de financement approprié, les pénuries de métiers soignants (médecins, infirmiers, paramédicaux…) peuvent aboutir à la fermeture de services d’hospitalisation très spécialisés et au rallongement des files d’attente. Ces remboursements défavorables compliquent fortement le développement d’hôpitaux érigés autour de la médecine de l’enfant et de l’adolescent dans un esprit intégratif, innovant et technologique. La crise économique, l’inflation, le coût de l’énergie, la non-reconnaissance et le sous-financement structurel font craquer les hôpitaux qui veulent maintenir des soins pédiatriques ultradéveloppés.  

La surspécialisation en pédiatrie est indispensable et vertueuse  

L’absence de reconnaissance officielle amène le risque, pour de seules raisons financières, que les soins délivrés ne soient pas nécessairement en phase avec les expertises requises par les plus hauts standards de qualité. Elle peut contribuer à une prescription moins rationnelle d’explorations complémentaires ou de traitements par le médecin moins spécialisé. En rien elle ne nuit à la pédiatrie générale qui dispose d’une place évidente dans le paysage des soins de santé de l’enfant et de l’adolescent ainsi que dans la prévention. Et, bonne nouvelle pour nos décideurs politiques, cet investissement dans l’enfance est également rentable sur le plan strictement financier par l’impact à long terme qu’il engendre sur la meilleure santé physique et mentale de nos jeunes, acteurs économiques et, plus important encore, sociétaux de demain. 

Pour conclure : besoin criant de soins hospitaliers très spécialisés pour les enfants 

En conclusion, notre intervention repose sur le besoin criant de soins hospitaliers très spécialisés pour les enfants et adolescents en Belgique. Malgré les timides avancées accordées depuis 2016, la reconnaissance des compétences médicales particulières en pédiatrie reste largement insuffisante. Les pédiatres sont à la fois des acteurs clés de la médecine préventive et des spécialistes hospitaliers qui s’hyperspécialisent pour répondre aux besoins de santé des enfants et des adolescents. Leur bien-être dans le contexte actuel est une valeur essentielle à défendre. Parmi les moyens qui répondent à ce besoin, le développement d’hôpital des enfants repose sur la concentration d’expertises soignantes rares et indispensables au sein d’une infrastructure adaptée pour un service continu. Pour poursuivre nos missions de soignants, il est donc nécessaire de reconnaître et de financer ces expertises pédiatriques spécialisées afin de garantir la qualité et la sécurité des soins pour les enfants. Au final, il s’agit seulement d’offrir aux enfants et adolescents les mêmes garanties d’accès à des soins de qualité que celles organisées au niveau de la médecine pour adulte. On imagine que chacun pourra nous rejoindre sur cet impératif. 

 

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Maladie rare : la drépanocytose désormais au programme du dépistage néonatal

Depuis ce 1er janvier 2023, le dépistage néonatal de la drépanocytose fait désormais partie des maladies dépistées via le test de Guthrie. Ce test de dépistage des anomalies congénitales est proposé aux parents à la naissance de leur enfant afin de détecter très tôt une maladie grave, souvent rare, pour une prise en charge rapide.

La drépanocytose est une maladie héréditaire d’origine génétique qui touche le sang. Les personnes atteintes de drépanocytose peuvent avoir des accès de douleurs très intenses, contracter des infections graves, et ont généralement des difficultés à bien oxygéner leur corps.

But du dépistage ?

Le but du dépistage est d’identifier les situations problématiques très tôt dans la vie, c’est-à-dire avant que les symptômes ne se manifestent, afin de mettre en œuvre une prise en charge optimale et de réduire les complications liées à la maladie.

Parallèlement, l’identification des nouveau-nés drépanocytaires permet d’informer les parents et de leur prodiguer un conseil génétique pour une future grossesse.

Seuls les enfants malades sont recherchés par le dépistage néonatal, les enfants porteurs de l’hémoglobine anormale ne sont pas contactés, car ils ne sont pas malades.

Le test

Le test consiste à récolter, peu après la naissance de l’enfant, quelques gouttes de son sang sur un papier buvard (carte de Guthrie). Le sang est analysé pour identifier la présence de l’hémoglobine anormale, l’hémoglobine S.

