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La Maison d’accueil de l’Huderf fait peau neuve, un beau cadeau de fin d’année pour aider les familles

La « Maison d’accueil » de l’Hôpital Universitaire des Enfants (HUDERF) inaugurait tout récemment ses nouvelles installations. L’idée étant de proposer un lieu toujours plus chaleureux et adapté aux familles d’enfants hospitalisés. Située à deux pas de l’hôpital et à l’étage de l’école Robert Dubois, la maison d’accueil permet aux parents – ou d’un proche dans certains cas -, d’y passer une ou plusieurs nuits dans un espace fonctionnel et fraîchement rénové. L’équipe d’Hospichild est allé y jeter un œil pour vous !

Hall d’entrée de la Maison d’accueil. Photo : Samuel Walheer

 

Inaugurée en 2001, la Maison d’accueil est un lieu qui collabore régulièrement avec différents services de l’Hôpital des Enfants (HUDERF), et d’autres hôpitaux, tout en restant totalement indépendante. En effet, l’espace est autogéré par des bénévoles qui veillent au maintien du lieu et au bien-être des familles. Il ne s’agit pas d’un hôtel pour autant, mais bien d’un espace partagé qui favorise la participation de tous ses résidents à l’entretien des espaces communs. Avec la mise à disposition de dix belles chambres, la Maison d’accueil présente un taux de remplissage de 100% tout au long de l’année, car elle répond véritablement à une nécessité de beaucoup de familles.

À l’heure de l’individualisme effréné de notre société, ce projet extraordinaire permet aux familles de vivre ensemble, en communauté, dans un espace convivial. Elles se rencontrent et communiquent, ce qui ne se faisait plus depuis la période covid. Elles partagent bien plus que de simples moments au sein de la maison d’accueil. Ce qui les rapprochent au fond, c’est l’adversité de leur situation, des histoires communes, celles de leurs enfants hospitalisés. » Evelyn Sorel, responsable des bénévoles.

Qu’est-ce qui change ?

L’espace général de la Maison d’accueil a été revu et restauré grâce à un financement multiple. L’asbl « La Maison d’accueil » a participé à une grande partie des transformations, mais s’est largement faite aidée par diverses associations. Par exemple, la coopérative spécialisée dans l’architecture sociale appelée « Design with Sense » a revu toute la structure intérieure. De plus, les parents et les bénévoles ont été impliqués dans l’élaboration du projet afin d’y apporter leur « touche perso ». C’est ainsi qu’ont notamment été installés des casiers sans clés afin d’instaurer un climat de confiance et pour que les familles se sentent comme chez elles, même dans le cas d’un court séjour. La nouvelle cuisine a, quant à elle, été financée par l’asbl « Le Cœur de nos Enfants ». Un autre point important concernant la rénovation fût l’utilisation de matériaux durables. C’est pourquoi les radiateurs et certaines structures ont été récupérées de l’ancien bâtiment du World Trade Center de Bruxelles ; ce qui apporte un style rétro-futuriste aux différentes pièces de vie. À cet égard, Kimberly Hex, architecte du projet ajoute :« Nous voulions un environnement accueillant et respectueux de l’environnement, en privilégiant des matériaux ayant déjà une histoire ». 

Evelyn et Marianne, deux bénévoles. Photo : Samuel Walheer

« On apporte vraiment quelque chose aux familles »

Il s’agit d’un projet collectif qui fonctionne grâce à une équipe de vingt bénévoles quotidiennement aux petits soins. En effet, certaines sont en charge de l’entretien des espaces mais cela arrive aussi qu’elles partagent un moment convivial, comme par exemple une recette culinaire avec les familles présentes. Des liens se créent aussi durant les séjours. D’autres bénévoles ont davantage un rôle d’accueil et de soutien, tout en gérant l’aspect administratif. C’est donc grâce aux rencontres entre toutes ces personnes que la Maison d’accueil réussi le pari d’être un lieu humainement riche et solidaire. « Les parents se portent l’un l’autre et il y a un réel esprit de solidarité, d’entraide. En tant que bénévole, je trouve ce projet magnifique. On se rend compte qu’on apporte vraiment quelque chose aux familles. Certains parents viennent nous voir en nous disant qu’on leur simplifie la vie et qu’ils ne doivent pas traverser la Belgique pour être proche de leur enfant malade. La maison d’accueil permet aussi de sortir de l’espace hospitalier et de prendre une bouffée d’air tout en restant totalement accessible », déclare Marianne, bénévole depuis dix ans au sein de la Maison d’accueil.

