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L’ « aidant qualifié », ce nouveau statut tout juste légalisé par la Chambre

Après l’approbation du projet de loi sur l’ « aidant qualifié » en mars dernier, c’est à présent le texte de loi qui vient d’être légalisé (à la quasi unanimité) par La Chambre. Ce nouveau statut permettra à certaines personnes, dès septembre prochain, d’effectuer des actes infirmiers dans le cadre de leur profession ou d’une activité volontaire, en dehors d’un établissement de soins.

« C’est une avancée en premier lieu pour la qualité de vie des ​patients et en particulier des patients chroniques. Mais aussi, en second lieu, pour la qualité de vie de ceux et celles qui prodiguent les soins. Songez aux aidants proches qui pourront partager les soins et prendre un peu de temps pour eux-mêmes de temps à autre. Troisièmement, les personnes qui veulent donner des soins et qui sont en mesure de le faire pourront les donner sans hésiter, ce qui n’était pas possible avec la loi actuelle. Enfin, nous allons aussi soulager la pression pour nos infirmières et nos médecins », indiquait Frank Vandenbroucke, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, à la base du projet de loi.

Dérogation à l’exercice illégal de l’art infirmier…

Des actes infirmiers, bien définis et nécessitant une formation préalable, pourront désormais être prodigués, par exemple, dans une école, une crèche, un centre de jour, un camp de vacances pour enfants, ou une institution pour personnes handicapées. Selon la législation actuelle, les personnes qui ne sont pas infirmières ou infirmiers, mais qui veulent poser des actes infirmiers risquent en effet des poursuites. Alors que ces personnes n’ont que de bonnes intentions pour aider autrui. Ce projet de loi prévoit une dérogation à l’exercice illégal de l’art infirmier. Le conseil des ministres a donc approuvé une liste précise des actes qu’un aidant qualifié peut poser, une distinction étant faite entre les actes pour lesquels une formation est nécessaire et les actes les plus simples où, à la place d’une formation, une instruction suffit. ​

…à deux conditions : suivre une formation et obtenir l’autorisation d’un médecin traitant

Concrètement, l’aidant qualifié pourra par exemple être un enseignant à l’école, une puéricultrice dans une crèche, ou un chef scout dans un camp. Dans ces cas, ils pourront aider les enfants diabétiques à se piquer par exemple, ou encore s’occuper de l’administration de médicaments. Le système vaudra aussi pour des adultes, notamment via les aides familiales. L’aidant qualifié ne pourra toutefois travailler qu’avec l’autorisation d’un médecin traitant ou d’une infirmière, lesquels détermineront exactement dans un plan de soins ce que l’aidant peut faire, et pendant combien de temps.

Un soulagement pour les aidants proches et les parents s’occupant d’un enfant malade

Les choses seront donc bientôt beaucoup plus simples aussi pour ceux et celles qui interviennent en tant qu’aidants proches ou pour les parents qui soignent leur enfant à domicile. Actuellement, il y a de nombreux parents qui ne peuvent pas aller travailler ou qui doivent prendre énormément de congés parce que leurs enfants ne peuvent pas être pris en charge dans les structures extrascolaires ou partir en camp de vacances l’été. Avec ce projet de loi, les accompagnateurs de ces stages pourront pratiquer certains actes infirmiers et ainsi permettre aux enfants nécessitant ces soins de pouvoir eux aussi y participer.

Statut officiel dès septembre 2023, accompagné d’un site web d’informations

L’ambition du gouvernement est de faire en sorte que le statut d’aidant qualifié soit possible dans la loi et dans la pratique avant fin septembre au moyen du projet de loi adopté et de l’arrêté royal correspondant. À ce moment-là, le site internet aidantqualifie.be sera également opérationnel. Il contiendra toutes les informations nécessaires : les démarches nécessaires pour devenir aidant qualifié, les conditions à remplir, ainsi que les circonstances précises dans lesquelles un aidant qualifié peut intervenir.

