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Victoire pour les aidants proches : leur statut enfin reconnu

À partir de ce 1er septembre, les demandes de reconnaissance du statut d’aidant proche pourront enfin être introduites. Une procédure très attendue par beaucoup, car c’est notamment le seul moyen d’obtenir le nouveau congé thématique dédié aux aidants reconnus. Une interruption de carrière déjà introduite en 2019, mais jusqu’alors impossible d’accès, car la loi n’était pas encore entrée en application. 

En Belgique, 800.000 personnes consacrent de nombreuses heures à aider au quotidien un proche malade, handicapé, âgé… Les parents, grands-parents ou amis de la famille d’un enfant ayant besoin de soins sont évidemment repris dans ce chiffre et sont considérés comme des aidants proches. Ces derniers luttent depuis des années pour pouvoir être reconnus et obtenir un statut. À l’aube du début de l’année scolaire, une éclaircie semble se profiler. Les demandes de reconnaissance peuvent enfin être introduites, mais ne seront accordées que sous certaines conditions définies dans le dernier Arrêté Royal sur les Aidants Proches...

Seule façon d’obtenir le congé thématique pour les aidants proches

En mai 2019, un nouveau congé thématique —ou interruption de carrière— dédié aux travailleurs qui sont reconnus comme aidants proches d’une personne ayant besoin de soins à vu le jour. Mais pour y avoir droit, il fallait d’abord être reconnu officiellement comme aidant proche. Une procédure qui devait normalement être possible dès octobre 2019, mais qui n’a pas abouti. C’est seulement un an plus tard que la situation se débloque enfin et que les aidants proches peuvent enfin (dès le 1er septembre) introduire cette fameuse demande de statut. Seul moyen d’obtenir le congé thématique tant attendu…

Qui peut obtenir le statut, comment et sous quelles conditions ?

Conditions d’octroi du statut d’aidant proche et ses modalités pratiques selon le dernier Arrêté Royal du 25/06/2020 :

  • Pour être reconnu, l’aidant proche devra introduire une demande à sa mutuelle et respecter les conditions suivantes: avoir sa résidence principale en Belgique et prester au minimum 50 heures par mois ou 600 heures par an.
  • La mise en place d’un registre central des aidants-proches et des personnes aidées est prévue.
  • Chaque personne aidée pourra faire appel à un maximum de 3 aidants proches (ne dépassant pas un total de 150 heures par mois).
  • Le montant de l’allocation sera versé par l’ONEM et celui-ci variera selon que vous preniez un congé à temps plein ou à mi-temps et selon votre situation familiale et votre âge.
  • Les aidants proches reconnus auront accès à un congé thématique pour assistance médicale (types d’aide: soins infirmiers, alimentation, lavage et habillage, courses, fourniture de médicaments, assistance pour les déplacements, supervision et soutien psychologique).
  • Ce congé thématique, jusqu’ici réservé à la famille proche, sera désormais élargi aux amis et sera progressivement étendu d’ici 2024. Un soignant peut non seulement prendre soin d’un membre de la famille ou d’un parent, mais aussi d’un ami ou d’un voisin.
  • Il sera porté de 12 à 18 mois pour l’aidant proche qui souhaite prendre un congé à temps plein et de 24 à 36 mois pour celui qui poursuit son activité professionnelle à mi-temps. Un mois sera ajouté chaque année (pour le plein temps) et deux mois par année (pour le mi-temps).
  • Les malades de longue durée (sous réserve de l’accord préalable du médecin conseil) qui perçoivent une indemnité maladie pourront également exercer l’activité d’aidant proche.
  • Les indépendants pourront également bénéficier de ce congé thématique.

 

 

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Covid-19 : une rentrée des classes pour tous le 1er septembre ?

« C’est un petit peu tôt pour savoir ce qui va se passer en septembre ; quel type de rentrée nous aurons en Belgique. Encore un peu de patience avant d’y voir un peu plus clair. » Voici les mots prononcé ce lundi par Antoine Isieux, porte-parole interfédéral de Sciensano, lors de la dernière conférence de presse du Centre de Crise. En réaction à ces mots, et pour anticiper les décisions du prochain conseil de sécurité, la Task Force pédiatrique vient de publier une lettre ouverte dans laquelle elle plaide pour un « retour à l’école de tous les enfants à temps plein le 1er septembre ». 