En pratique

La Maison d’accueil est un lieu de vie qui se trouve au premier étage du bâtiment de la rotonde. Au rez-de-chaussée se trouve l’École Robert Dubois, qui assure la continuité scolaire des enfants hospitalisés et offre aux jeunes patients un cadre éducatif stable. L’espace de la Maison d’accueil se compose d’un hall d’entrée, des espaces communs avec une cuisine ouverte – avec deux taques de cuisson nécessaire pour accueillir plusieurs familles –, une salle à manger avec des tables et des chaises hautes, un salon, une buanderie (lave-linge, sèche-linge, fer à repasser), ainsi que de dix chambres composées de deux lits simples et disposant chacune d’une salle de bain privative (douche, lavabo, w.c.). Une des chambres a été spécialement aménagée afin de pouvoir accueillir les personnes à mobilité réduite. Une connexion wi-fi est proposée gratuitement et un jardin extérieur est mis à disposition des familles. La Maison d’accueil offre donc aux résidents tout le confort nécessaire pour profiter d’un moment de détente tout en étant proche de leur enfant hospitalisé. Pour y séjourner, le prix est de 20 euros pour une personne et de 24 euros pour une chambre occupée par deux membres de la même famille, petit déjeuner compris. L’asbl propose également un tarif préférentiel dans certains cas. Les familles peuvent aussi bien y rester une nuit ou, au besoin, plusieurs semaines avec l’accord de la responsable bénévole de la Maison d’accueil.

Pour contacter La Maison d’accueil

Par e-mail : maccueilhuderf@gmail.com ou par téléphone :+32 (0)2 477 29 25
Adresse : J.J Crocq 19, 1020 Bruxelles
Site web : Maison d’accueil | Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola

 

 

 

Photos et article : Samuel Walheer

 

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Clowns en milieu de soins, à quand une fédération professionnelle ?

Dans le cadre du Festival « Espèce(s) de Clown(e)s », la 1ère édition belge dédiée aux arts clownesques et associés, un focus sur les clowns en hôpital s’est déroulé au théâtre de La Montagne Magique ; « pour mieux goûter à ce qu’apporte un clown dans les milieux d’accueil, d’aide et de soins »L’équipe d’Hospichild a assisté à une partie de l’après-midi qui mettait en valeur, lors d’une table ronde, les histoires singulières de sept personnalités en lien avec le milieu. Tous étaient d’accord pour lancer un appel aux pouvoirs publics : « À quand une fédération professionnelle de clowns en hôpital ? »

La table ronde tournait, sans surprise, autour du sujet des clowns en milieu de soins. Un moment d’échange et de réflexion sur le sens de cette pratique artistique. Quelques intervenants, responsables d’associations, initiatrices de projets, actrices et acteurs de terrain, se sont réunis pour tenter de rendre compte de ces expériences vécues au cœur du soin. Une discussion hautement enrichissante, modérée par Catherine Vanandruel, directrice des Clowns à l’hôpital.

Sept intervenants, sept destins singuliers

Parmi les invités à la table ronde, il y avait une majorité de clowns hospitaliers bien sûr (sans leurs apparats), mais aussi un infirmier. Une question leur a été posée à chacun, selon leur parcours, et ils avaient environ dix minutes pour se présenter et pour débattre sur le métier. Certains sont clowns en maison de retraite, d’autres en pédiatrie, d’autres encore se produisent auprès de publics fragilisés dans d’autres secteurs de la vie sociale (cpas, sdf, centre de réfugiés…). Ils viennent de différentes villes du pays et ont parfois même de l’expérience au delà de nos frontières. Chaque intervenant a commencé par une petite phrase qui résume, pour lui.elle, le métier de clown en hôpital : « Un voyage dans le temps » ; « Le moment évasion de la semaine » ; « Un véhicule allégé pour prendre soin » ; « Un accès à plein d’espaces temps invisibles » ; Etc. 