 

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La future Maison bruxelloise de l’Autisme a son architecte

L’étude de programmation architecturale de la future Maison bruxelloise de l’Autisme a été lancée. C’est le bureau d’architecture et d’urbanisme « CENTRAL» – particulièrement sensibilisé à l’autisme et qui compte plusieurs réalisations à son actif sur cette thématique – qui a été désigné. 

{Communiqué de presse de Rudi Vervoort, Ministre-Président de la Région Bruxelles-Capitale}

Pour rappel, à l’initiative du Ministre-Président Rudi Vervoort, le Gouvernement avait donné son feu vert pour l’installation de la future Maison bruxelloise de l’Autisme au cœur de la ville, dans le nouveau quartier de Usquare.brussels (sur l’ancien site des Casernes) à Ixelles, fin septembre 2022. Le projet a été confié à la SAU (Société d’Aménagement Urbain). Le site de la Future Maison bruxelloise de l’Autisme (à l’angle entre la rue Fritz Toussaint et la rue Juliette Wytsman) est composé d’un ensemble de bâtiments existants à rénover totalisant environ 1.035 m² de superficie.

Dans un nouveau quartier vert, convivial, inclusif et abordable

Rappelons aussi que le reste du site fera également peau neuve. Après avoir accueilli le projet d’occupation temporaire le plus ambitieux et réjouissant de ces dernières années, les travaux de rénovation ont déjà été lancés et se termineront en 2028. L’ancien site laissera alors place à un nouveau quartier vert, convivial, inclusif et abordable imaginé par la Région bruxelloise. Au programme, des équipements universitaires, un fablab, des logements étudiants et familiaux publics, une nouvelle halle alimentaire qui cohabiteront avec la future Maison de l’Autisme.  

Répondre au mieux aux attentes des futurs usagers

Le bureau d’architecture CENTRAL sera encadré par un comité stratégique composé des différents partenaires impliqués dans le projet à savoir la COCOF, la COCOM, les Ministres de Tutelle et la SAU en sa qualité de maître d’ouvrage du projet. Le bureau d’architecture s’appuiera également sur un comité d’usagers dans le cadre d’un processus participatif afin de s’assurer que le projet réponde au mieux aux attentes des futurs usagers (les personnes autistes, les familles, les aidants-proches, les associations, ou encore les professionnels).

« Donner une place à l’autisme au cœur de la ville, telle est notre ambition »

L’étude de programmation architecturale durera 6 mois et permettra à la SAU de lancer fin 2023 un marché pour la désignation d’une équipe qui sera en charge de la conception architecturale et technique du projet.

« La future Maison de l’Autisme pour laquelle nous défendons clairement une approche inclusive et volontariste, sera un lieu d’accueil, de partage et d’écoute dans un cadre agréable et familier. Donner une place à l’autisme au cœur de la ville, telle est notre ambition et nous la poursuivons étape par étape », déclare Rudi Vervoort, Ministre-Président bruxellois.

 

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Davantage de soins psy à domicile pour réduire l’hospitalisation des enfants et ados

La réforme des soins psychologiques de première ligne continue. Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, vient de débloquer de nouveaux moyens pour financer les soins à domicile des enfants et adolescents atteints de troubles psychiatriques. Le but est d’éviter qu’ils ne passent trop de temps à l’hôpital.

Dès le mois de juillet 2023, le réseau santé mentale devrait s’étoffer considérablement. Au lieu de 107 équivalents temps plein en Belgique, il y en aura désormais 161. Le nombre de psychiatres va également augmenter pour aider les jeunes en difficulté avant et après leur hospitalisation. 

Augmenter l’aide à domicile avec des équipes mobiles

« Si un accompagnement psychologique est prévu et organisé dans le milieu de vie des jeunes, donc à domicile, cela permettra également de mieux gérer la capacité hospitalière. Il faut donc vraiment renforcer toutes les pièces du puzzle », a indiqué le ministre Frank Vandenbroucke au micro d’RTL. En favorisant les visites des équipes mobiles dans le milieu familial de l’enfant ou du jeune, il y aura en effet moins d’engorgement au niveau des hospitalisations. Car c’est un vrai fléau dans le domaine de la santé mentale et certaines familles attendent jusqu’à huit mois pour pouvoir hospitaliser leur enfant en détresse. Un souci de décrochage scolaire ou d’autres soucis peuvent alors également survenir.