À trois semaines de la rentrée des classes, il serait en effet rassurant de savoir ce qu’il en est. D’un côté, les ministres de l’Éducation Caroline Désir pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, Ben Weyts pour la Flandre et Harald Mollers, ministre de la Formation de la Communauté germanophone de Belgique, affirmaient, en juin dernier, que les moins de 12 ans reprendront l’école en septembre « quoi qu’il arrive ». Et ce afin de « garantir le droit à l’éducation ». Mais d’un autre côté, les contaminations à la hausse n’ont de cesse d’inquiéter les autorités qui remettent le débat sur la table. Et autour de ces discussions endiablées, les pédiatres et les défenseurs des droits de l’enfant prônent, pour leur développement et leur bien-être, le maintien primordial des enfants en collectivité. 

Non, l’école n’est pas un endroit dangereux

Dans sa lettre ouverte diffusée sur la nouvelle plateforme JOY, la Task Force pédiatrique, constituée met le doit sur un point essentiel : « Sans le vouloir, notre société a permis aux enfants de notre pays de douter du sens et de l’importance de l’enseignement. Éloigner ainsi les enfants des écoles suggérait en outre qu’elles constituaient des endroits dangereux, une idée totalement fausse que nous devons très rapidement corriger. » Elle ajoute ensuite :

« L’enseignement obligatoire et le droit à l’éducation doivent être appliqués. Le faire à 50% et même à 80% n’est PAS suffisant. L’enseignement à distance n’est PAS suffisant. Les écoles doivent recevoir les moyens, tant logistiques qu’humains, pour permettre une totale réouverture et offrir une éducation à plein temps à TOUS les enfants. »

« Aucune raison médicale pour empêcher la réouverture des écoles »

Ce que les études ont confirmé depuis le début de la pandémie est que les enfants (du moins ceux de moins de 12 ans) risquent peu de tomber gravement malades du Covid-19, et sont probablement moins susceptibles d’être contaminés. En revanche, on sait peu de choses de leur contagiosité s’ils contractent le virus sans pour autant en ressentir les symptômes. Toujours est-il que d’affirmer, comme l’a fait Donald Trump, que les enfants seraient naturellement « immunisés » est tout bonnement de la désinformation.

La Task Force pédiatrique rassure également sur ce point : « Les camps de jeunes organisés cet été peuvent jouer le rôle d’exemple. Grâce à une approche réfléchie, on n’a déploré qu’un nombre limité d’infections et, jusqu’à présent, aucun foyer majeur n’a été observé. Grâce à de nombreuses recherches scientifiques et épidémiologiques, on sait que les risques pour la santé des enfants et des adolescents sont minimes et que la transmission du Covid-19 est limitée. Les pédiatres représentés au sein de la Belgian Pediatric Covid-19 Task Force ne voient donc aucune raison médicale pour empêcher une complète réouverture des écoles. »

De l’importance de respecter les droits fondamentaux de l’enfant

Le Délégué général aux droits de l’enfant et Badje, soutenus par la COCOF et la ministre des droits de l’enfant du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, estiment qu’il vaut mieux « prévenir que guérir ». Ils veulent dire par là qu’« il est illusoire de penser que l’école se fera en septembre 2020 comme en 2019. Nous devons imaginer la coordination des moyens et des besoins pour éviter à nos enfants de subir la covid19 et ses conséquences désastreuses sur leur vie quotidienne et leurs droits. »  Ainsi, ils proposent notamment d’anticiper la rentrée scolaire de septembre en travaillant au maillage et à la mobilisation des acteurs éducatifs et sociaux autour des lieux de vie des enfants et des jeunes. Une proposition parmi d’autres détaillées dans un communiqué de presse tout juste publié. 

Ce respect fondamental des droits de l’enfant est aussi l’objectif poursuivi par la nouvelle plateforme JOY dont Hospichild vous parlait la semaine dernière –  « Joy », nouveau site web officiel autour du Covid-19 et du bien-être de l’enfant – et qui est justement gérée, entre autre par la Task Force pédiatrique.