Les moments forts de la rencontre

Sébastien, sociologue, clown en maison de retraite (avec la compagnie le Goupil) et animateur de théâtre-action, commence la discussion avec sa vision du métier : « La particularité du clown est qu’il ose parfois aller très loin. Mais en milieu de soins ,il faut être plus vigilant. Il faut rester souple et dire oui, écouter les gens ; s’amuser sans être cynique. L’important c’est qu’il y ait une plus-value après notre passage ; que ça fasse du bien aux résidents. Parfois, la magie opère, comme cette fois où le résident, qui ne parlait pas, s’est mis à reparler avec nous. »

Simon, infirmier à La Petite maison à Chastre (un hôpital psychiatrique pour enfant et adolescent avec des troubles du développement, d’abandon…), se place de l’autre côté du décor ; celui des soignants. Il joue un rôle de relais, depuis 2016, entre les enfants et les Cliniclowns qui se déplacent chez eux un mercredi par mois. Il s’enthousiasme :

Les clowns permettent aux enfants de s’évader, ils sont dans l’ambiance et ne pensent plus à leurs difficultés. »

De l’autre côté de la salle, un autre Sébastien prend la parole. Il fait partie de l’association liégeoise Rire à l’hôpital depuis 2017. Pour lui, « le clown vient créer un univers qui vient se combiner avec celui du patient ». Il continue : « Quand on entre dans une chambre, ce qu’on a devant nous est un public et non pas un enfant malade. C’est un public très singulier, car on peut jouer très proche de la personne, dans un environnement aseptisé que les clowns doivent s’approprier. Le patient est accompagné par tout un tas de personnes qui viennent lui parler de lui et de son corps. Le clown débarque et lui permet de regarder autour de lui, en dehors de lui, de le faire voyager. Un hôpital sans clowns, ce serait sûrement bien triste. »

Julie est comédienne et clown (remplaçante) chez CliniClown (structure flamande, mais bilingue sur le terrain). Elle se produit occasionnellement au sein de plusieurs hôpitaux en Belgique. Pour elle, être clown est un défi artistique qui nécessite de donner « un temps qui nourrit plutôt qu’un temps qui remplit ; d’offrir un temps de connexion ». Il faut pour ça des outils d’improvisation, de jeu, d’empathie ; pour transformer le ressenti en matière de jeu ; « le plomb en or ». Outre ce défi artistique, il est aussi question de défi humain. Pour Julie, il a fallu renoncer à sa place de sauveuse du monde et ne pas ramener le travail à la maison. Accepter de créer, de partager un instant et puis partir sans rien attendre.

Je vais ni soigner, ni sauver, j’offre un instant qualitatif. Point. »

Renelde, l’une des plus expérimentées, fondatrice des Docteurs Zinzins (en 1992), répond à la question : quels liens entre création et processus de guérison : « Le processus de création permet de s’exprimer, de mettre en jeu, de créer un effet cathartique. Il a un effet thérapeutique qui arrive de surcroit. » Elle était aussi à la base de la réflexion du réseau Art et Santé, pour créer un code déontologique des artistes en milieu de soin. « On est en co-création avec l’enfant pour lui donner le pouvoir d’être le maître du jeu. Il est question de l’accompagner au plus près. Notre rôle est de lui donner la possibilité de s’exprimer pour qu’il puisse témoigner de ses besoins. » Renelde évoque ensuite la responsabilité du clown de s’ajuster à la situation de l’enfant. « On partage de la vie et de l’espoir. J’aime me sentir utile à l’autre. »