Un point sur les budgets alloués aux soins psy des enfants et adolescents

Pour rappel, une grande réforme des soins psychologiques de première ligne a été lancée en septembre 2021. À ce moment-là, un investissement total de 152 millions d’euros par ansoit quatre fois le budget initial, a été alloué à la santé mentale. Un tiers de ce montant était investi spécifiquement dans les soins aux enfants, jeunes et adolescents.  

Au printemps 2022, un investissement supplémentaire a encore été lancé, d’un montant total de 51 millions d’euros pour donner encore plus de force à cette réforme. Sur ce montant, 35 millions d’euros ont été affectés aux enfants et aux adolescents (jusqu’à 23 ans).

À présent, dès le mois de juillet 2023, un budget de 4,7 millions d’euros va être spécifiquement alloué aux équipes mobiles de crise pour enfants et adolescents. Ce budget se traduit, sur le terrain, par 48,01 ETP supplémentaires (principalement des psychologues, des infirmiers psychiatriques, des orthopédagogues) et 2,63 ETP psychiatres de réseau. Par ailleurs, 15,9 millions d’euros ont également été investis dans 55 services pédopsychiatriques sur le terrain qui se sont traduits par 216,6 ETP (principalement des psychologues, des infirmiers psychiatriques, des orthopédagogues), afin de réduire les temps d’attente et d’accélérer les sorties d’hôpital.

Quelques mots sur Bru-stars

Bru-Stars est le réseau bruxellois en santé mentale pour enfants et adolescents. Ce réseau promeut la construction de modalités de collaborations fonctionnelles et pérennes entre les secteurs de la santé (mentale et somatique), de l’enseignement, du handicap, de la justice, de la grande précarité… Il offre également une meilleure visibilité aux pratiques en santé mentale et travaille à la déstigmatisation des personnes en difficultés psychiques à destination de grand public. Avec le cabinet Vandenbroucke, un plan est étudié pour renforcer les équipes de liaison dans les hôpitaux, pour les lits K, élaborer des projets pilotes relatifs à l’âge de transition, améliorer la continuité des soins, créer des projets concernant les troubles alimentaires… Une nouvelle permanence centralisée sera créée pour renforcer les compétences des petites équipes. De nouveaux projets de soins psychologiques de 1ère ligne seront implémentés pour offrir plus ou moins 1.500 séances de soins par semaine. Enfin des journées d’échanges sur les pratiques des partenaires sont prévues à l’automne 2023.

Le nouveau site web PsyBru

Sur ce nouveau site web PsyBru, il est aisé d’accéder à des listes des psychologues conventionnés (avec moteur de recherche), des projets de groupe ainsi que de l’information sur les autres missions pour les réseaux Bru-Stars (enfants et ados de 0 à 23ans) et Brumenta (pour adultes et personnes âgées).

 

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Naissances prématurées : l’OMS et Unicef tirent la sonnette d’alarme sur cette « urgence silencieuse »

Quelque 152 millions de bébés sont nés avant terme au cours de la dernière décennie, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) publié le mercredi 10 mai 2023. Sur dix bébés nés, un est prématuré – et toutes les 40 secondes, un de ces bébés meurt. À noter également que les impacts des conflits, du changement climatique et du Covid-19 augmentent les risques pour les femmes et les bébés partout dans le monde.

Crédit photo : Sofia Douieb

{Article Belga}

Selon ce nouveau rapport des agences des Nations Unies et de leurs partenaires, on estime à 13,4 millions le nombre de bébés nés avant terme en 2020, et à près d ‘un million le nombre de décès dus à des complications liées à la prématurité. Cela équivaut à environ un bébé sur dix né prématurément (avant 37 semaines de grossesse) dans le monde.

Prématurité : principale cause de mortalité infantile

Selon le rapport, les taux de naissances prématurées n’ont changé dans aucune région du monde au cours de la dernière décennie et 152 millions de bébés vulnérables ont vu le jour trop tôt entre 2010 et 2020.