L’identification de cette hémoglobine S dans le sang du nouveau-né fait suspecter une drépanocytose. Les parents seront contactés par le pédiatre de la maternité qui leur renseignera les centres de prise en charge auxquels ils peuvent s’adresser pour confirmer le diagnostic. Celui-ci se fera sur base d’une nouvelle prise de sang.

La drépanocytose, c’est quoi au juste ?

La drépanocytose est une maladie du sang. Dans la drépanocytose, les globules rouges contenus dans le sang sont déformés à cause de la présence d’une hémoglobine anormale appelée hémoglobine S. Ces globules rouges anormaux ne vivent pas aussi longtemps qu’un globule rouge normal et peuvent boucher de petits vaisseaux sanguins dans certaines parties du corps.

Les personnes atteintes de drépanocytose peuvent avoir des accès de douleurs très intenses, contracter des infections graves, et ont généralement des difficultés à bien oxygéner leur corps.

La drépanocytose se manifeste à partir du 3ème mois de vie. Les bébés atteints de drépanocytose peuvent donc recevoir un traitement précoce, y compris des vaccins et des antibiotiques. Ils peuvent aussi recevoir des conseils de prévention appliqués par leurs parents, qui aideront à prévenir les complications graves et leur permettront une vie avec moins de complications de la maladie.

 

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Les soins psychologiques bientôt gratuits pour les enfants et les adolescents

À partir de février 2024, les consultations chez le psychologue ou l’orthopédagogue de première ligne seront désormais gratuites pour les enfants et les adolescents. Le ministre de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, vient d’annoncer la nouvelle au sein d’un communiqué : « Au moyen d’un investissement considérable et d’une réforme en profondeur, nous voulons que les enfants et les adolescents susceptibles de développer des problèmes psychologiques soient identifiés, soutenus et aidés beaucoup plus rapidement. Précisément pour éviter une aggravation de la situation ». 

{Communiqué de presse de Frank Vandenbroucke}

La convention actuelle entre l’INAMI et les 32 réseaux de soins de santé mentale arrive à terme à la fin de cette année. C’est pourquoi, ce 20 décembre 2023, une proposition a été soumise par le ministre au Comité de l’assurance de l’INAMI en vue de prolonger la convention et de débloquer un budget supplémentaire de 54 millions d’euros pour mettre l’accent, entre autres, sur les éléments suivants : 1) la détection et l’intervention plus rapides en cas de problèmes alimentaires et de troubles alimentaires préoccupants, 2) l’intensification de la coopération avec les médecins généralistes, les écoles, les CPMS, les maisons des jeunes pour les besoins de soins psychologiques et 3) la suppression du ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 23 ans. ​

Accessible, à bas seuil et abordable 

Le ministre de la Santé souhaite qu’il soit naturel de parler de bien-être mental pour pouvoir déceler plus rapidement les signaux inquiétants chez les personnes ayant des problèmes de santé mentale légers à modérés et y répondre en offrant des interventions de courte durée, en étant aussi proche que possible de l’enfant ou de l’adolescent. Il indique : « Le but de la réforme est de rendre les soins de santé mentale plus accessibles et d’en faire autant que possible des soins à bas seuil, locaux et proches de l’environnement de vie, d’apprentissage et de jeu des enfants et des adolescents. C’est pourquoi nous voulons que les psychologues et les orthopédagogues cliniciens travaillent en dehors de leur cabinet pour éviter les problèmes psychologiques à long terme. Voilà à quoi cette réforme doit servir. » La coopération et la présence du psychologue à proximité du médecin généraliste permettent au généraliste de mieux déceler les signes de problèmes psychologiques pendant la consultation et, si nécessaire, de faciliter l’accès aux soins psychologiques. Ce que le généraliste peut faire, par exemple, en réservant directement une consultation chez le psychologue. ​De cette manière, non seulement il est possible d’aider plus rapidement les parents qui cherchent une aide psychologique pour leur enfant, mais le psychologue peut aussi aider le généraliste à recourir moins rapidement à la prescription de psychomédication lorsque ce n’est pas indiqué. L’accent sera donc aussi renforcé sur cet aspect.