Bart, enfin, fait le clown pour différentes structures, autant en français qu’en néerlandais. À la question « Comment le clown peut aider les patients à exprimer leurs émotions ? », il répond humblement :

Plus je fais le clown et moins je sais ce qu’il est réellement »

S’habillant déjà en robot à l’âge de 9 ans pour attirer l’attention des passants, Bart est baigné par ce monde-là depuis bien longtemps. « Je suis là à un instant précis et j’accueille ce qu’il va se passer. Le clown nous porte et est beaucoup plus grand que nous. On reste à l’écoute de ce qu’on peut créer, des rôles qu’on peut jouer. Parfois on peut être là et c’est déjà assez. On ne colle pas d’étiquettes sur ce qu’est le clown et sur ce qu’on va faire. Je ne viens rien apporter, je viens recevoir des cadeaux, des moments bijoux. J’ai plein d’outils pour le faire, mais ça reste une éternelle recherche. C’est un contact d’humain à humain. Le clown m’aide à oser et à ramener de la légèreté. »

Moquerie ou jeu ?

Au moment des réactions de la salle, composée principalement d’acteurs du métier, une aide soignante a soulevé la question de la subtile séparation entre jeu ou moquerie. Qu’en est-il des gens qui pourraient se vexer ? Est-ce qu’on n’entre pas parfois dans de la moquerie ? Pour l’un des clowns Sébastien, cela peut arriver de se tromper, mais le fait d’être à deux permet de désamorcer le malaise, voire d’en jouer. Pour l’autre Sébastien, le clown a le droit de tout faire et même de se moquer, tout en restant bienveillant. Il faut bien sûr avoir créé un lien avant avec la personne ou au moins être entré en connexion.

N’allez pas appeler un enfant cancéreux ‘crâne d’œuf’ dès la première visite ! »

Spectacle Le Nez dans l’Hô(pital)

Un spectacle intitulé Le Nez dans l’Hô(pital) a également été joué plus tôt dans l’après-midi, pour le plus grand bonheur des enfants.« Le Nez dans l’Hô(pital) c’est l’histoire de 2 clowns qui pointent leur nez, leur sourire, leur désir de rencontre, leur délire dans un service de pédiatrie. C’est aussi l’histoire de regards, de moments, de vie. C’est surtout l’histoire d’enfants, de parents, de soignants. C’est la vie, dans tous ses éclats…de rires. C’est la vie où qu’elle soit, quel que soit le moment ! Juste la vie à l’instant présent ! » Hospichild avait eu l’occasion d’assister à une des représentations lors des trente ans des Docteurs Zinzins. Un moment à la fois joyeux et quelque peu poignant du fait des histoires souvent dramatiques des enfants hospitalisés.

Les clowns hospitaliers au cinéma

Pour rester dans les représentations fictives autour du sujet, un long métrage réalisé par Reda Kateb est sorti récemment en France. « Sur un fil », c’est l’histoire de « Jo, une jeune femme, artiste de cirque de rue, qui découvre le travail des clowns professionnels de « Nez pour rire ». Vite – peut-être trop vite – entrée dans l’association, elle se retrouve à l’hôpital au contact des enfants, des malades, des soignants et des familles, à qui ces clowns tentent inlassablement d’apporter de la joie et du réconfort. » Un autre film du même acabit avait également été projeté au cinéma il y a un an de cela : Sortie cinéma : coup de projecteur sur les enfants hospitalisés avec Le Grand Cirque. Enfin, plus localement, un documentaire a été consacré aux artistes en milieu de soins : Art en milieu de soin : projection du film « La vie est là ».

Le fait de parler du sujet, d’en faire des spectacles, des fictions, des débats… marque bien l’idée que ce métier voudrait plus de structure, plus de reconnaissance. Et pourquoi pas créer enfin une fédération des clowns en hôpital ? Le secteur, en tout cas, n’attend que cela.

 

Texte et photos : Sofia Douieb

 

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Prenez place dans « le monde d’Ayden », la plaine de jeux inclusive qui fête (déjà) ses 4 ans d’existence !