Les naissances prématurées sont aujourd’hui la principale cause de mortalité infantile, représentant plus d’un décès d’enfant sur cinq survenant avant leur cinquième anniversaire. Les survivants de la prématurité peuvent être confrontés à des conséquences sanitaires tout au long de leur vie, avec une probabilité accrue de handicap et de retard de développement.

Risques accentués par un environnement anxiogène

Les impacts des conflits, du changement climatique et du Covid-19 augmentent les risques pour les femmes et les bébés partout dans le monde, constatent les auteurs du rapport. Trop souvent, le lieu de naissance détermine en effet la survie des bébés. Seul un bébé extrêmement prématuré (moins de 28 semaines) sur dix survit dans les pays à faible revenu, contre plus de 90% dans les pays à revenu élevé. Les inégalités criantes liées à l’origine ethnique, aux revenus et à l’accès à des soins de qualité déterminent la probabilité d’une naissance prématurée, d’un décès et d’un handicap, même dans les pays à revenu élevé.

Sonnette d’alarme sur l' »urgence silencieuse » des naissances prématurées

L’OMS, l’Unicef et leurs partenaires (dont le Partnership for Maternal, Newborn & Child Health, la plus grande alliance mondiale pour les femmes, les enfants et les adolescents) tirent dès lors la sonnette d’alarme sur « l’urgence silencieuse » des naissances prématurées, dont l’ampleur et la gravité ont longtemps été sous-estimées, et qui entrave les progrès en matière de santé et de survie de l’enfant. Selon les Nations unies, il est urgent d’agir pour améliorer la prévention des naissances prématurées, ainsi que les soins apportés aux bébés concernés et à leurs familles.

 

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Vaccination des enfants : le programme élargi à 4 souches de méningites

Le Conseil Supérieur de la Santé recommande désormais la vaccination généralisée contre les méningocoques appartenant aux sérogroupes ACWY, et non plus uniquement contre les méningocoques appartenant au seul sérogroupe C. Il s’agit donc de passer d’un vaccin monovalent, qui protège contre un seul sérogroupe C, vers un vaccin quadrivalent, protégeant contre 4 souches : A, C, W et Y.

{Communiqué de presse du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles}

À l’initiative de la Ministre de l’Enfance Bénédicte Linard, le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a ainsi adopté une modification de l’Accord de coopération entre la Communauté française, la Commission communautaire commune et la Communauté germanophone en matière de commandes de vaccins, afin d’élargir la vaccination contre la méningite à 4 souches différentes et non plus uniquement celles du groupe C.

Évolution du programme de vaccination

Le programme de vaccination, mis en œuvre par l’ONE, va évoluer conformément à cette recommandation. L’ONE est chargé d’assurer l’achat et la distribution des vaccins à travers la passation de marchés publics. La vaccination contre les méningites à méningocoques C est actuellement recommandée à 15 mois et le vaccin est disponible gratuitement via le programme de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Priorité de santé publique

Notons que les infections invasives à méningocoques C sont rares en Belgique, avec moins de 1 cas pour 100.000 habitants. Néanmoins, les taux élevés de mortalité (5-10%) et de séquelles à long terme (10-20% de séquelles) en font une priorité de santé publique. La couverture pour la vaccination contre la méningite C en 2019 en Wallonie est de 90.62% et
de 92.2 % à Bruxelles.

Une vaccination parmi douze autres maladies

À l’heure actuelle, le programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit la vaccination des enfants et des adolescents âgés de 2 mois à 18 ans contre douze maladies qui sont la poliomyélite, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la rougeole, la rubéole, les oreillons, l’hépatite B, ainsi que les maladies provoquées par l’Haemophilus influenzae de type b, le méningocoque du groupe C, le pneumocoque et le papillomavirus.

Gratuit et accessible à tous

Ces vaccinations sont donc gratuites et accessibles dans le cadre de ce programme de vaccination, notamment dans les consultations ONE, dans les services de Promotion de la Santé à l’Ecole et chez les médecins généralistes.

 

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