Enfants hospitalisés : un simulateur d’IRM pour surmonter la peur

Au sein du service pédiatrique du Grand Hôpital de Charleroi (GHdC), un appareil d’IRM (imagerie par résonance magnétique) factice vient d’être créé et installé par des étudiants de la Haute Ecole Louvain en Hainaut (Helha). L’objectif : diminuer le stress, la peur et la douleur – liée au fait de rester sans bouger, du bruit assourdissant…- engendrés par les examens IRM pratiqués sur les touts petits. Par le jeu et la simulation, ils peuvent mieux appréhender le réel ; ce qui permettra de diminuer le nombre d’anesthésies générales.

L’initiative n’est pas neuve et a déjà été développée et commercialisée depuis 2012 par une entreprise française. Il n’empêche que le travail d’étude des jeunes de la Helha mérite d’être mentionné puisque leur faux appareil IRM sera installé au GHdC et servira à une série d’enfants carolos.

L’IRM, un examen qui génère angoisse et stress chez les enfants

L’examen IRM est un examen sophistiqué et perçu comme angoissant auprès des enfants. Il comporte trois principales contraintes difficiles à gérer :

  • La position allongée dans le tunnel
  • Le bruit très assourdissant provoqué par les séquences d’examen
  • L’immobilité absolue nécessaire pour avoir une bonne qualité d’image (pendant 20 minutes !)

Créer un simulateur permet de préparer l’enfant au véritable examen. Il se montre alors plus coopératif et moins angoissé, ce qui évite notamment le recours à des pratiques d’endormissement médicamenteuses.

@Sciences et Technologies – HELHa

Prototype développé par six étudiants en ingénieur industriel

Si le Grand Hôpital de Charleroi est désormais doté de cette nouvelle technologie, c’est grâce à six étudiants qui suivent le cursus d’ingénieur industriel. Julien, l’un d’eux, a expliqué concrètement le projet à la RTBF : «On a un grand caisson en bois avec une partie mobile sur la table où on peut appuyer sur un bouton pour la faire avancer. On a aussi un système d’enceintes audio. On peut passer le son d’une vraie IRM. » Arnaud, un autre étudiant, a complété : « Quand j’étais petit, j’ai fait une crise d’épilepsie. J’ai dû passer une IRM et c’était très stressant pour moi. Je n’ai pas réussi à passer l’IRM, on a dû m’endormir une première fois. Ce n’est pas un projet qui finira en pièces détachées ou dans un vieux garage. C’est un projet qui sera vraiment utilisé, qui a du sens et qui est positif ! »

Un vrai plus pour l’hôpital, car moins d’anesthésies générales

Du côté de l’hôpital, l’initiative est évidemment très bien accueillie : « Tout ce qui est inconnu est stressant que ce soit pour un adulte ou pour un enfant« , a souligné à la RTBF Catherine Pierrard, infirmière dans le service pédiatrique du Grand Hôpital de Charleroi. « Nous les adultes, les soignants, les médecins, nous avons besoin de certains examens pour comprendre ce qu’il se passe chez l’enfant. L’enfant, est-ce qu’il a son mot à dire ? Rarement. Le fait d’avoir un objet comme ça lui donne le temps d’intégrer, de devenir acteur de sa santé et de ses soins. Pour l’hôpital c’est aussi un vrai plus puisque ça nous permet d’éviter le plus souvent de passer par l’anesthésie générale. »

@Domed

Initiative française depuis 2012 : « L’IRM en jeu »

L’appareil IRM en forme de fusée de l’entreprise Domed a été développé en 2012 par une équipe de radiologistes des hôpitaux femme-mère-enfant de Lyon-France. Depuis lors, 33 hôpitaux à travers le monde sont équipés de « l’IRM en jeu ». En Belgique, seul l’hôpital de la Citadelle de Liège a commandé le sien (pour un budget d’environ 25.000 euros). Sur les 18.000 enfants qui ont pu bénéficier de ce simulateur, 80% n’ont pas du subir d’anesthésie générale ! Reste à espérer que l’effet du simulateur d’IRM qui vient d’être installé à Charleroi pourra obtenir ces mêmes résultats encourageants et éviter ces moments de stress autant pour les enfants que pour les parents.

 

 

 

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