L’équipe d’Hospichild est allée prendre des nouvelles de Lou Garagnani et de sa plaine de jeux inclusive « Le monde d’Ayden », située à Uccle. Sans surprise, le projet a magnifiquement bien fleuri depuis son ouverture, il y quatre ans. D’autres projets annexes ont même éclos ou sont sur le point de voir le jour. On vous en dit plus !

Vue d’ensemble dans la plaine de jeux inclusive. Photo : Samuel Walheer

 

Ce projet unique en son genre a, dès sa création, attiré l’attention de l’équipe d’Hospichild qui lui a consacré plusieurs articles (ex : « Top départ pour la première plaine de jeux inclusive de Bruxelles ! »). Malgré une ouverture en pleine période Covid, le monde d’Ayden a su se faire une place de choix au sein des familles bruxelloises qui se bousculent désormais au portillon. Car, il faut bien le dire, le lieu est chaleureux et propose un panel de jeux irrésistiblement attirants pour petits et (un peu plus) grands. Éternelle boulimique de créativité, Lou Garagnani a, depuis notre dernière entrevue, entrepris de nouveaux projets. Le dernier en date ? Le monde d’Ayden se téléporte à Nivelles ! → Ouverture prévue le 9 novembre 2024 

 

Lou Garagnani © La maison d’Ayden

« Pour moi, l’idée de l’inclusion, c’est de répondre à un maximum de besoins différents. Et donc, de ne pas créer quelque chose de trop spécifique ou spécialisé ; au risque de ne cibler qu’un seul handicap à l’image d’un entonnoir. En développant le projet du monde d’Ayden, tous ces paramètres ont été pris en compte pour que la plaine de jeux soit la plus inclusive possible. Pour ce faire, il a fallu réfléchir aux types de jeux que l’on voulait proposer en ciblant les besoins et les types de développements en fonction de notre public, avec handicap ou non. Après cela, on a pu se pencher sur la structure des espaces comme les sols, les lumières, les environnements ouverts ou fermés afin de créer un espace », nous a confié Lou Garagnani lors de notre visite.

« Le monde d’Ayden », quoi de neuf depuis 2020 ?

En quatre ans, beaucoup de choses se sont passées et la plaine inclusive s’est vue fréquenter par un panel de plus en plus varié d’enfants. Les retours d’expériences ont permis de faire évoluer le monde d’Ayden jusqu’à ouvrir de nouvelles structures, toujours dans l’idée de répondre à des demandes constantes et spécifiques :

  • « La récrée d’Ayden », un local de 180m² situé sur la chaussée de Mons à Sint-Pieters-Leeuw, accueille des groupes d’enfants âgés de 2 à 5 ans avec tout type de handicap. La structure a été ouverte il y a un peu moins d’un an et propose notamment des stages d’immersion en langues des signes. → La récrée d’Ayden
  • « La cabane d’Ayden » est un espace inclusif dédié aux familles et spécifiquement à celles avec un jeune enfant avec ou sans handicap. D’ailleurs, le personnel est, comme dans tous les espaces du monde d’Ayden, porteur ou non d’un handicap.« Ici, on laisse la poussette à l’entrée et on s’assoit pour profiter d’un pancake en buvant son café pendant que nos kids se défoulent ». → Infos & contact — La Cabane d’Ayden
  • « Le monde d’Ayden – Nivelles » est une deuxième plaine de jeux inclusive, conçue sur base de celle située à Uccle, qui va ouvrir le samedi 9 novembre 2024 à Nivelles. Un moule similaire à tout niveau mais avec quelques particularités propres. Sans tout dévoiler, il y aura notamment une salle totalement immersive avec des écrans géants, ce qui sera aussi prochainement le cas dans la plaine située à Uccle. L’idée est tout de même de conserver un univers presque similaire, à quelques détails près et surtout avec une structure de taille humaine afin de pouvoir à la fois répondre aux mêmes besoins, tout en respectant l’aspect inclusion. → Le Monde d’Ayden Nivelles : Réservez ici votre expérience unique!