Réduire les barrières financières autant que possible

Le groupe cible est varié. Par exemple, votre enfant peut se sentir parfaitement bien à la maison, mais être victime de harcèlement à l’école pendant une longue période. Votre enfant est alors vulnérable et risque de développer des problèmes de santé mentale, et il faut être présents très tôt pour le soutenir et l’aider. De même, un enfant peut perdre un parent inopinément ou développer les premiers signes d’un trouble alimentaire. Il est primordial également d’atteindre cet enfant-là plus rapidement. Mais pour que ce soutien ou cette aide nécessaires soient possibles, il faut aussi réduire les barrières financières autant que possible. La première séance chez le psychologue et l’orthopédagogue était déjà gratuite, mais pour la suite des soins psychologiques de première ligne, l’offre devient désormais gratuite pour les enfants et les adolescents jusqu’à l’âge de 23 ans, pour toutes les séances. Cette mesure est notamment proposée pour des raisons de simplicité : les Centres psycho-médico-sociaux (CPMS) pouvaient déjà organiser une offre dans les écoles sans ticket modérateur. Désormais, ce sera également possible pour d’autres soins pour les enfants et les adolescents en dehors des écoles : dans d’autres lieux de rencontre où de nombreux jeunes se rassemblent, mais aussi dans les cabinets des psychologues et des orthopédagogues. Par ailleurs, pour certains enfants et adolescents en situation familiale précaire, il apparaît également que le ticket modérateur est vraiment un obstacle à la recherche d’aide. Cette mesure s’inscrit dans la lignée d’autres décisions dont l’objectif est que les enfants et les adolescents accèdent aux soins à temps, comme cela est aussi fait pour les soins bucco-dentaires préventifs ou les conseils en nutrition gratuits pour les enfants et les adolescents en situation d’obésité. ​Le nombre d’interventions remboursées sur une période de 12 mois dépend du type de soins et du type de réseau (en fonction de l’âge). L’assurance maladie prend en charge la plus grande partie du prix par séance, et ce, de manière immédiate, au travers du régime du tiers-payant. ​

Concrètement, que comprendra l’offre désormais gratuite ?

1. Interventions axées sur la communauté (Fonction 1)

  • Axé sur l’autogestion, la résilience et la psychoéducation ​
  • Exclusivement dans des lieux d’accroche tels que CPMS/écoles, maisons des jeunes… ​
  • Séances de groupe uniquement (minimum 10 participants) ​

→ Pas de ticket modérateur pour les enfants, les adolescents et les adultes. ​

2. Soutien psychologique de première ligne (Fonction 2)

  • Axé sur la clarification de la demande, la promotion de la santé mentale par le biais d’interventions psycho-éducatives pour la prévention et/ou la détection (précoce) de problèmes de santé mentale (présumés) qui en sont encore à un stade précoce et/ou d’une intervention à court terme à un stade précoce, lorsque le soutien à la résilience des enfants et des adolescents est important.
  • Dans le lieu d’accroche (CPMS, école…), au cabinet, par vidéoconférence ou à domicile…
  • Séances de groupe (minimum 4 participants) ou séances individuelles (avec ou sans membres de la famille) ; le nombre de séances doit être basé sur le besoin de soins, avec un maximum de 10 pour les enfants/adolescents et un maximum de 8 pour les adultes. ​

→ Pas de ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à 23 ans.

→ Pas de ticket modérateur pour la toute première séance, toutes les séances suivantes à 11 euros de ticket modérateur à partir de l’âge de 24 ans (4 euros pour les bénéficiaires de l’intervention majorée).

3. Traitement psychologique de première ligne des problèmes légers à modérés (Fonction 3) 

  • Il s’agit de traitements de courte durée pour les personnes ayant des problèmes légers à modérés. ​
  • Dans le lieu d’accroche, au cabinet, par vidéoconférence ou à domicile.
  • Séances de groupe (minimum 4 participants) ou séances individuelles (avec ou sans membres de la famille) ; le nombre de séances doit être basé sur le besoin de soins, la règle étant que le nombre moyen de séances n’excède pas 10 pour les enfants et les adolescents et 8 pour les adultes, avec un maximum de 20 séances aussi bien pour les adultes que pour les enfants et les adolescents. ​

→ Pas de ticket modérateur pour les enfants et les adolescents jusqu’à 23 ans.

→ Pas de ticket modérateur pour la première séance, toutes les séances suivantes à 11 euros de ticket modérateur à partir de l’âge de 24 ans (4 euros pour les bénéficiaires de l’intervention majorée).

 

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