Les mesures à mettre en place pour une rentrée sûre

Bien sûr, cette rentrée sera différente des autres années. Il faudra prendre des mesures circonstancielles. Propositions de la Task Force : « Soutenir totalement les écoles pour rendre la scolarité sûre grâce à des règles de sécurité réalistes, sensées et claires. Des mesures excessives ou inefficaces empêcheront de nombreuses écoles de respecter les consignes de façon pratique et donc de rouvrir.

La Task Force propose donc d’appliquer deux mesures générales d’hygiène sur le groupe cible et dans le contexte scolaire:

  • Pas de distanciation minimale de 1,5 m entre élèves à l’intérieur des classes et dans leur « bulle de classe » (mais bien entre élèves et adultes et entre adultes)
  • Utilisation rationnelle du masque buccal pour les plus grands (+12 ans) telle que généralement recommandée (par exemple lorsqu’on n’est pas dans la bulle de sa classe ou de son année, comme lors de l’arrivée à l’école ou de déplacements dans les couloirs). »

Hospichild revient début août pour préparer les nouveautés de la rentrée

L’équipe d’Hospichild s’accorde quelques semaines de vacances. Mais pas de panique, on vous reviendra encore plus en forme au début du mois d’août pour vous préparer les quelques nouveautés de la rentrée.

Vacances Hospichild
Crédit photo : Sofia Douieb

 

Au programme de la rentrée : toujours plus d’actus et de focus, le début des webinars et autres vidéos, les fiches des mutualités belges et leurs offres respectives pour la pédiatrie… Et puis bien sûr, on continue à répondre, en priorité, aux demandes des parents et des professionnels confrontés à la maladie, au handicap et/ou à l’hospitalisation des enfants de 0 à 16 ans en Région bruxelloise.

D’ici là, n’hésitez pas à visiter notre site web hospichild.be pour consulter nos fiches ‘hôpitaux’ orientées pédiatrie, les coordonnées des associations pédiatriques de la capitale, nos dossiers thématiques tels que « À l’hôpital » , « À la maison » , « Sécurité sociale » , « Détente » , « Scolarité » … au sein desquels nous avons tenté de rassembler toutes les infos nécessaires à la préparation d’une hospitalisation, à l’hospitalisation en elle-même, au retour à la maison, aux aspects juridiques et administratifs, aux loisirs et vacances possibles pour les enfants malades ou en situation de handicap, à leur scolarité… 

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Allègement des directives du testing Covid chez les enfants : les pédiatres ont été entendus

Fini le testing Covid systématique chez les enfants de moins de 3 ans. C’est la décision que vient de prendre Sciensano, Institut de santé publique, suite au malaise des pédiatres face à une situation qu’ils ont qualifiée d’ « intenable ». Désormais, seuls les cas réellement suspects, dangereux pour leur entourage ou dans un état nécessitant l’hospitalisation seront testés. 

Le 8 juillet —donc hier— nous vous informions de la situation « intenable » des pédiatres face aux directives de Sciensano qui imposait un testing Covid quasi-systématique chez les enfants. L’avis d’allègement des directives évoqué dans l’article précité et qui devait être dévoilé dans les prochains jours, vient tout juste de paraître.

Exit le testing quasi-systématique

Pour l’instant, cet avis ne concerne que les enfants de 0 à 3 ans et permet aux pédiatres de ne procéder au testing que « si le jeune patient répond à la définition de cas possible de Covid-19 et présente un état clinique nécessitant une hospitalisation ou si le résultat implique que des mesures doivent être prises pour protéger les contacts étroits. » Exit donc le test Covid à la moindre petite fièvre.