« Je ne dis pas qu’il faut un monde d’Ayden dans chaque ville de Belgique mais s’il pouvait déjà y en avoir un dans chaque région, ce serait un rêve de pouvoir être proche de chaque famille. Il y en a certaines qui viennent régulièrement de très loin comme de Charleroi ou de Mons car, chez eux, il n’y pas de structures équivalentes qui répondent à leurs besoins. L’ouverture à Nivelles permettra d’élargir l’offre et d’être plus accessible. Et pourquoi pas un jour venir jusqu’à eux, à domicile ?… L’avenir nous le dira », explique encore Lou Garagnani.

Des espaces pensés à la lettre

Espace Snoezelen multisensoriels

Lou Garagnani puise dans ses propres inspirations pour faire vivre la plaine et les projets annexes. Très déterminée, elle se donne ensuite les moyens nécessaires afin les mettre en œuvre. Pour ce faire, elle part tout d’abord de sa propre expérience en tant que maman de quatre enfants, dont un garçon en situation de polyhandicap, C’est en étant elle-même confrontée au manque d’inclusion dans certaines structures publiques, que l’idée a germé jusqu’à éclore sous forme de plaine de jeux inclusive, ouverte à tous. La fondatrice nous explique qu’elle donne aussi une grande importance aux retours de son public ; des familles, des groupes d’enfants, des acteurs de terrain, comme des éducateurs provenant d’institutions, d’écoles spécialisées ou ordinaires. Elle ajoute à ce sujet : « Effectivement, il me semble toujours très important de récupérer l’expérience des personnes car cela permet, par la suite, de changer ou même de faire évoluer notre structure. D’ailleurs, c’est de là que la partie inclusion du projet prend tout son sens car les retours d’expérience ou des choses que j’imagine sont au préalable expertisées par des spécialistes du médical comme des kinés, des ergothérapeutes ou des orthopédagogues mais aussi d’éducateurs ou d’institutrices du spécialisé. Cela permet finalement de voir si l’idée est transposable et réalisable ou non dans la plaine inclusive. »

Photos et article : Samuel Walheer

 

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« Mado Sud » : la maison qui soutient la santé mentale des adolescents !

À l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, l‘équipe d’Hospichild a fait le déplacement pour découvrir un service : La « Mado Sud ». Acronyme de Maison des Adolescents, il s’agit d’un « spot » à destination des jeunes âgés entre 11 et 22 ans et leurs familles. L’équipe pluridisciplinaire propose une prise en charge rapide, gratuite, anonyme, individuelle ou collective, avec, comme axe principal, la santé mentale des jeunes. « La Mado » se situe à Saint-Gilles, mais est aussi très active dans d’autres communes situées dans le sud de Bruxelles, en proposant un accompagnement socio-éducatif-juridique et en développant régulièrement des actions concrètes. Un lieu indispensable pour aider les familles, tout en venant renforcer les services de santé mentale bruxellois. 

L’espace d’accueil et salle polyvalente de la Mado Sud – Photo : Samuel Walheer

 

MADO SUD est un service qui a vu le jour fin 2019, au début de la pandémie du Covid-19. Forte de son envie d’aider et d’accompagner les jeunes et leurs familles, la maison pour ados a tout de même poursuivi ses activités et s’est même fortifiée. En tant que structure du Service de l’aide à la jeunesse, MADO SUD, gérée par le CPAS de Saint-Gilles, offre ses services à pas moins de sept communes de Bruxelles (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles, Uccle, Ixelles, Watermael Boitsfort et Auderghem).

« On répond à un réel besoin et on sent que notre service se légitimise sur les territoires du sud de Bruxelles en tant que lieu de référence. Bien sûr, on a vu une explosion des demandes en santé mentale post-covid, ce qui a renforcé notre offre. Le jeune et sa santé mentale, autant avec des problèmes affectifs que plus psychiatriques, c’est ce qui constitue la plupart des demandes et qui, à fortiori, nous préoccupe le plus ici ! » Margaux Katz, directrice de Mado Sud

Les particularités du service

Rattachée à des structures publiques pour faciliter son organisation au quotidien, « La MADO » a été créée, comme nous l’a confié Margaux Katz, dans l’idée de permettre aux jeunes de « pousser une porte pour venir raconter leurs problèmes à l’équipe, qui va les aider à les résoudre… Une équipe qui ne trouvera pas forcément la réponse finale mais qui offrira une première écoute attentive pour trouver ensemble des solutions. » À MADO SUD, toutes les demandes sont les bienvenues, une question sur la scolarité, la sexualité, un problème familial, de dette ou encore des questionnements liés aux genres. Il n’y a pas de limite, sauf l’âge du jeune qui doit se situer entre 11 et 22 ans.

Un travail sur trois axes

  • L’axe individuel : pour traiter au mieux les demandes des jeunes, de leurs proches ou leurs familles – voire d’un.e professionnel.le -, l’équipe pluridisciplinaire de MADO SUD est présente et attentive. Elle se compose d’une juriste, d’un éducateur spécialisé, d’une psychologue et d’une assistante sociale. Afin de proposer un accompagnement individuel rapide et de qualité, l’offre est « limitée » à cinq entretiens et propose, au besoin, d’orienter le jeune vers un autre service plus adéquat.
  • L’axe collectif : il s’agit ici de mettre en place des activités de groupe à visées thérapeutiques, ainsi que des actions mettant en avant la parole du jeune ; des moments ponctuels autour de thématiques liées à la jeunesse. Il existe aussi un groupe de paroles pour les parents, avec l’aide de la psychologue de première ligne, pour discuter des problématiques que peuvent rencontrer leur adolescent.e. MADO SUD participe également aux activités organisées par les différentes communes comme, par exemple, un tournoi de foot féminin.
  • L’axe professionnels : l’espace est régulièrement mis à disposition des professionnel.le.s afin de promouvoir le travail en réseau, les échanges et permettre l’émergence de groupes de travail.

Des actions concrètes

Parmi les nombreuses actions entreprises au quotidien par le service, il est intéressant de se pencher sur le travail thérapeutique. Dans le cadre de la réforme des soins de santé mentale de première ligne, une psychologue externe au service propose chaque lundi des séances thérapeutiques au sein de la maison des adolescents – les 10 premières séances sont gratuites jusqu’à l’âge de 23 ans-. Suite à une rencontre préalable avec la psychologue de MADO SUD, un suivi va rapidement être mis en place et permettra de palier la saturation des services de santé mentale bruxellois. Les permanences (à raison de deux fois par mois), au sein des maisons de jeunes de Forest et de Watermael Boitsfort, sont également utiles en ce sens et prises en charge par une juriste du service. L’objectif est d’informer les jeunes sur des thématiques en lien avec leurs droits, les allocations familiales, la pension alimentaire ou encore la scolarité. D’après « La Mado », l’effet positif semble bel et bien visible et bien plus accessible pour les jeunes puisque c’est l’équipe qui vient à leur rencontre, sur leur lieu de socialisation.

→ Pour contacter le service MADO SUD : permanence sans rendez-vous au sein de la MADO SUD,  ouverte tous les jours en semaine de 10h à 18h, le premier et le troisième samedi du mois de 10h à 13h. Les demandes peuvent être envoyées par mail → madosud@cpasstgilles.brussels ou +32(0)2.563.47.08 ainsi que sur les réseaux sociaux.

 

Samuel Walheer

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L’autisme au cinéma : deux films lumineux pour sortir les familles de l’ombre

« Ezra », production américaine à gros budget avec un casting cinq étoiles et « En attendant Zorro », documentaire belge tourné avec peu de moyens, sont deux nouvelles sorties cinéma aussi émouvantes l’une que l’autre. Elles ont un point commun majeur : la volonté de mettre en avant les familles confrontées à l’autisme de leur enfant, pour les sortir de l’ombre, en parler, déstygmatiser. 