Ce qui est prévu pour les crèches en cas de tests positifs

Sciensano a également précisé que si le test est positif et qu’il fréquente un milieu d’accueil, l’enfant doit être isolé et ne pourra rejoindre sa « bulle » que « sept jours après l’apparition des symptômes, à condition d’être sans fièvre les trois derniers jours et avec une amélioration considérable des symptômes« . Du côté de la crèche, qui peut rester ouverte dans ce cas-là, aucun test ne devra être effectué. En revanche, si dans les 14 jours après le premier cas confirmé, un nouveau cas se déclare, Sciensano estime alors qu’il s’agit d’un cluster et impose que la classe ou bulle concernée ferme ses portes. Une quarantaine est prescrite et seuls, les accompagnateurs doivent être testés.

 

 

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Les pédiatres contre le testing Covid systématique chez les enfants

Les directives de Sciensano, Institut scientifique de santé publique, sont claires : en cas de fièvre chez l’enfant, un test Covid doit automatiquement être effectué. Mais certains pédiatres ne l’entendent pas de cette oreille et jugent le testing systématique trop invasif et peu efficace puisque très peu d’enfants sont touchés par le virus. Un assouplissement des directives devrait se concrétiser dans les prochains jours. 

On le sait désormais, les enfants sont beaucoup moins touchés par le Covid-19 que les adultes. Tous les pédiatres se veulent rassurants et plus aucun enfant n’est actuellement hospitalisé pour cette maladie. Alors pourquoi Sciensano impose un testing quasi systématique ? C’est en tout cas la question que se posent les spécialistes pédiatriques qui souhaitent un assouplissement rapide de ces directives. D’un autre côté, les parents ont besoin des résultats de ces tests pour rassurer leur entourage, les crèches, les stages… Interpellé par la task force pédiatrique Covid-19, Sciensano devrait réagir rapidement pour combler ce « malaise ».

Tests invasifs, peu efficaces et qui prennent trop de temps

« Ce prélèvement avec l’écouvillon dans le nez et/ou la gorge n’est pas chouette à pratiquer, il est invasif et désagréable. Et puis, cela prend du temps de s’équiper, de désinfecter, de remplir les documents, de placer les étiquettes, de tout emballer… D’autant que nous sommes débordés en ce moment car beaucoup d’enfants sont malades », voilà ce qu’un pédiatre a affirmé à La Libre le 3 juillet dernier. Et il n’est pas le seul a penser cela : « De nombreux enfants souffrent en ce moment de viroses qui ressemblent au Covid-19 mais qui n’en sont pas », confie un autre spécialiste, toujours interviewé par La Libre. « Il est logique qu’ils aient le nez qui coule et un peu de température en cette période. Le malaise des pédiatres face au testing est réel depuis qu’on sait que les enfants sont de toute façon moins malades du coronavirus et beaucoup moins contaminant. »

Des parents désemparés

Oui mais le hic, c’est que les parents sont souvent obligés de démontrer que la fièvre ou le nez qui coule de leur enfant n’est rien d’autre qu’un simple rhume. Ils doivent donc se tourner vers les généralistes pour effectuer le testing. Des généralistes débordés qui n’ont d’autre choix que de pointer du doigt leurs collègues pédiatres pour leur manquement aux directives nationales. Il semble ainsi urgent de trouver des solutions pour sortir de cette impasse et du froid qui est en train de s’installer entre ces soignants.

Vers un assouplissement des directives ?

« Étant donné que sur le terrain la situation ne semble plus tenable pour les professionnels de la santé de première ligne, nous avons interpellé Sciensano pour réfléchir à cette problématique et essayer de faire changer les choses », explique à La Libre, Dimitri Van der Linden, porte-parole de la task force pédiatrique Covid-19.

Suite à cette interpellation, l’Institut de Santé Publique a confié comprendre le point de vue des spécialistes et rappelle :« Les pédiatres ont l’opportunité de poser un jugement clinique. Si une autre cause que le Covid est apparente, l’enfant ne doit pas être testé. » D’ailleurs, un avis du Risk Assessment Group serait en cours de rédaction pour assouplir les directives concernant les tests sur les enfants. Le docteur Cornelissen qui travaille à Sciensano conclut à La Libre : « Nous verrons ce qui ressort de cet avis. Ne plus tester du tout me parait peu probable car les enfants peuvent toujours être malades et contagieux. Mais il faut se reposer la question des cas dans lesquels le test est nécessaire… »

 

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