L’autisme en Belgique et à travers le monde fait davantage réagir les artistes que les pouvoirs publics. Pourtant, les manquements sont criants ; surtout en ce qui concerne les lieux d’accueil, indispensables à l’équilibre des familles. Hospichild est d’ailleurs très concerné par la question et n’a de cesse d’écrire sur le sujet : Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme : « Il y a encore beaucoup à faire ! »Recherche sur l’autisme : un projet innovant de laboratoire mobile se déplace dans toute la BelgiqueLa Maison de l’Autisme lance sa toute nouvelle plateforme en ligne ! ; Etc. Il faut dès lors espérer que des films tels que ces deux bijoux récemment sortis puissent faire avancer l’inclusion de ces enfants autistes au sein de la société et, surtout, que des solutions puissent émerger pour aider concrètement les parents désemparés.

Ezra, un enfant autiste face au désaccord de ses parents

L’intrigue du film Ezra suit Max Brandel, un écrivain qui met un terme à sa carrière et à son mariage pour se lancer dans le stand-up. Il s’installe chez son père Stan, un chef cuisinier talentueux mais excentrique reconverti en portier – magnifiquement joué par Robert De Niro. Max et son ex-femme ont des visions opposées sur la manière d’élever leur fils Ezra, 9 ans, atteint du syndrome d’Asperger. Max décide alors de partir en voyage à travers le pays avec son fils. Une histoire inspirée par l’expérience personnelle du scénariste Tony Spiridakis, qui aborde avec sensibilité et authenticité les défis rencontrés par les parents de cet enfant attachant. Porté par un jeu d’acteurs juste et émouvant, le film rend aussi hommage à la parentalité en général.

Cette grosse production, entre comédie et drame, est une réussite totale. On est transporté du début à la fin par ces personnages en lutte constante. Les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leur enfant, mais sont en total désaccord. Ezra, lui, est ballotté entre ces deux visions de la vie ; l’une – celle de la mère – qui a tendance à se ranger du côté de l’avis des médecins et des centres spécialisés et l’autre – celle du père – qui veut à tout prix qu’il puisse vivre en société, comme tout le monde, et se confronter à la vraie vie. Le réalisateur ne juge pas ; il laisse les deux visions coexister, sans s’opposer. La nuance existe et c’est ce qui séduit dans Ezra.

↓ La bande annonce du film Ezra 

Lucas, l’éducateur au secours des familles en détresse

Le deuxième film sur l’autisme, réalisé par Sarah Moon Howe, est plus local puisqu’il se passe à Bruxelles. Le pitch : « Dans le huis-clos des maisons, des parents d’enfants handicapés de grande dépendance espèrent une place dans les services d’accueil et d’accompagnement. En attendant, ils tentent de faire face aux difficultés et aux troubles du comportement. Dans ce marasme existentiel, le film suit le travail de Lucas, éducateur spécialisé, conseillé parfois par l’hôpital, qui se rend au domicile des familles et tente de les aider. Bourré d’énergie et d’optimisme, Lucas permet aux familles à bout de souffle de construire une vie plus apaisée sans attendre une solution structurelle qui tarde à venir. »

Dans ce documentaire d’une cinquantaine de minutes, l’accent est donc placé sur cet éducateur hors du commun : Lucas. Il vient en effet, comme Zorro, tenter de sauver les familles en détresse. Il se déplace, prend le temps, s’adapte, et ce en maillon libre ; en dehors de toute institution. Lucas arrive quand aucune autre solution n’a pu être trouvée. Et ça donne une bouffée d’air frais aux dynamiques familiales souvent éprouvées par le handicap d’un enfant. Malgré l’épreuve et la douleur, le film arrive à trouver de la joie et de l’espoir chez ces parents. Il est brillant et lumineux, comme Lucas.

↓ La bande-annonce du documentaire En attendant Zorro

→ Pour ceux qui auraient raté le film au cinéma, « En attendant Zorro » sera diffusé à la télévision, sur La Trois (Rtbf), le 30 septembre 2024. Il sera ensuite disponible sur Auvio.

 

Sofia Douieb

 

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